ANAGRAM

02 - Le réseau

Madelyne

En discutant avec elle sur le trajet, j'en apprends un peu plus sur le garage de James, elle vient ici simplement parce que ce garage est lié de très près à sa famille car James était également le meilleur ami de son père.

Était, elle m'a aussi précisée que ses parents sont morts il y a deux ans.

— T'as le pied lourd !

— Tais-toi, admire et profite de la vue chérie. Répond-elle sans quitter la route des yeux.

Je l'observe manier son volant avec tant de concentration et passer les vitesses à une rapidité qui m'est totalement incompréhensible.

J'ai toujours rêvé de savoir piloter de cette manière...

— Où t'as appris à conduire comme ça ?
Je lui demande,

— Tu vas vite le comprendre.

Alors qu'elle conduit à pleine vitesse sur les voies rapides, je vois les lumières de la ville défiler à pleine vitesse sous forme de trait.

Ce genre de mood juste IN-CRO-YABLE...

Elle guide la voiture jusqu'aux docks, un très bel endroit en somme... Je me retrouve à présent perdue dans une marée de conteneurs mélangés aux bruits de moteurs qui vrombissent au loin.

Mais où sommes-nous ?

Des pneus crissent dans tous les sens et il y a comme une sorte d'énergie électrisante dans l'air. Elle prend un virage audacieux entre les grosses boîtes et tout d'un coup nous nous retrouvons au cœur de l'action.

Il y a des bolides modifiés de toute sorte, des éclairages étincelants, de la musique à gogo et une foule de gens qui partagent une passion commune : les voitures. C'est l'immersion parfaite dans cet univers et c'est surtout mon premier rassemblement.

Oh putain !

Nous parcourons les rangées de voitures, je suis submergée par l'excitation de la scène qui se déroule devant moi. Daniela garde un sourire sur son visage tout au long du trajet, semblant connaître cet endroit comme sa poche.

— Bienvenue dans le monde des Blackwood Madelyne. S'enjaille-t-elle.

— Le monde des Blackwood ? Je l'interroge.

Daniela s'est garée à côté d'une magnifique voiture noire. Elle se tourne vers moi, avec un sourire malicieux, et s'exclame :

— Suis-moi, je vais te montrer !

J'obéis, curieuse de savoir ce qui se trame. Elle me dirige vers la voiture noire qui est entourée de quelques personnes. Daniela me montre un homme du doigt, adossé à la voiture :

— Eh, tu vois ce gars là-bas ?

Évidemment que non, je connais personne ici à part toi bécasse...

— Mais si il est tout seul là ! Chuchote-t-elle brusquement en le pointant toujours du doigt.

Ce jeune homme a la peau mate, une teinte chaleureuse semblable à celle du bronze. Ses yeux noirs sont légèrement bridés m'évoquent probablement des origines asiatiques. Une épaisse chevelure brune, parsemée de boucles rebelles et il est vachement grand...