chapitre 8: You piss me off

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Changer d'avis? Moi? Jamais!

Mes décisions sont irrévocables et toujours constantes. Pourquoi? Encore une fois, c'est héréditaire, de famille en famille. Quand ça ne passe pas, il faut trouer pour que ça s'ouvre et qu'on puisse y entrer et le problème est résolu. Enfin, c'est toujours de cette façon que je règle - principalement - mes problèmes. Et pour cette fois, cette méthode n'est pas de disponibilité à cause de mon trac du publique et même si Annaïs est à mes côtés, c'est tout autant dur.

Je soupire en me mordant ma lèvre inférieure. Qu'est-ce que je vais faire maintenant? J'avais dit - ou pas du tout - à Lex que j'avais un problème de scopophobie. Une très grande peur d'être trop observé, c'est vrai que par moment - tout le temps plutôt - il arrive que Drake me regarde trop longtemps et beaucoup trop intensément - ce qui me gène quelques fois - mais quand c'est lui, j'ai l'impression de me sentir… bizarre.

Trop souvent d'ailleurs.

-Qu'est-ce qu'on va faire alors? Me demande la voix douce d'Annaïs.

Je la regarde et soupire encore une fois en m'asseillant sur le lit à côté d'elle et en mettant ma tête sur ses épaules puis ferme mes yeux avant de lui répondre:

-Je ne sais pas… je crois que je vais laisser tomber et dire à Lex que le poste de guitariste ne doit pas être à moi…

-Mais ne dit pas n'importe quoi! Je sais que t'as la trouille des oeillades mais pour que ton but soit atteinte, il ne faut pas laisser tomber si facilement!

-Tu es bien enthousiaste dit donc.

-I know you, you're like this. Elle dit.

- when shit don't go my way, I give up quickly. Je continue et elle soupire à son tour.

-C'est pas les paroles ça.

-Mais c'est toujours comme ça avec moi tu vois, et quand ça se bouscule là dedans, je dis en pointant ma tête du doigt, j'ai l'impression que tous mes réfléctions ne servent à rien. C'est comme une explosion et les idées sort de ma tête comme une fumée de cheminée.

-Tu en a parlé à Alex?

-Honêtement? Non. Et puis, il est tout le temps occupé. Il n'a pas une minute à m'accorder à cause de son…travail.

Cela fait une semaine que je squatte chez les demons et même si mon frère et moi avions un temps ne serais-ce que quelques minutes entre nous, je n'ai pas eu l'occasion d'aborder le sujet. Et depuis hier, les garçons aussi sont occupés sauf Drake qui passe son temps à me surveiller comme si je cachais quelque chose de louche. Ce mec est timbré.

-Tu veux regarder the nun avec moi? Je demande à Annaïs.

-Avec plaisir! Elle réponds joyeusement.

Au moins, un truc de mieux à faire.

*

Annaïs et moi avions passé toute la journée ensemble en se racontant nos vies - enfin, surtout elle - après notre séparation. La visite ne s'est pas déroulé comme prévue puisqu'on s'est perdu au milieu de nulpart - dans la maison mais heureusement, que
J'avais eu la meilleure idée de mettre quelques petites affiches montrant la sortie du labyrinthe. On avait finalement retrouvé la chemin de la cuisine et s'est concocté un petit goûter. Et à la fin de l'après midi Annaïs est rentrée chez elle avec - non sans - des paillettes dans les yeux d'avoir pu être dans la maison de Alexander Duncan et je n'avais pas pu m'en empêcher de lever mes yeux au ciel.

Trop bizarre.

Et puisque les garçons - avec mon frère inclu - sont sortis je ne sais où, je me retrouve toute seule dans cette grande demeure. J'aurais bien pu m'ammuser à être seule si j'avais songé à emmener avec moi ma console de PS5. Chose qui a été dur puisque mon grand frère adoré m'a formellement interdit je cite "D'apporter des merdes pareils" et aussi "De ne pas emmener mon bordel avec moi", c'est fou comme il peut être gentil quelques fois, c'est fou!

Alors que je suis en train de me préparer un petit encas simple dans la cuisine, j'entends au loin le bruit de quelque chose tomber. Il n'y a pas de fantôme dans ce maison, si? Parce que si c'est le cas, je décampe et laisse tomber le poste. Allant vers l'endroit d'où vient le bruit, dans la salle de séjour - bien évidement - je vois qu'il y un verre cassé à côté de la table basse. Ça y est, je flippe. Je m'avançais vers le verre cassé que quelqu'un me prend par la taille et je pousse un cri digne d'un film d'horreur en me dégageant de la prise du je ne sais qui ou quoi - qui est difficile d'ailleurs - la prise du chose se fait de plus en plus fort sur ma taille quand je sens un souffle sur mon cou augmentant les battements hératiques de mon coeur.

Seigneur je vais mourir le cou déchiqueté.

Fermant mes yeux en attendant ma mort imminente, la peur dans les tripes, il ne se passe rien. C'est juste un souffle dans mon cou, une respiration appaisante et un torse dans mon dos. Aussitôt, mes épaules s'affaissent et ma respiration devient normale en suivant celui qui est derrière moi. Jamais de la vie je n'ai eu aussi peur. J'ai cru que ma dernière heure est arrivée.

-Ce n'est que moi Elena. Me dit la voix rocailleuse de Drake.

Sérieusement! Il a failli me faire pisser dessus et c'est maintenant qu'il m'annonce que c'est lui? Quel goujat! Je m'écarte de lui et le regarde durement. Alors que ses yeux marrons sont teintés d'amusement.

Oh l'imbécile!

-De quel droit, non mais de quel droit as-tu osé me faire une peur pareille? Tu ne sais pas à quel point les films d'horreurs me parait réel et avec moi tu veux faire l'expérience du : " à quelle échelle elle aura peur si je lui fait le coup." Non mais Drake j'ai failli me pisser dessus. Je lui dis en pointant son torse du doigt.

Et au moment ou je croyais - durement - qu'il allait s'excuser, il éclate de rire. Même si ce rire sonne comme la plus belle des mélodies dans mes oreilles, je ne peux pas m'empêcher de rougir de colère parce qu'il s'est joué de moi. J'allais partir en furie me déchainer dans ma chambre quand la main de celui-ci me retient et me fait tournoyer - comme une toupie vous voyez? - pour que je sois collé à son torse son regard encré dans le mien. Il pose son front sur le mien soupirant et fermant ses yeux avant de les rouvrir pour me dire:

-Je suis désolé… de t'avoir joué ce très très très mauvais tour. Mais quand même avoue que te pisser dessus est assez marrant, il dit en souriant.

Je suis paumé, totalement. Alors que je devais être encolère, son sourire démoniaque me fait sourire avec lui. C'est souvent ça mon problème d'avant qui est revenu aujourd'hui, les sourires contagieux. Et le sien l'est encore plus avec son geule d'ange. On se regarde quelques instants comme ça, son souffle près de mes lèvres avant qu'il ne me lache pour aller vers la cuisine me laissant seule avec mon coeur qui bat la chamade. C'était quoi ça?

-Tu viens? Il me demande en se retournant vers moi pour me regarder avec ses yeux bruns hypnotisants

You really piss me off Drake!

Ce qu'il faut pour être une rockeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant