Je me réveille doucement, les yeux papillonnant dans l'obscurité. La lumière de la lune filtre à travers les rideaux entrouverts, projetant des ombres mouvantes sur les murs. On a passé une grande partie de la nuit à faire l'amour. Mais cette fois, c'était différent. Ulrik ne m'avait jamais aimée ainsi. Chaque geste, chaque caresse était empreint d'une douceur inattendue, presque troublante. Il avait été tendre, incroyablement affectueux, comme s'il voulait graver cet instant dans nos deux corps, comme s'il craignait que tout puisse disparaître. Il n'a cessé de me susurrer des mots en norvégien à l'oreille. Ses murmures se mêlaient à la chaleur de sa peau, me faisant frissonner à chaque souffle. J'aurais tellement aimé comprendre ce qu'ils signifiaient.
Je tends la main à côté de moi, cherchant Ulrik, mais mes doigts ne rencontrent que le vide et le froid du drap. Je me tourne et fronce légèrement les sourcils, un peu confuse en voyant qu'il n'est pas là. Je me frotte les yeux alors que mon regard balaie la chambre jusqu'à ce qu'il s'arrête sur une silhouette noire, accroupie dans un coin près de la porte de la salle de bain. Mon souffle se suspend, j'essaie de percer l'obscurité pour distinguer clairement ce que je vois.
— Ulrik ? interpellé-je, ma voix hésitante, à peine un murmure dans le silence oppressant de la pièce.
Mais la silhouette ne bouge pas, restant figée dans son coin. Je me redresse lentement, les draps glissant sur mon corps. Je les tiens fermement contre moi pour cacher ma poitrine, une légère tension montant en moi alors que je fixe cette forme immobile. Plusieurs secondes s'écoulent dans un silence de plus en plus angoissant. Une chose est sûre, ce n'est pas Ulrik.
Je suis nue, vulnérable dans le lit. Mon esprit s'emballe, tentant de réfléchir rapidement. Depuis combien de temps est-il là à m'observer ? Et qu'est-ce qu'il me veut ? Je n'ai rien pour me défendre. Peut-être qu'Ulrik a une arme dans le sac sous le lit, mais le temps que je l'atteigne, il pourrait déjà m'avoir sautée dessus. Et m'enfuir ? C'est inutile. Il me rattraperait en quelques secondes. Je suis coincée. Mes doigts se resserrent plus fort sur la couette, comme si elle pouvait m'offrir un semblant de protection. Inspirant profondément, je tente de dissimuler la peur qui serre ma gorge et prononce d'une voix que j'essaie de rendre la plus froide possible ;
— Dégage !
La silhouette se lève lentement, mais ne fait aucun mouvement en avant, ce qui m'empêche de distinguer son visage. Il reste trop dans l'ombre. Tant pis, je n'ai pas le choix. Je prends mon courage à deux mains, m'extirpe du lit tout en maintenant fermement la couette contre moi, et avance d'un pas déterminé. Mes doigts trouvent l'interrupteur. Aussitôt, la lumière jaillit, éclairant le visage de Jørgen.
— Qu'est-ce que tu fous là ? Sors immédiatement ! m'écrié-je, mon bras tendu vers la porte, ma voix oscillante entre colère et nervosité.
Un sourire narquois apparaît à la commissure de ses lèvres, et son regard ne vacille pas.
— Tu es très belle quand tu dors, tu sais, dit-il d'une voix tranquille, presque moqueuse. Surtout avec la lumière de la lune qui se reflète sur ta poitrine nue.
Ses mots me frappent comme une gifle, et un frisson glacé parcourt mon dos. Je serre la couette un peu plus fort contre moi.
— Dégage d'ici ! répété-je, ma voix tremblante à peine sous l'effet de la colère et de la peur, tout en restant aussi ferme que possible.
Jørgen s'avance vers moi, lentement, comme un prédateur sûr de sa proie. Je me retiens de reculer, crispant mes doigts sur la couette, refusant de lui montrer la moindre trace de peur. Il s'arrête si près que son parfum, lourd et oppressant, envahit mes narines, me mettant encore plus mal à l'aise. Sa main se lève doucement, s'approchant de la couette, mais, avant qu'il ne puisse me toucher, je la repousse brusquement, mes mouvements rapides.
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Je t'aime à la folie Tome 2
Misterio / SuspensoPlus de cinq mille femmes disparaissent chaque année. Rares sont celles où leurs cœurs palpitent lorsqu'elles sont retrouvées. Si elles sont retrouvées. Lorsque la police m'a sauvée, ils m'ont dit que j'avais eu énormément de chance d'être en vie. I...