FAVOR THE MURPHY LAW (SPIN OFF)

𝟷𝟷 | 𝙷𝙰𝚁𝙳𝙴𝙻𝙴𝚈

⚝"L'homme qui porte le prénom d'une âme maudite est le seul qui apporte de la tendresse à mon monde."⚝

꧁• ✩ 𝙷̷𝚊̷𝚛̷𝚍̷𝚎̷𝚕̷𝚎̷𝚢̷ ✩ •꧂

    J'ai toujours eu tendance à contrôler mon destin. Un pas de travers et tout ce que j'ai construit jusque-là part en fumée. Ma vie n'a jamais été de tout repos. Mais j'ai su en garder une certaine maîtrise. Même lorsqu'on souhaitait contrôler mes choix, je restais sur mes gardes.

Aujourd'hui, alors que j'enfile mes patins et noue mes lacets aussi fort que j'en suis capable, je m'apprête à attirer les foudres de ma famille.

Quelques paillettes blanches retombent sur mes doigts. Le fard que j'ai étalée sur mes paupières perd de sa matière à chaque fois que je cligne des yeux. Je tire sur ma queue de cheval haute. Une boule de stress se loge dans ma gorge. D'ici quelques minutes, nous allons ouvrir le match avec une chorégraphie basique que m'a appris Katelyn quand j'ai posé mon sac de sport dans le vestiaire.

Des acclamations résonnent depuis la patinoire et mon corps se raidit.

    Bon sang !

    Il y a du monde ce soir. Vraiment beaucoup de monde.

Je ne suis pas du genre à me défiler ni à craindre la foule, mais cette fois, c'est différent. Parce que je sais que mon oncle ne se trouve pas loin, prêt à tout pour épier les moindres de mes faits et gestes.

Je déglutis, la salive me manque et mon cœur tambourine à toute allure.

    Les mains tremblantes, je cherche à masser mon crâne quand un léger mal s'y installe. Cette angoisse, celle d'affronter mon oncle me grignote la poitrine. Et désormais, j'ai de plus en plus de mal à respirer correctement.

Je frotte mes paumes entre elles afin de me motiver, puis expire un bon coup.

    L'ignorer, voilà la solution.

Je longe le couloir vidé de ses joueurs, mes cheveux pendouillent dans le creux de mes reins alors que je marche avec énergie vers la fin du tunnel. Des gens hurlent, tapent leurs pieds contre les gradins et encouragent leur équipe avec joie. Une bouffée d'adrénaline m'éprend mais s'évapore aussitôt que mon regard croise les yeux sombres et emplis de dédain de Mike.

Dans son superbe costard sur-mesure, il s'installe auprès des professeurs après avoir échangé une poignée de mains avec un supporter. Désormais assis, l'éclair de rage qui traverse ses iris se déchaîne sur moi.

    Je m'arrête net, un haut le cœur me prend. Mes patins semblent s'alourdir, c'est comme s'ils glissaient volontairement de mes pieds afin de me faire tomber. Troublée par cette sensation, je fais demi-tour et m'enferme dans les vestiaires.

J'ai claqué la porte dans mon dos si fort que j'en sursaute.

    L'acide envahit ma bouche et une nausée fleurit.

    Mes lèvres se tordent de dégoût.

    – Mince...

    Ma voix n'est qu'un faible murmure insignifiant. Il témoigne ma perte de contrôle et la peur qui m'assiège. Je ferme les yeux une seconde, inspire à fond et tente de me calmer. Inconsciemment, je cherche à m'occuper l'esprit avec une autre pensée. Il faut que je prenne du recul sur la situation, que je dédramatise. Alors, je dévie sur un autre sujet.