Partie 1 : Chapitre 8

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Le lendemain, le réveil fut douloureux, la fatigue de la veille n'étant pas tout à fait partie. Elle somnolait dans son lit, au fin fond de son garage. Sa mère vint frapper à la porte une demi-heure plus tard. Même si Athénaïs avait cours dans moins d'une heure, et qu'elle n'était ni lavée ni alimentée. Nadia insista pour qu'elle vienne vérifier quelque chose d'important au sein de la maison familiale. Sur place, Athénaïs découvrit que le chat était devenu fluorescent.

Elle s'accroupit, pris le chat dans ses bras, et l'inspecta. Elle ne remarqua rien de dangereux pour lui, juste qu'il luisait. Étrangement, il ne luisait pas d'une couleur bleue profonde, comme elle aurait pu s'y attendre, mais d'un violet très clair, comme du lavande. Pourquoi ? La quantité absorbée par le chat ? La méthode d'absorption ? La conservation ? Le temps ? Elle remarqua soudain le regard pénétrant et accusateur de ses parents et bafouilla un peu.

- Qu'est-ce que c'est, alors ? Demanda son père.

- Et bien... Euh...

- C'est de ta faute ? Demanda sa mère.

- Ahem... Oui ?

Elle se redressa, le chat toujours dans les bras :

- Quand j'ai fait mon stage, j'ai pu faire les inventaires des récoltes de Laneuhsoné. J'en ai aussi récupérées.

- Sont-elles déclarées ? S'inquiéta sa mère.

- Non, je les ai trouvées par terre, mais je ne l'ai pas dit au chef de labo.

- Bien, et donc ?

- Chaque Laneuhsoné est d'une couleur différente, et visiblement, elles produisent des effets. Les expériences qui vont être menées dans les prochains mois vont déterminer si cette action a lieu sur des matières minérales ou organiques, voire sur les deux. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais un peu de Laneuhsoné bleue s'est retrouvée sur mon pantalon, hier, et le chat en a mangé.

- Il va rester comme ça longtemps ? Questionna son père.

- Je n'en ai aucune idée. Je n'ai jamais testé ces Laneuhsoné moi-même.

Le chat s'impatienta et décida de sauter des bras d'Athénaïs, qui le laissa partir. Elle conseilla à ses parents de ne pas le laisser sortir, et d'attendre, de voir. Ses parents choisirent une autre option : iels firent les valises du chat qui déménagea dans le garage d'Athénaïs. Elle dut l'accepter, car c'était le seul moyen qu'elle avait de garder les Laneuhsoné avec elle et de continuer ses expériences.

Cependant ses parents, avant de laisser le chat définitivement, se concertèrent. Sa mère prit la parole d'un air presque solennel :

- Tu sais, Athénaïs, tu es notre fille, et nous sommes fier-e-s de toi. Tu honores notre famille et tes études sont brillantes. On ne te demande qu'une seule chose : n'attire pas l'attention.

- D'accord, maman.

- On te demande aussi de ne pas prendre ces Laneuhsoné comme sujet officiel de recherche.

- Oui, maman.

- Bien. Bien. Je passerais te porter de la confiture d'ici quelques jours, et un paquet de chips.

C'était ainsi qu'étaient les parents d'Athénaïs : à la fois à l'affût et rassurant, dans la menace mais aussi la récompense, iels lui avaient toujours tout donné, mais attendaient d'elle, en retour, une loyauté sans faille et un travail acharné. Athénaïs s'en contentait et avait accepté cet état de chose, et appréciait presque ces relations où l'amour n'était qu'une toile de fond aux enjeux ennuyants. Et puis, le chat ne serait pas une mauvaise compagnie. Elle serait en retard pour les cours, mais elle avait son chat, désormais.

Sur cette pierreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant