Chapitre 4

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Mes oreilles sifflent, ma vision se brouille un peu alors que les paroles de mon père tournent en boucle dans ma tête. « ...responsable de la mort de ta mère... ». J'entends à peine ce qui se passe autour de moi, alors que des flashs de souvenirs défilent devant mes yeux. Du sang, partout autour de moi, ma mère me tient prêt d'elle, son sourire, sa peau froide, ses yeux fermés, la douleur, la peur, mon pouvoir qui continue à vibrer dans mes veines. Et sa voix, la dernière chose qu'elle m'ait dit « Ecoute toujours ton cœur, Flora... je t'aime... ». Cette remontée de souvenirs soudaine fait couler une larme solitaire sur ma joue alors que mes yeux restent écarquillés. Ce n'est que lorsque je sens un tissu rugueux sur ma joue que je reviens à moi. Mon regard rencontre alors celui azur de Chuuya. Ce dernier, voyant que je ne réagissais plus à ce qui se passait autour de moi, avait décidé de venir directement vers moi. Et le tissu que j'avais senti n'était autre que son gant qui essuyait ma larme.

Je rompis le contact avec lui lorsque mon père posa sa main sur mon épaule. Sa prise était ferme, mais je pouvais sentir que sa main tremblait légèrement. Si nous n'avions été que tous les deux, il ne fait aucun doute qu'il m'aurait serré dans ses bras. Mais la présence de ses capitaines l'obligeait à rester tout de même cet homme réputé pour ne pas avoir de cœur. Sa voix était douce et bienveillante alors qu'il s'adressait à moi.

- Flora, tu te sens bien ? J'imagine que cette nouvelle te bouleverse un peu. Si tu souhaites un peu de calme tu peux sortir, je demanderais à quelqu'un de t'accompagner s'il le faut.

- Non, non ça va, merci papa. J'ai juste eu un petit moment d'égarement. Désolée de t'avoir inquiété, et merci Chuuya de ta sollicitude, dis-je en me tournant vers ce dernier.

Il se contenta d'hocher de la tête et retourna à côté de Koyo. Et malgré qu'il ait repris son regard perçant et assez froid, je ne pus m'empêcher de sentir une douce chaleur entourer mon cœur lorsque je repensais à l'inquiétude que j'avais pu discerner dans son regard. Après ce moment, mon esprit ne se reconcentra pas vraiment sur la réunion, il jonglait entre Chuuya et mes souvenirs. Comment dire que je n'avais plus vraiment les idées assez claires pour écouter le récapitulatif de l'attaque, ou encore le nombre de pertes que la Mafia avait essuyé.

- Bien, je vous remercie d'être resté, je sais que cette réunion n'était pas vraiment très gaie, et qu'elle a apporté son lot de révélations. Bien maintenant que nous avons terminé, est ce que l'un de vous à des questions sur ce qu'il doit faire ?

- Papa, puis-je me permettre de demander quelque chose ?

Tous les regards se tournaient vers moi, mon père me regarda, une lueur interrogatrice dans son regard et dans signe de la tête il m'invita à prendre la parole.

- Merci, maintenant, étant donné que la Mafia est au courant de mon existence, je voulais savoir si, je pourrais potentiellement sortir un peu ?

- Tu veux dire, sortir à l'extérieur, Flora...

- Je sais que Goliath cherche peut-être un moyen de me capturer ou je ne sais quoi, mais, s'il te plait....

Mon père soupire, je serre un peu les poings, et soutiens son regard, il me connait très bien, il le dit lui-même, s'il y a bien quelque chose que j'ai hérité de ma mère c'est ma ténacité lorsque je souhaite quelque chose. Mon père échange un regard avec Koyo, cette dernière hoche doucement de la tête comme pour approuver quelque chose. Mori ferme les yeux, l'attente est insoutenable, mais je ne bouge pas d'un pouce. Lorsqu'il les rouvre, il plonge son regard dans le mien, puis prenant une respiration il me dit :

- Très bien, j'accepte de te laisser sortir dehors. Mais à une seule condition, et cette dernière doit être approuvée par tout le monde ici. Je veux qu'à chaque fois tu sois accompagnée d'au moins un membre ici présent. Et c'est non négociable.

Ne me lâche pas la main [Chuuya x oc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant