CHAPITRE 23: Cauchemars (Partie 1)

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Sierra





Je me trouve dans la voiture, regardant par la fenêtre qui défile lentement. À travers le verre, les rues familières de mon ancien quartier défilent. Chaque coin de rue, chaque bâtiment, chaque visage familier qui passe devant mes yeux ravive une foule de souvenirs. C'est comme si chaque rue racontait une histoire, une partie de ma vie que j'avais laissée derrière moi.

La vue me remplit de nostalgie, un mélange de chaleur et de tristesse. Ce quartier pauvre n'était peut-être pas le plus sûr, mais il était le mien. C'était là que j'avais grandi, que j'avais ri, que j'avais pleuré, que j'avais aimé. Il y avait quelque chose de réconfortant dans sa simplicité, quelque chose de vrai dans ses imperfections. Malgré tout, je me suis toujours sentie chez moi ici.

Alors que nous nous approchons de la maison de Maria, mon cœur bat plus fort dans ma poitrine. C'est là que je vais retrouver un peu de réconfort, un peu de normalité dans ce monde de chaos. Mais en même temps, une boule d'anxiété se forme dans le creux de mon estomac. J'ai peur de ce que je vais trouver, de ce que cette visite va signifier pour moi, pour ma relation avec Miguel, pour ma propre liberté.

Je lutte pour ne pas laisser échapper les larmes, surtout en présence de Luis et des guardia qui m'accompagnent. Je ne veux pas leur montrer ma faiblesse, ma vulnérabilité. Mais à l'intérieur, je me sens comme une enfant perdue, cherchant désespérément un refuge dans ce monde qui semble s'effondrer autour de moi.

Enfin, la voiture s'arrête devant la petite maison délabrée de  Maria. Dès que le garde ouvre la porte, je me précipite dans ses bras ouverts, comme si j'avais désespérément besoin de cette étreinte pour me rappeler qui j'étais, d'où je venais.

Nous nous serrons l'une contre l'autre, l'étreinte durant un long moment. Le parfum familier de ma grand-mère m'envahit et, malgré moi, je sens les larmes couler sur mes joues. C'est comme si toutes les émotions que j'avais gardées enfermées à l'intérieur se libéraient enfin, emportant avec elles toute la douleur, la peur, et l'incertitude que j'avais ressenties ces derniers temps. Dans les bras de ma grand-mère, je me sens en sécurité, un court répit dans cette vie de chaos. Et pour un bref instant, je me permets de croire que tout ira bien.

- Mi niña, te extrañé... ahora estoy aquí.(Ma fille, tu m'a  manqué... Je suis là maintenant.) dit-elle d'une voix rassurante.


...

Assise dans le salon de  Maria, une tasse de thé entre les mains, laissant la chaleur apaiser mes nerfs tendus. Depuis que nous nous sommes retrouvées, elle me regarde en silence, comme si elle cherchait quelque chose dans mes yeux. Au début, j'ai pensé que c'était à cause de la présence de Luis qui se tient droit près de la porte, écoutant notre conversation. Mais il y a quelque chose dans le regard de ma grand-mère qui me fait frissonner, quelque chose de profondément inquiet.

- Sierra, ma chérie, est-ce que ces hommes t'ont fait du mal ? Ses mots résonnaient dans la pièce, empreints d'une douleur que je pouvais presque toucher. T'ont-ils frappée, menacée, ou pire encore, abusée ?

Je me suis sentie comme si le poids du monde reposait sur mes épaules lorsque ma grand-mère Maria m'a posé cette question. Son regard empreint d'inquiétude et sa voix tremblante ont instantanément éveillé en moi une cascade d'émotions contradictoires.

Une vague de souvenirs douloureux déferla sur moi, me rappelant les moments de terreur que j'avais vécus depuis que j'avais été entraînée dans ce cauchemar. Pourtant, malgré tout, je devais me montrer forte. Je ne pouvais pas laisser ma grand-mère s'inquiéter davantage pour moi.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 01 ⏰

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Sierra: La captiva de Santa MartaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant