Partie 1 : Chapitre 20

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Un mois passa, on était au début du mois de Daneuh, le mois du souvenir, et Athénaïs travaillait avec acharnement. Elle maîtrisait toutes les subtilités des couleurs des Laneuhsoné, sans savoir leurs effets réels en condition d'injection, sauf la jaune qui lui résistait. Elle avait établi des brouillons de protocole pour ses ami-e-s, et avait hâte de faire des cultures de cellule de leur corps, pour tester les dosages des Laneuhsoné pour éviter les problèmes.

La Laneuhsoné jaune était trop instable, on aurait dit qu'elle explosait à chaque fois qu'on cherchait à la comprendre. Elle devait se conserver au froid, à 0°C, et dans une armoire anti-feu sécurisée par un cadenas. Franck, quelques jours après la fête, avait failli mourir en cherchant à la manipuler : la pierre avait explosée juste devant son visage.

Par chance Athénaïs avait fait des sphères vertes autour, et la catastrophe avait été évitée, car Florent n'avait prélevé qu'un gramme de cette Laneuhsoné. Si la dose avait été plus conséquente, peut-être que le laboratoire tout entier aurait explosé.

Les autres Laneuhsoné devaient également être conservées au frais, car Athénaïs avait compris que leur température de fusion était très basse, à peine 56°C, mais seule la jaune menaçait d'exploser en permanence.

Alors qu'elle nourrissait le chat Pitou tout en étant satisfaite, son appel-lointain sonna, de cette sonnerie de criquet très particulière. Il était 9 heures du matin, et ce n'était pas un horaire habituel pour Célestin. Elle récupéra son appel-lointain, et lut le message de Célestin : « Au bar ? Mais pas à celui habituel. Il y en a un bien au niveau de l'avenue des cerisiers, « chez Stéphane ». J'ai été stupide, et je m'en veux beaucoup. J'aimerais m'excuser pour ce que je t'ai dit ». Le quartier des Cerisiers était à l'Est de la colline du Dragon, un endroit où n'allait jamais Athénaïs.

Assise sur le sol, le coude posé sur son lit, elle relut plusieurs fois le message. Puis elle accepta : « ok j'arrive ». Un instant, elle songea à bien s'habiller, et opta pour un pantalon bleu en toile, de petites baskets beiges, et un haut fleuri, offert par sa mère. Elle prit aussi une veste à capuche, car il se pouvait qu'il pleuve dans l'après-midi. Elle ne prit rien d'autre, n'ayant pas prévu de se rendre à un de ses laboratoires aujourd'hui.

Elle mettait des vêtements de plus en plus colorés, elle s'en rendait bien compte, parce que Lucile et toute la bande avaient tenu à l'aider à se vêtir. Ensemble, et une journée de shopping plus tard, elle avait découvert d'autres tenues que les combinaisons, même si elle en portait encore très souvent. Elle se sentit fière et voulut le montrer à Célestin, puisqu'il acceptait de lui reparler. Elle prit le bus, sans payer car le chauffeur la connaissait et était sous la protection d'une famille alliée, et arriva sous les coups de 10h.

Célestin l'attendait.

Il envoya un message sur son appel-lointain, puis se leva et vint la prendre dans ses bras. Elle sentit les larmes couler de ses yeux. Une fois assise, elle prit dans sa main la limonade qu'il lui avait commandée ainsi qu'un bol de chips sur lequel elle se rua presque. Quelque chose clochait, elle n'arrivait pas à savoir quoi, et elle était sur ses gardes, désormais. Pas pour la réconciliation qui se profilait, mais pour le lieu choisi à cette occasion. Elle lui demanda le pourquoi de ce choix inhabituel :

- C'est pour changer un peu. En fait, je viens ici avec des ami-e-s régulièrement. Et j'aime beaucoup. Donc j'en profite pour te faire découvrir.

C'était un quartier plus pauvre que celui que fréquentait habituellement Athénaïs. Elle regardait autour d'elle avec inquiétude, ne connaissant personne et se sentant perdue. Célestin le remarqua, et lui fit une rapide description du lieu :

- En fait, ici c'est la rue dans laquelle tout-e-s les étudiant-e-s en médecine vont. Il y a des cafés et une vieille bibliothèque, mais surtout un passage secret tenu par la famille Raïneuh. Et dans cette boutique, j'ai acheté ce petit sac à dos. Et tu vois, là ?

Sur cette pierreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant