Park Avenue, New-York City. 15h24
MadelyneJe longe les rues si familières de Park avenue, les mains serrées autour de mes livres, mon sac à dos bien ajusté sur mes épaules. À dix-sept ans, tous les jours, chaque pas vers la maison est une danse délicate entre l'indépendance et la peur.
Ma mère est partie depuis longtemps, emportée par une maladie implacable, me laissant seule avec mon père, un grand homme d'affaires, mais un monstre par-dessus tout.
Le lycée est ma bouée de sauvetage, un endroit où je peux m'évader de la maison et des -ou plutôt du- démon qui la hante.
Mais chaque jour, le retour à la maison est un rappel brutal à la réalité. La porte d'entrée qui grince légèrement lorsque je l'ouvre, les odeurs familières de la cuisine, mais la présence pesante de mon géniteur.J'entre avec précaution, laisse mes chaussures à l'entrée, comme d'habitude.
Ma gorge est nouée et mon cœur bat bien trop rapidement.
J'ai peur, comme à chaque fois qu'il rentre du travail.
Les souvenirs douloureux de ces moments où il a franchi la ligne sont encore trop frais dans ma mémoire, beaucoup trop.
Je passe rapidement par la cuisine pour trouver de quoi me goinfrer et me dirige le plus vite possible vers ma chambre, espérant passer inaperçue.
Chaque jour est un jeu de cache-cache. Ma vie entière est un gigantesque cache-cache.Une danse silencieuse pour éviter son regard.
Mais l'horrible tension que je ressens dans l'air est palpable, et je sais que tôt ou tard, il me rattrapera.
Mon refuge, ma chambre est le seul endroit où je me sens en sécurité, du moins pour l'instant.
Mon cœur bat toujours plus fort alors que je referme la porte derrière moi, priant pour que cette fois-ci, il me laisse tranquille.
C'est la vie que j'ai appris à connaître, une existence faite de peur, d'anxiété et d'une quête désespérée d'évasion.
(...)
*Toc *TocPitié... Pas ce soir, pas encore.
Plus jamais...
Il rentre dans la chambre mais je le coupe dans son élan:
— Je veux qu'on parle ! JE VEUX QUE TU ME LIBÈRES ! Je commence à avoir les yeux embués et à perdre mes moyens mais j'ose lui dire :
— J'en ai marre que ça recommence encore et encore tous les soirs de la même manière ! Sangloté-je, Je veux que...Il me coupe,
— De quoi tu parles PETITE CONNE ?
Me lance-t-il en s'approchant de moi,Il m'attrape par le bras,
— STOP ! NON arrête ! J'ai beau me débattre rien n'y fait, ma force a complètement quitté mon corps.
Il me tire violemment et me plaque contre le mur, il me frappe violemment au visage d'un coup de poing avant de me hurler :
— FERME TA GUEULE ! Ta pauvre mère n'avait qu'à pas crever, si tu continues tu va finir comme elle petite pute.

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ANAGRAM
RomansaMadelyne Dibson, mécanicienne talentueuse, fuit l'emprise de son père, un puissant magnat new-yorkais, pour reconstruire sa vie à San Francisco. Mais son nouveau départ tourne au cauchemar lorsqu'elle découvre que le garage qui l'emploie est en réal...