Tw: mention de viol et de violences
Présent, 29 septembre
Amélie
- Je te hais.
- Et qu'ai je fais pour que tu me haïsse moi aussi?
- Je déteste Françis c'est un fait mais toi je te hais, lui crachais-je à la figure. Tu veux savoir pourquoi?
Je le vois serrer les dents et me fixer dans les yeux. Comme s' il essayait de lire à travers moi pour savoir si je ne mens pas. Malheureusement pour lui, je le hais bien plus que je ne déteste Françis.
- Dit moi pourquoi Colomba? Hein, dit moi pourquoi tu me hais! Dis moi pourquoi ces mots sont plus forts à mon encontre!
Je me tourne complètement pour pouvoir voir la déception dans son regard quand il comprendra que même si je l'ai invité à fumer sa cigarette ici, cela ne change en rien notre relation inexistante.
- Pour haïr une chose ou quelqu'un il faut d'abord l'avoir aimé et moi je t'ai aimé, je me suis accroché à toi Léo. Alors oui Francis a laissé d'autres utiliser mon corps mais je n'ai pas eu le temps de m'attacher à lui et de l'aimer. Je savais dès la première journée avec lui que mon enfer personnel avait commencé.
Je sais très bien qu'il ne me croit pas. Léo ne m'a jamais cru pour les bleus que je lui ai pourtant montrés... Il croyait à la version de Françis comme quoi j'étais maladroite. Le coup de grâce à était quand je lui ai parlé du poker. Il m'a traité de beaucoup de noms ce soir-là. Ce fut notre dernier soir ensemble avant nos retrouvailles l'autre matin.
- Je ne crois toujours pas que tu ai été violée. J'admets que les bleues sont la preuve de violence mais non si tu avais été violée tu n'aurais jamais agi comme tu l'as fait.
Je serre les dents. Je ne peux pas croire qu'encore aujourd'hui il le défend et me traite de menteuse.
- Pour quelqu'un qui veut être psychologue tu juge facilement les gens.
- Pour quelqu'un qui veut être avocat, tu apportes très peu de preuves.
- Ma parole suffit, enchainais-je à peine sa phrase finie en écrasant ma cigarette dans mon cendrier.
Je le regarde en faire de même et me relève pour fermer la fenêtre.
- Maintenant dégage. Tu n'as rien à faire dans ma chambre.
Il se lève en frottant ses mains sur ses genoux et se dirige vers le salon. J'attrape ma brume et en pulvérise à plusieurs. Surtout à proximité de la fenêtre. Si jamais l'odeur de cigarette venait à se promener dans l'appartement, Erin me tue. Je m'en vaporise sur moi et la repose quand en me retournant je constate que Léo n'est pas sorti. Je reprends la brume et sans lui poser de question je le vaporise. Il fait mine de tousser avant d'ouvrir sa bouche pour m'assommer une nouvelle fois.
- Tu sais ce qui me rend heureux dans tout ce petit dialogue?
- Aucune idée, soupirais-je. Mais tu vas me le dire, non?
- Tu as enfin avoué que tu m'avais aimé. Qu'il y a eu un "nous".
- C'est bien tu as compris l'utilisation du passé dans ma phrase. Et ça restera du passé, enchainais-je en faisant reculer le blondinet et en fermant ma porte derrière moi, à clé cette fois.
Je le lâche et pendant qu'il attrape ses clés, j'enfile ma veste et débranche mon ordinateur. Je l'avais mis à charger pour qu'il soit opérationnel pour cet après-midi. Je suis là dernière à sortir de l'appartement et je vérifie bien qu'il soit verrouillé pendant qu'il descend les escaliers et mette le contact dans sa voiture. Je descends un peu plus lentement et monte dans sa voiture une fois que j'arrive à la hauteur de celle-ci.
Nous n'échangeons aucun mots et nous ne partageons même pas l'écoute de la radio de Léo. Je préfère connecter mes écouteurs et m'isoler de lui. De son univers.
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Et si l'enfer existe?(En Pause)
RomanceAmélie a vécu jusqu'à ses 15 ans exclusivement avec sa mère, Isabelle dans la ville de Dunkerque. Lorsqu'elle rencontre son père pour la première fois, et compte tenu des circonstances, elle se retrouve obligée de vivre avec lui, loin de la "cité d...