Chapitre 6 : Haley

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Haley 



Quand j'arrive sur la plage de Saint Francois, je suis complètement essoufflée, je marche proche des vagues pour reprendre mon souffle.

"Haley !"

Je regarde autour de moi pour voir qui m'appelle. Près des filaos, Léo et Léna sont assis et secouent les bras. Qu'est-ce qu'ils font tous les deux ? Quand je m'approche, je suis surprise de les trouver si près l'un de l'autre. Est-ce que j'ai dérangé un rendez-vous galant ?

"Hey how are you ? Qu'est-ce que vous faites ici ?"

Ils me répondent qu'ils discutaient, je souris. Je ne serais vraiment pas surprise si j'apprenais que les deux se mettaient à sortir ensemble. Ils ressembleraient à ces couples qu'on voit dans les publicités sportswear. Blond, beau, bronzé et musclé.

Après avoir pris ma douche, je suis partie voir Julien. Près de la piscine, il est allongé sur un transat et gonfle une bouée pour Théo, son petit frère.

"Hey, ca te dit toujours de m'accompagner à la boutique de Philippe pour la cagnotte ?"

"Bien-sûr, je t'attendais !" me réponds Julien avec un enthousiasme qui me rechauffe le coeur. Il se tourne vers sont petit frère avant d'ajouter :

"Théo, tu veux venir avec nous ?"

"Oui ! On prendra des glaces !"

Lorsque nous avons ouvert la porte de la boutique, une cloche a retenti, et Philippe, derrière son comptoir, s'est tourné vers nous.

"Oh les jeunes ! Ravi de vous revoir !" s'est-il exclamé.

"Bonjour Philippe, comment ça va ?" demande julien

"Tou korek et vous ?, réponds le proprietaire de la boutique en créol.

"Très bien aussi, on vient vous voir car on avait une idée et on aurait besoin de votre aide".

"Dites moi".

Je lui expose l'envie de créer une cagnotte pour venir en aide aux personnes dans le besoin.

"Oh, c'est très gentil de votre part. En effet, je pense que ça pourrait aider les Rodriguais. Vous pourriez contacter l'association Mouvement Solidaire, ils sauront comment faire. Et ils connaissent les habitants qui ont du mal à joindre les deux bouts"

"Vous pensez qu'on pourrait acheter de la nourriture dans votre boutique et leur donner des provisions ?"

"Oui, vous pourriez faire des paniers avec des boites de conserves, des produits utiles et les distribuer.

"Oui, l'association pourra surement identifié les personnes qui ont besoin de nourritures" ajoute Julien.

"Attendez, je vous note leur numero."

Le vendeur prends un morceau de ticket de caisse et recopie au crayon de papier un numero de téléphone.

Avant de partir, nous prenons des glaces et quelques provisions.

"Vanille-mangue ?" me demande Julien alors que j'ouvre ma glace.

"Comme toujours, et toi, chocolat ?"

"Comme toujours" réponds t-il en riant.

En rentrant, nous prenons l'ordinateur portable de Julien. Julien ouvre une application de prise de note et commence à décrire le projet.

"Il faut qu'on définisse nos objectifs et qu'on connaisse le prix d'un panier, et donc le prix des produits. Il faudra qu'on selectionne les produits qu'on souhaite y mettre et qu'on y ajoute leur prix.

"Ok, commence une liste, je vais appeler l'association".

A midi, nous partons tous en voiture pour aller au Cocomoa. Le restaurant Cocomoa est certainement le plus élégants de l'ile : d'imposantes suspensions en rotin descendent du plafond, harmonieusement coordonnées avec les tables et les chaises. Des coussins aux teintes vert d'eau et bleu turquoise sont habilement agencés sur quelques sections des murs. L'espace est spacieux et calme. Enfin ca l'été jusqu'a notre arrivée. Nous occupons une grande table.

"Alors, quel est le menu du jour ?" interroge Joseph, le père de Julien.

Une serveuse à la peau noire et aux yeux marron clair, presque doré, apporte une ardoise sur laquelle sont inscrits plusieurs plats.

Mon choix se porte sur le mi-cuit de thon accompagné d'une purée d'arouille. En guise de boisson, je me laisse séduire par un thé glacé au limon.

Alors que les boissons sont servies, nous apercevons Josh émerger des cuisines. Ca me fait bizarre de le voir revêtu de blanc, arborant son tablier. Il s'approche de notre table, sa démarche dénotant une certaine gravité. C'est la première fois que je le perçois aussi sérieux, aussi réservé. Après quelques mots échangés et une délicate mise en avant des desserts les plus séduisants, il retourne en cuisine.

"Je n'ai jamais vu Josh comme ça !" s'exclame Julien.

"Oui, il a l'air dans son élément", ajoute Léo.

"Même moi, je suis surprise !", renchéris-je.

Les plats sont à la hauteur de la réputation de l'établissement. A la fin du repas, je me laisse tenter par une tarte à la noix de coco accompagnée d'un sorbet à l'ananas artisanal. Je pourrais venir manger ici tous les midis sans aucun soucis !

Tout le monde décide de se rendre sur la plage de l'hôtel pour digérer.

A la fin du service, Josh nous rejoints, nous l'accueillons avec des applaudissements. Il se joint à nous, le groupe d'ados, bronzant au soleil alors que les parents sont cachés dans l'ombre des filaos.

"C'est un temps à faire une sieste sur un paddle, au milieu du lagon", réplique Josh.

"Ce n'est pas une mauvaise idée !" ajoute Léna.

"On peut aller en louer à l'hôtel, si ca vous dit."

20 minutes plus tard, on est allongé sur nos planches, bercé par les légères vagues du lagon.

"Haley a eu une idée !" s'exclame Julien, le seul debout sur sa planche.

Je me redresse pour l'écouter. Les autres font de même.

"Haley, tu veux la partager toi même ?"

"Non vas-y, je suis sure que tu le fera mieux que moi."

Je ne suis pas une grande fan de la prise de parole en public, alors, si Julien est motivé, je préfère largement qu'il le fasse. Même si ce sont mes amis depuis la naissance, je reste timide.

-Ok, bon alors Haley a eu une idée auquel vous pouvez tous participer. Elle a remarqué que certains rodriguais ont souffert financièrement de la crise du covid. Et elle souhaite qu'on vienne en aide. Alors, elle a eu l'idée de créer une cagnotte et ensuite, avec l'argent récolté, on va donner des panniers de provisions de nourritures à ceux qui en ont le plus besoin. On s'est associé avec la boutique de Philippe et une association local.

"C'est une super idée, je veux bien contribuer", réponds Léo.

Tous approuvent l'idée et veulent participer à la cagnotte, ca me fait plaisir. J'ai vraiment envie de mettre ce projet en place et de me rendre utile.

Le soir, en allant me coucher, je me sens bien, je m'en sens fière de moi pour une fois. Dans mon lit, je regarde les photos que j'ai prises des plats du Cocomoa et decide de les poster sur instagram pour encourager Josh. Même si on se taquine et qu'il a le dont de m'exasperer au plus au point, au fond, je lui souhaite beaucoup de réussites et je suis ravie qu'il s'épanouisse dans la cuisine. J'identifie le restaurant sur ma publication et en profites pour parcourir leur profil.

"Oh non, leur communication est vraiment mauvaise ! " je ne peux m'empecher de partager cette reflexion à voix haute.

"De quoi tu parles ?"me demande Léna, elle aussi sur son portable, dans le lit d'à côté.

Je lui explique ce que je fait en ajoutant que leur nombres d'abonnés est ridiculement bas. Je suis en train de me former au métier de Community manager, alors, il est facile pour moi d'identifier une mauvaise communication sur les réseaux.

"Ah oui en effet, réponds Lena apres avoir scrollé sur leurs reseaux. Ils auraient vraiment besoin d'un community manager !"

"Definitely! "

Je continue à faire defiler mes photos et apercois une de Léo.

"Au fait, qu'est ce qu'il se passe entre toi et Léo ?"

Quand j'arrive sur la plage de Saint-François, je suis complètement essoufflée. Je marche près des vagues pour reprendre mon souffle.

"Haley !"

Je regarde autour de moi pour voir qui m'appelle. Près des filaos, Léo et Léna sont assis et secouent les bras. Qu'est-ce qu'ils font tous les deux ? Quand je m'approche, je suis surprise de les trouver si près l'un de l'autre. Est-ce que j'ai dérangé un rendez-vous galant ?

"Hey, how are you? Qu'est-ce que vous faites ici ?"

Ils me répondent qu'ils discutaient. Je souris. Je ne serais vraiment pas surprise si j'apprenais que les deux se mettaient à sortir ensemble. Ils ressembleraient à ces couples qu'on voit dans les publicités sportswear. Blond, beau, bronzé et musclé.

Après avoir pris ma douche, je suis partie voir Julien. Près de la piscine, il est allongé sur un transat et gonfle une bouée pour Théo, son petit frère.

"Hey, ça te dit toujours de m'accompagner à la boutique de Philippe pour la cagnotte ?"

"Bien sûr, je t'attendais !" me répond Julien avec un enthousiasme qui me réchauffe le cœur. Il se tourne vers son petit frère avant d'ajouter :

"Théo, tu veux venir avec nous ?"

"Oui ! On prendra des glaces !"

Lorsque nous avons ouvert la porte de la boutique, une cloche a retenti, et Philippe, derrière son comptoir, s'est tourné vers nous.

"Oh, les jeunes ! Ravi de vous revoir !" s'est-il exclamé.

"Bonjour Philippe, comment ça va ?" demande Julien.

"Tout korek et vous ?", répond le propriétaire de la boutique en créole.

"Très bien aussi, on vient vous voir car on avait une idée et on aurait besoin de votre aide".

"Dites-moi".

Je lui expose l'envie de créer une cagnotte pour venir en aide aux personnes dans le besoin.

"Oh, c'est très gentil de votre part. En effet, je pense que ça pourrait aider les Rodriguais. Vous pourriez contacter l'association Mouvement Solidaire, ils sauront comment faire. Et ils connaissent les habitants qui ont du mal à joindre les deux bouts".

"Vous pensez qu'on pourrait acheter de la nourriture dans votre boutique et leur donner des provisions ?"

"Oui, vous pourriez faire des paniers avec des boîtes de conserves, des produits utiles et les distribuer.

"Oui, l'association pourra sûrement identifier les personnes qui ont besoin de nourriture" ajoute Julien.

"Attendez, je vous note leur numéro."

Le vendeur prend un morceau de ticket de caisse et recopie au crayon de papier un numéro de téléphone.

Avant de partir, nous prenons des glaces et quelques provisions.

"Vanille-mangue ?" me demande Julien alors que j'ouvre ma glace.

"Comme toujours, et toi, chocolat ?"

"Comme toujours," répond-il en riant.

En rentrant, nous prenons l'ordinateur portable de Julien. Julien ouvre une application de prise de notes et commence à décrire le projet.

"Il faut qu'on définisse nos objectifs et qu'on connaisse le prix d'un panier, et donc le prix des produits. Il faudra qu'on sélectionne les produits qu'on souhaite y mettre et qu'on y ajoute leur prix.

"Ok, commence une liste, je vais appeler l'association".

À midi, nous partons tous en voiture pour aller au Cocomoa. Le restaurant Cocomoa est certainement le plus élégant de l'île : d'imposantes suspensions en rotin descendent du plafond, harmonieusement coordonnées avec les tables et les chaises. Des coussins aux teintes vert d'eau et bleu turquoise sont habilement agencés sur quelques sections des murs. L'espace est spacieux et calme. Enfin ça l'était jusqu'à notre arrivée. Nous occupons une grande table.

"Alors, quel est le menu du jour ?" interroge Joseph, le père de Julien.

Une serveuse à la peau noire et aux yeux marron clair, presque dorés, apporte une ardoise sur laquelle sont inscrits plusieurs plats.

Mon choix se porte sur le mi-cuit de thon accompagné d'une purée d'arouille. En guise de boisson, je me laisse séduire par un thé glacé au citron.

Alors que les boissons sont servies, nous apercevons Josh émerger des cuisines. Ça me fait bizarre de le voir revêtu de blanc, arborant son tablier. Il s'approche de notre table, sa démarche dénotant une certaine gravité. C'est la première fois que je le perçois aussi sérieux, aussi réservé. Après quelques mots échangés et une délicate mise en avant des desserts les plus séduisants, il retourne en cuisine.

"Je n'ai jamais vu Josh comme ça ! s'exclame Julien.

"Oui, il a l'air dans son élément", ajoute Léo.

"Même moi, je suis surprise !", renchéris-je.

Les plats sont à la hauteur de la réputation de l'établissement. À la fin du repas, je me laisse tenter par une tarte à la noix de coco accompagnée d'un sorbet à l'ananas artisanal. Je pourrais venir manger ici tous les midis sans aucun souci !

Tout le monde décide de se rendre sur la plage de l'hôtel pour digérer.

À la fin du service, Josh nous rejoint, nous l'accueillons avec des applaudissements. Il se joint à nous, le groupe d'ados, bronzant au soleil alors que les parents sont cachés dans l'ombre des filaos.

"C'est un temps à faire une sieste sur un paddle, au milieu du lagon", réplique Josh.

"Ce n'est pas une mauvaise idée !" ajoute Léna.

"On peut aller en louer à l'hôtel, si ça vous dit."

Vingt minutes plus tard, on est allongé sur nos planches, bercés par les légères vagues du lagon.

"Haley a eu une idée ! s'exclame Julien, le seul debout sur sa planche."

Je me redresse pour l'écouter. Les autres font de même.

"Haley, tu veux la partager toi-même ?"

"Non, vas-y, je suis sûre que tu le feras mieux que moi."

Je ne suis pas une grande fan de la prise de parole en public, alors, si Julien est motivé, je préfère largement qu'il le fasse. Même si ce sont mes amis depuis la naissance, je reste timide.

"Ok, bon alors Haley a eu une idée à laquelle vous pouvez tous participer. Elle a remarqué que certains Rodriguais ont souffert financièrement de la crise du Covid. Et elle souhaite qu'on vienne en aide. Alors, elle a eu l'idée de créer une cagnotte et ensuite, avec l'argent récolté, on va donner des paniers de provisions de nourriture à ceux qui en ont le plus besoin. On s'est associé avec la boutique de Philippe et une association locale."

"C'est une super idée, je veux bien contribuer", répond Léo.

Tous approuvent l'idée et veulent participer à la cagnotte, ça me fait plaisir. J'ai vraiment envie de mettre ce projet en place et de me rendre utile.

Le soir, en allant me coucher, je me sens bien, je m'en sens fière de moi pour une fois. Dans mon lit, je regarde les photos que j'ai prises des plats du Cocomoa et décide de les poster sur Instagram pour encourager Josh. Même si on se taquine et qu'il a le don de m'exaspérer au plus haut point, au fond, je lui souhaite beaucoup de réussite et je suis ravie qu'il s'épanouisse dans la cuisine. J'identifie le restaurant sur ma publication et en profite pour parcourir leur profil.

"Oh non, leur communication est vraiment mauvaise ! " je ne peux m'empêcher de partager cette réflexion à voix haute.

"De quoi tu parles ?" me demande Léna, elle aussi sur son portable, dans le lit d'à côté.

Je lui explique ce que je fais en ajoutant que leur nombre d'abonnés est ridiculement bas. Je suis en train de me former au métier de Community manager, alors, il est facile pour moi d'identifier une mauvaise communication sur les réseaux.

"Ah oui en effet," répond Léna après avoir scrollé sur leurs réseaux. "Ils auraient vraiment besoin d'un community manager !"

"Definitely!"

Je continue à faire défiler mes photos et aperçois une de Léo.

"Au fait, qu'est-ce qu'il se passe entre toi et Léo ?"

Un été à Rodrigues IslandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant