Un nouveau départ

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Sans banalité, j'étais nouvelle dans un lycée. Stéréotype de la nouvelle, on m'avait mise au fond de la salle, à côté de la personne qui dormait. On se croirait dans n'importe quel récit, n'est-ce pas ?
Et pourtant c'était arrivé.
Je regardais ma voisine. Une fille ronde, le visage rouge et qui bavait sur sa table. Elle dormait la tête posée contre la table, les bras ballants sous cette dernière. Classe. Je pouvais même deviner à l'odeur qui s'échappait de sa bouche se qu'elle avait mangé ce matin. Terriblement charmant.
C'était en poussant un soupire que je sortais mon calepin. Je ne suivais pas vraiment le cours, préférant m'adonner à l'écriture. En ce moment, j'étais en panne d'inspiration et ça m'énervait.

Je sursautais en entendant la porte de la salle s'ouvrir. Nouvelle banalité : une élève rebelle qui arrive avec 45 minutes de retard. Quelle imbécile ...
Notre professeur s'énerva dessus. La jeune fille regarda en l'air, toujours un écouteur scotché à son oreille. Elle m'agaçait déjà. Je n'étais pas à cheval sur les règles scolaire, mais sur le respect, si. C'était au collège que l'on s'amusait à faire sa rebelle, pas arrivé en terminale ...
J'écoutais finalement la discutions entre la professeur et l'élève, pile au moment où elle me désigna du doigt :
- Bien. Vous êtes inutile en cours, soyez le dans les relations sociales ! Faites visiter l'établissement à la nouvelle.
La jeune fille soupira et s'adossa contre la porte, m'attendant. Elle croisa les bras sur sa poitrine et me fixa. Gênée, et d'un habituel maladroite, je fis tomber la moitié de mes affaires au sol. Je les récupérais rapidement et sortis.
Arrivées dans le couloir, et une fois la porte close, une voix cassée me dit près de l'oreille :
- Lorsqu'elle me disait d'être utile dans les relations sociales, ne va pas croire que c'est pour que j'te fasse quoi que ce soit dans les chiottes.
Je déglutis. Non mais elle était conne ou quoi ?
- T'es moche de toute façon, lui dis-je.
- Qu'est-ce que j'en ai à foutre ! Dit-elle en riant.
Je la haïssais déjà.
On fit un rapide tour de l'établissement. Il était vieux et moche, ne comportant que trois étages. Ils étaient tous dédiés aux cours, et le rez-de-chaussée dédié à la vie scolaire, secrétariat, toilettes, réfectoire et bureaux des proviseur et proviseur adjoint. C'était très laid.
La jeune fille me regarda être lassée par ce paysage. Contre toute attente, elle me proposa de sortir dans la cour pour traîner dans l'herbe. J'acceptais, n'ayant rien de mieux à faire.
Elle nous entraîna vers un coin isolé, là où personne ne pouvait nous voir. Je ne m'étonnaisbmême pas de la voir s'allumer un clope.
- Tu fumes ? Me demande-t-elle en m'en proposant une.
Je fis signe que non.
- Je ne suis dépendante de personne, c'est pas une clope qui transformera cela, lui dis-je.
Elle fit un sourire en coin.
- Pas faux. Mais moi ça me détend.
- C'est ce que disent tous les fumeurs, lui fis-je remarquer.
Elle ne releva pas. Je n'aimais pas les gens qui croyaient se donner un genre.

Ennuyée, je lui demandais au bout d'un moment :
- Dis, pourquoi tu restes là à squatter avec moi ?
Elle tourna la tête, me regarda de haut en bas, puis dit avec un sourire :
- Parce que t'es pas chiante.
Je ne savais pas si je devais prendre cette phrase comme un compliment. J'hochais donc la tête en haussant les sourcils. Elle était vraiment bizarre.
- Bon, je crois que je vais aller devant la salle du prochain cours, dis-je.
- Ah merde, annonça-t-elle, t'es du genre intello ?
Je tournais la tête vers ces yeux bleu et lui répondis :
- Non, j'ai juste pas envie de rester plusieurs années en terminale !
Elle se moqua de moi avec un sourire et un haussement d'épaules. Intérieurement, je me moquais d'elle et des nombreuses années qu'il devait lui rester ici. Quelle imbécile !
Je me levais donc et la regardais.
- Tu comptes faire quoi toi ?
Elle s'alluma une autre cigarette et me dit :
- Rentrer chez moi. J'ai mieux à faire !
Je commençais à marcher quand soudain, je l'entendis se lever et me rejoindre en deux enjambées. Elle me prit par le bras pour me reculer vers elle, et me dit à l'oreille :
- N'hésite pas à passer un de ces jours. T'es cool.
Je me retournais et tombais sur son sourire en coin. Elle griffonna sur mon bras et me salua en rejoignant la sortie.
Sans comprendre son geste, je me rendis en cours.

Tandis que je somnolais malgré moi, je jetais un coup d'œil sur mon bras sans m'en rendre vraiment compte. Je n'y trouvais pas un numéro de téléphone, mais une adresse. Je la notais dans un coin de feuille et refermais mon calepin. De toute façon, je ne voyais pas l'intérêt de tout ceci.
A la fin du cours, je sortis et décidais de sécher l'après-midi. Je n'avais jamais dit être une élève modèle, et j'avais souvent besoin de solitude.
Je m'avançais vers chez moi mais ne m'y arrêtais pas. Je décidais d'avancer jusqu'à la rivière un peu plus loin et de m'y installer tranquillement, allongée sur le sol en bois, la musique dans les oreilles.
Malheureusement, je n'arrivais pas à me détendre. Mes pensées me menaient toutes à la même personne ...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 26, 2015 ⏰

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