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PDV Jungkook :

Allongé, ou plutôt avachi sur mon lit, je fixe sans vraiment les voir les petites étoiles qui scintillent sur mon plafond dans le noir de ma chambre.
A défaut de pouvoir observer celles qui sont dans le ciel, couvert par un voile de pollution toute l'année à mon plus grand désespoir, je me contente de celles-ci.

Mes pensées vagabondent, comme souvent ces derniers temps et ce malgré moi, qui ai l'impression de n'avoir aucun contrôle sur ces dernières. Je soupire lourdement et clos les yeux, dans une énième et vaine tentative de m'endormir après une journée encore une fois épuisante.

On me dit souvent que je pense trop, et je pense que ces gens, qui ne sont autres que mes amis, ont raison. J'ai cette habitude de trop réfléchir à un mot ou à un regard, une personne ou que sais-je encore. Je suis capable d'y repenser en boucle, me focalisant sur certains détails qui des fois n'ont absolument rien de bien important, des futilités en somme.

Cette nuit par exemple, je ne cesse de ressasser dans mon esprit la rencontre avec l'individu de 7eleven, vous savez cette sensation que vous avez lorsque vous regardez plusieurs fois cette scène qui vous as autant marqué dans un film ?

Étant relativement observateur de nature, je ne prêtait cependant pas plus grande attention que ça à mon entourage, sachant que tout ce qui m'entourais faisait partie de ma routine, jour après jour, ils étaient les figurants du film en monochrome qu'était mon existence.
Je connaissais bien les habitudes de mes clients, que se soit au restaurant ou à l'épicerie, ces gens là, j'y étais habitué, et sans les connaître plus que ça ils faisaient partie de mon quotidien.

Mais, lorsqu'il y avait du changement, aussi insignifiant soit-il dans ma vie, je le remarquais instantanément et sincèrement, je n'aimais pas les changements dans ma routine, car qui disait changement disais réflexions.

Et je réfléchissais trop.
Je pense vous avez compris le principe...

C'est homme, c'était la première fois en trois ans de mon travail à l'épicerie que je le voyais et il rompais clairement avec mes clients habituels, à savoir des gens de classe sociale moyenne, des gens simples mais ne vivant tout de même pas dans une précarité extrême. C'était des étudiants rentrants de leurs cours du soir et qui cherchaient de quoi se nourrir après une journée sûrement ennuyante, ou encore des employés de bureau avec leurs petites malettes et leurs cernes visibles sous leurs yeux visiblement fatigués de leur journée de travail, d'autres fois des petites grands mères ou grands pères venus faire des emplettes pour la venue de leurs petits enfants, qui prenaient le temps de choisir des petites sucreries en tout genre avec grande attention.
Mais jamais des hommes avec une telle prestance et des vêtements aussi chers, il ne rentrais pas, clairement pas dans la case de ces clients habituels, qui venaient vêtus de vêtements confortables, pas très raffinés, comme le feraient tous les gens simples qui se rendaient au magasin du coin pour faire leurs achats.

Qu'est-ce qu'un homme, visiblement aussi aisé, était venu faire dans une petite épicerie de quartier, au beau milieu de la nuit ? Qui était il ?

C'était ma première interrogation.
Et loin d'être la dernière malheureusement.

Enfin, pourquoi avais-je déjà l'impression d'avoir entendu sa voix ? Il avait ce timbre grave, profond et envoûtant, une intonation qui n'était pas banale. Mais j'étais sûr de l'avoir déjà entendu mais pas dans la vraie vie, dans un rêve peut être, ce qui me faisait encore plus cogiter.
Et ses yeux étaient si inexpressifs, si vides, si absents que ça m'avait foutu des putains de frissons.
Je n'avais encore jamais vu un regard aussi éteint, comme une bougie qui ayant brillé trop longtemps, s'éteignait lentement... mais inexorablement.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant