Chapitre VIII - Course et confessions

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Elizabeth sortit précipitamment du café, son cœur battant si fort qu'elle avait l'impression qu'il allait exploser. Chaque pas pressé résonnait en elle comme une alarme, accentuant la pression qui s'accumulait dans sa poitrine. Les flashs des appareils photo éclataient tout autour d'elle, aveuglants, laissant des traînées lumineuses comme des fantômes flottant devant ses yeux. Elle plissait les paupières, cherchant désespérément à éviter l'aveuglement tout en se frayant un chemin à travers la foule compacte.

L'air extérieur était lourd, chargé de chaleur. Le soleil, impitoyable dans ce ciel bleu immaculé, frappait le sol pavé avec une intensité suffocante. Des vagues de chaleur montaient du bitume, rendant l'air presque irrespirable. Chaque inspiration d'Elizabeth apportait avec elle un mélange d'odeurs d'asphalte brûlant, de pots d'échappement et d'épices provenant des échoppes voisines. La cacophonie ambiante, klaxons, conversations pressées, cris des paparazzis, formait une tempête sonore qui l'enveloppait.

Elle se sentait acculée, traquée comme une proie. Les passants curieux s'arrêtaient pour l'observer, leurs téléphones tendus pour capturer ce moment. Elizabeth entendait des bribes de conversations, des murmures excités : « C'est elle ? », « Elle est dans le nouveau Marvel, c'est sûr ! ». Ces mots semblaient flotter autour d'elle, amplifiant son malaise.

Plus loin, à quelques mètres, Aubrey l'attendait patiemment, adossée à un mur de briques érodées. Le contraste entre l'agitation environnante et l'assurance nonchalante d'Aubrey était frappant. Elle portait des lunettes de soleil qui captaient les rayons dorés de l'après-midi, tandis que quelques mèches brunes s'échappaient de son chignon négligé pour danser dans la brise tiède. Lorsqu'elle aperçut Elizabeth s'approcher, haletante, son regard se fit immédiatement plus doux.

— " Lizzie, par ici ! " cria-t-elle d'une voix forte, son ton teinté d'un mélange de moquerie et de réconfort.

Comme une naufragée saisissant une planche de salut, Elizabeth se précipita vers elle. Le cœur toujours affolé, elle se laissa envelopper par le bras protecteur qu'Aubrey passa autour de ses épaules. La présence d'Aubrey était un bouclier contre le chaos environnant, un rempart rassurant.

— " Respire, Lizzie... doucement, murmura Aubrey, sa voix se faisant plus douce, presque maternelle. Ces charognards n'ont que ça à faire. Ne leur donne pas la satisfaction de te voir craquer. 

Elizabeth hocha faiblement la tête, tentant de calmer son souffle court. Mais ses mains tremblaient encore, trahissant son état d'anxiété.

— Mais pourquoi... pourquoi ils me suivent autant ? balbutia-t-elle. Le tournage n'a même pas encore commencé...pour moi... Sa voix se brisa légèrement, pleine d'incompréhension.

Aubrey éclata d'un rire franc, un son clair et joyeux qui fit presque sursauter Elizabeth. La chaleur et l'assurance dans son rire avaient le pouvoir magique de dissiper un peu la tension qui étouffait la jeune femme.

— Lizzie, ma belle Lizzie... dit-elle en resserrant son étreinte autour d'elle. Tu es nouvelle dans le cirque, voilà tout. Et surtout, tu es une Olsen. Bien sûr qu'ils vont te traquer, surtout quand tu es aussi adorablement nerveuse que maintenant.

Elizabeth laissa échapper un soupir mêlé de soulagement et de frustration.

— Je n'ai jamais voulu tout ce cirque, tu sais... Je préférerais être invisible. 

Aubrey lui donna une légère tape sur l'épaule.

— Eh bien, ma chérie, tu ferais une piètre super-héroïne si tu te cachais dans un coin sombre. Apprends à briller, même sous les projecteurs non désirés. Elle ponctua ses paroles d'un clin d'œil espiègle.

Le cœur pleinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant