FAVOR THE MURPHY LAW (SPIN OFF)

𝟺 | 𝙳𝙰𝙼𝙾𝙽

⚝ "Dans l'obscurité de la nuit, tes larmes violettes s'épanchent et emportent avec elles tes tourments inexprimés." ⚝

꧁• ✩ 𝙳̷𝚊̷𝚖̷𝚘̷𝚗̷ ✩ •꧂

Je glisse mes clés de voiture dans la poche arrière de mon jean et me dirige rapidement vers la maison de Cora. Mes muscles sont douloureux et mes nerfs sont à vif. Ce n'est clairement pas ma journée... La merde qui me colle au cul va me rendre fou !

Dans ma hâte, ma semelle dérape sur la dernière marche du porche. Heureusement, je me rattrape de justesse et agrippe la rambarde en bois. Et comme si cela ne suffisait pas, mon mal de tête s'intensifie, envoyant une multitude de petites piqûres lancinantes pour tourmenter mon esprit.

Un nuage blanchâtre flotte autour de mon visage lorsque je soupire de soulagement.

Il fait un froid de canard ces derniers jours, et Mère Nature semble nous avoir réservée une saison d'octobre particulièrement fraîche cette année. J'avoue que la température de mon pays d'origine me manque un peu. Mais ce n'est clairement pas en Australie que je vais dénicher une carrière d'hockeyeur.

Je me frotte les mains pour me réchauffer avant d'entrer dans cette immense demeure où la musique me perce déjà les tympans. Cependant, pile poil au moment où je pose une main sur la poignée, la porte s'ouvre d'une traite.

Je recule afin de ne pas me la prendre en pleine poire.

– C'est pas trop tôt ! s'exclame Krew, les yeux aussi gros que des soucoupes. Je t'ai harcelé de messages. Tu ne sais pas te servir d'un putain de téléphone ?!

Je dresse une barrière entre nous en levant les mains.

– Bien le bonsoir à toi aussi, mon pote, rié-je tout bas. Je sais que je suis du genre à être désirée par tous, mais laisse moi respirer deux secondes avant de me sauter dessus telle une groupie.

Mon ton humoristique ne semble pas lui plaire. Et son regard noir me fait souffler d'ennui. Fatigué d'être accueilli de la sorte, je passe une main tremblante dans mes boucles sombres. Ce geste me trahit aussitôt que mes phalanges égratignées se dévoilent au grand jour et qu'elles attirent le regard de mon ami sur mon oeil au beurre noir.

Il ne faut pas plus d'une seconde à Krew pour attraper mon coude et me forcer à avancer. D'un œil méticuleux, mon coéquipier fronce les sourcils avant de lâcher :

– Qu'est-ce que tu as encore foutu, Dam ?

Je me retire brusquement de sa poigne, profitant de l'occasion pour le foudroyer du regard. Bordel, j'ai déjà passé une soirée assez merdique, pas besoin qu'il en rajoute une couche avec ses airs de type parfait qui s'inquiète pour moi.

– Rien du tout. Mêle-toi de tes affaires, Krew.

Mais il ne s'arrête pas là. Le Hockeyeur me bloque le passage alors que je tente d'entrer dans la maison pour éviter cette conversation.

– Sérieusement, Damon, soupire-t-il à bout. Tu sais que le coach va te faire la misère lundi matin quand il verra ton joli cocard au coin de l'œil.

Une brise glaciale me fait frissonner. D'instinct, je plonge mes doigts dans les poches de ma veste d'entraînement, repoussant ma colère d'un côté de mon esprit pour adopter un air plaisantin.

– Le même et tragique destin que la semaine précédente. (Je hausse les épaules.) Avec un supplément, je te menace de botter ton cul si tu reviens encore une fois avec ta gueule d'ange endommagé.