Partie 3 : Chapitre 8

1 0 0
                                    

Tout le monde était prêt, et dans le doute, Athénaïs leva les mains en signe de paix :

« Je ne suis pas ici pour me battre. Je ne veux tuer personne. Allez-vous-en ». Mais personne ne répondit. Après quelques secondes de silence, une voix se fit entendre, moqueuse :

« Tu ne veux tuer personne, c'est bien ça ? »

Le sang d'Athénaïs se glaça, puis se mit à bouillir. Elle dû faire un effort gigantesque pour conserver son calme et sa sérénité.

Johanna était là, avec un magnifique uniforme flambant neuf, tout à fait à sa taille. Sa présence fit naitre un petit doute dans le cœur d'Athénaïs. Tout en Johanna respirait la gloire : son attitude, l'attitude des gardes autours, son sourire méprisant, sa démarche. Ne pas se laisser distraire. Rester concentrée. Se rappeler que Monsieur Walter lui avait donné l'ordre de tout dire à Enori, et que Johanna l'avait manipulée et harcelée. Ce n'était pas sa faute, elle valait mieux que Johanna. Athénaïs ressentait tout de même une peur bien plus sournoise se glisser dans sa tête et son ventre.

« Tu as tué Célestin Justice, premier ministre de la justice de notre glorieuse Daneuh LinéDoné. Tu dois payer.

- Souviens-toi, Johanna, que tout est à cause de toi, tu as tout orchestré ! et tu viens me demander des comptes ? Qui donc devrait le plus s'en vouloir, entre toi et moi ?

Des murmures de protestation s'élevèrent, mais se calmèrent presque aussitôt. Johanna se rapprocha un peu d'Athénaïs, qui était désormais totalement encerclée, et tout à fait au centre de la caverne de pierre. Autour d'elle, tout était dégagé, et Johanna pensait l'avoir acculée.

- Je ne savais pas que tu avais une telle répartie !

- Tout s'apprend, mon amie.

- Je ne suis pas ton amie, salope ! Je vais te détruire, ici et maintenant.

Johanna envoya des lianes gigantesques sur Athénaïs. Grave erreur. Athénaïs se contenta de bondir en arrière et se remit en position. Elle n'avait reculé que d'un seul mètre. Mais elle avait désormais l'ascendant, car elle connaissait les doses qu'avait utilisées Johanna. Avoir des Laneuhsoné dans le sang ne suffit pas, ma grande, tu es toujours en dessous de moi.

Elle était comme dégoûtée. Athénaïs avait toujours méprisé les personnes plus faibles dans ses domaines, elle avait toujours été comme ça avant, elle s'en rendait compte. Désormais elle marchait la tête haute, consciente de tous les efforts qu'elle avait dû fournir pour en arriver là. Elle était humble, devant la beauté du monde que lui avaient fait voir ses ami-e-s. Mais, pour Johanna et sa piètre utilisation des Laneuhsoné, elle sentait qu'elle avait le droit d'avoir un peu de mépris, tout de même.

Elle leva les mains et déclara :

- Je me rendrais bien volontiers. Mais, avant, j'aimerais te poser une question, et la poser à toutes les personnes ici présentes.

- Ton temps de parole est écoulé. Visez la tête !

Athénaïs n'eut pas trop le temps de réagir que les balles fusèrent. Paie ton droit de défense, Célestin doit se retourner dans sa tombe. Elle encaissa les balles, faisant très attention à leur rythme. Les dômes étaient générés à une vitesse incroyable, si vite qu'on eut dit qu'ils clignotaient à peine.

Athénaïs ne s'attendait peut-être pas à tant de vitesse, et fit voler quelques boules vers le sol pour faire trembler les murs et soulever de la poussière. Des personnes avaient tenté de se rapprocher d'elle, mais Athénaïs générait des dômes pour éloigner les soldat-es qu'elle jugeait être trop près. Johanna leva la main, et les balles stoppèrent.

Sur cette pierreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant