Chapitre 9 : Au nom de la loi

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-Tu vois, même une paumée dans ton genre peut comprendre et suivre ces règles Billie, je n'attends rien d'autre de toi.

Cela faisait plus d'une demi-heure qu'ils étaient retournés dans l'appartement luxueux de Layan et celui-ci semblait adorer s'écouter parler. Il avait évoqué tout un tas de règles à Billie mais ce qu'elle retenait c'est qu'elle était prisonnière de ce taré. Incapable de surmonter sa peur, la jeune fille est comme paralysée en face de ce sale type et ne peut qu'acquiescer à ses paroles pour éviter de le mettre à nouveau en colère. Quand il l'invite à se lever, elle le suit, résignée, du moins en apparences.

L'homme ouvre une porte et la fait passer devant lui. Billie sent un frisson la secouer des pieds à la tête alors que la bile remonte brutalement dans sa gorge. L'endroit est une chambre à coucher et elle n'est pas assez naïve ou jeune pour ne pas deviner ce qu'il a en tête. Elle fait volte-face, prête à le supplier, à tout donner, tout mais pas ça. Elle n'a pas fui tout ce qu'elle connaissait, sa meilleure amie, son premier amour, pour tomber sur encore pire. Mais la porte vient de claquer, se refermant sur elle et la laissant seule. Layan n'a pas pénétré dans la pièce, il a juste balancé le sac de la jeune fille à l'intérieur avant de fermer la porte et d'en faire tourner la clé dans la serrure.

Prisonnière.

Voilà ce qu'elle était.

Mais elle n'est pas totalement anéantie, après tout, il n'a pas encore eu de geste déplacé envers elle. Billie se dit qu'elle a une chance, même infime, de s'en sortir. Elle fait le tour de la pièce des yeux, un grand lit, une commode, un immense miroir qui prend toute une partie du mur. Elle se précipite sur celui-ci et essaye de le retirer du mur dans l'espoir de le briser, mais il semble comme encastré dans celui-ci. Un grésillement et un éclat de rire froid la font sursauter. La voix semble provenir des murs, en cherchant bien Billie discerne un léger renflement sous le papier peint qui doit cacher une enceinte.

-C'est une vitre sans teint jolie petite chose, ne croit pas que tu puisse trouver quoi que ce soit ici qui puisse te servir d'arme. Et n'oublie pas, quoi que tu fasses, je vois tout.

Un nouveau grésillement, puis le silence revient dans la pièce, laissant une Billie stupéfaite, et totalement démunie. Elle se laisse tomber, plus qu'elle ne s'assied, sur le large lit aux draps propres. La tête entre les mains, la gosse lutte pour ne pas céder à l'envie de se rouler en boule et de pleurer sans s'arrêter.

-Réfléchis Billie, réfléchis !

Elle se redresse finalement et récupère son sac. Rien qu'à la façon dont il a été fermé elle se doute que le sale type l'a fouillé. Sans doute à la recherche d'une arme quelconque dont elle aurait pu se servir contre lui. Elle va s'asseoir avec ses effets directement sur le sol de l'autre côté du lit. De là où elle se trouve, impossible à l'homme de la voir avec son miroir factice, c'est une minuscule victoire mais elle est suffisante pour redonner un peu de courage à la jeune femme. Elle fait l'inventaire de toutes ses affaires méticuleusement, mais son regard est constamment attiré par la fenêtre de la chambre. Il n'y a pas de barreaux à celle-ci, mais pas de poignée non plus, inutile donc d'envisager une sortie par ce côté.

Billie se redresse après son inspection et explore l'endroit où elle est enfermée. Une porte face au lit donne sur une petite salle de bain, des toilettes, une douche et un évier, sans miroir, rien que le strict nécessaire en soi.

La gamine pousse un soupir agacé, elle donne un grand coup du plat de la main dans le mur, impuissante à trouver la moindre échappatoire à cette situation horrible. Elle récupère son sac dans la chambre et entreprend de nettoyer ses affaires, frénétiquement. Elle est incapable de dire pourquoi elle fait ça, mais elle en a besoin. Il lui faut un exutoire, et alors qu'elle frotte, les mains pleines de savon, les larmes roulent en torrents silencieux sur ses joues.

Les Enfants de la Faucheuse : Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant