Chapitre 2

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Juillet, 5 ans plus tôt

Amélie

J'entends beaucoup de bruit qui proviennent du rez-de-chaussée mais c'est sûrement juste maman qui recherche, encore une fois, là où elle peut avoir ranger un dossier normalement fini.
Maman travaille toute la semaine à son cabinet d'avocat, le seul jour de congé qu'elle s'octroie est le dimanche pour qu'on puisse en profiter pour passer du temps ensemble le samedi soir et le dimanche entier.
En général le samedi maman demande à un voisin de venir vérifier que tout va bien vers 10h puis si maman n'est pas rentrée à 13h il me laisse manger avec lui et sa famille.
Mais aujourd'hui je n'aurai pas besoin de manger avec eux car ma meilleure amie, Camille, m'a invité chez elle pour le déjeuner et en début d'après midi, maman viendra me chercher.

J'ouvre un œil pour vérifier l'heure et je constate qu'il est 9h30, j'ai encore du temps avant de devoir me lever.
Je me rendors au moment où maman entre dans ma chambre et me touche l'épaule.
Vu que le bruit a cessé, je pensais qu'elle était partie.
Tient, elle sent différemment.
Ça sent comme de la réglisse. Beurk maman pourquoi tu as changé c'était mieux avant...
Je me retourne pour lui souhaiter une bonne journée quand, en ouvrant les yeux, ils se posent sur une femme que je n'avais jamais vue et j'ai un mouvement de recul.
Qui est-ce?
Je demande d'une petite voix à la dame qui me répond qu'elle est de la police et c'est à cet instant que je remarque sa tenue bleu que portent les policiers. Ça colle avec ce qu'elle m'a dit.

- Pourquoi vous êtes ici?

- Tu t'appelles Amélie c'est ça?

Répondre à une question par une autre ne va pas m'aider à savoir pourquoi elle est là.

- Oui mais répondez moi pourquoi vous êtes chez nous et dans ma chambre plus précisément.

La policière se redresse et me regarde avec un air triste.
Que fait-elle ici? C'était elle le bruit en bas? Et maman alors?
Elle jette un regard derrière elle et c'est à ce moment que je remarque un deuxième policier qui lui fait un signe de tête avant de disparaître de ma vue.

- On nous a fait venir ce matin, ton voisin a remarqué que la voiture de ta mère n'avait pas bougé. Et il a dit que c'était bizarre étant donné qu'elle travaille le samedi.

- Attendez. Si vous êtes entré c'est que ma mère vous a ouvert non?

Je m'assois en tailleur contre la tête de lit en ne quittant pas son regard.

- Non , ton père était là. Il nous a ouvert. Mon collègue l'interroge en ce moment même.

- Et ma mère qui l'interroge si vous êtes là? Que pourrais-je vous dire qu'elle ne pourrait pas? Et puis que fait encore Francis ici?

Je remarque qu'elle prend une grande inspiration avant de me demander si elle peut s'asseoir sur mon lit, chose que j'accepte.

- Amélie , sais-tu si ta maman était malheureuse ou n'allait pas bien dernièrement?

- Pourquoi me demander ça? Il lui est arrivé quelque chose?

Je me lève brusquement à peine que ma phrase soit finie, toujours en scrutant la policière. Et c'est à cet instant que je me dis qu'il y a anguille sous roche. Me demander à moi de savoir si ma mère allait bien ou mal, même si c'est une question de routine, sonne différemment dans la bouche d'une policière. Si ça n'allait pas elle ne se serai jamais confier à moi.

Et si l'enfer existe?(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant