ANAGRAM

11 - Songes

Madelyne

À mon grand étonnement, cette nuit ne m'a évidemment pas porté conseil, après être rentrée hier j'ai bel et bien passé le reste de la journée au fond de mon lit jusqu'au moment où il était temps pour moi de rejoindre les bras de Morphée.

Quel ennui.

Les semaines sont passées à une lenteur morbide et j'en vient à me demander quand sera enfin venu le moment où ils décideront d'arrêter le « mode profil bas ».

Je ne crois pas avoir signé pour passer ma vie enfermée dans ce manoir.

De plus, le fait de savoir que se trouve sous mes pieds des centaines de voitures et ne même pas pouvoir participer quand ils travaillent dessus, je n'en peux plus.

Je ne suis plus souffrante depuis un moment et même si je dois faire attention, je pense que je ne suis pas folle au point de forcer jusqu'à ce que ma plaie se réouvre.

Il me prennent pour une buse ou quoi ?

Tout ce calme me laisse le temps de songer (encore une fois) à mon passé à New-York... à mon géniteur, je sens petit à petit que mes pensées me submergent et m'aspirent à nouveau dans ce tumulte dont il me paraît impossible de m'éloigner.

J'ai besoin de m'atteler à ce qui me passionne pour que mon cerveau change de disque, et j'avoue que ces traumatismes sont difficiles à cacher en tout temps, il m'arrive d'avoir des moment de faiblesse comme avec Daniela l'autre fois ou bien... quand j'ai bu.

Dans l'idée, je n'ai jamais été assez proche ou même attachée à quelqu'un pour me livrer, si cela change un jour, je ne saurai pas pour autant comment réagir.

La vie m'a jeté toute sorte d'épreuves en pleine tête et je suis persuadée qu'elle ne va pas s'arrêter en si bon chemin,

avec la chance que j'ai franchement,

Je ne peux donc pas me ramollir maintenant, jamais serait même préférable, d'ailleurs me confier ne m'oblige pas à baisser la garde avec la plupart des gens.

Je dis bien la plupart car je pense que Daniela gagne sérieusement ma confiance ces derniers temps, c'est une personne extraordinaire même si je ne sais pas encore grand choses d'elle, d'eux tout simplement.

J'attend de voir ce que l'avenir me réserve.

(...)