22| Sirius

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Je m'arrache de l'étreinte de mon ami, avant de me redresser dans les escaliers. Le cri d'Arisa résonne encore dans mes oreilles, me glaçant le sang de secondes en secondes.

— Sirius...

— Remus, tu as également entendu le cri. Ce n'est pas mon imagination. Je ne peux pas la laisser comme ça.

— Mais...

— Occupe toi du mangemort pendant que je me charge d'elle, d'accord ?

Après un instant sans bouger, je le vois hocher doucement la tête dans la pénombre. Je n'attends rien de plus et gravit les dernières marches. La pièce est complètement vide, pas la moindre trace d'elle, ni du professeur.

Une lumière grisâtre illumine la tour, provenant de la lune.

Je me demande quelle excuse elle a pu trouver pour que le professeur sorte en la laissant seule à la merci de n'importe qui.

— Arisa.

Il me suffit de murmurer son prénom pour prendre conscience qu'elle est peut-être déjà écrasée contre le sol, tout en bas de la tour. A quoi je m'attendais en entendant son hurlement ?

Mon cœur commence à battre plus fort, ma respiration s'accélère.

Puis j'entends un faible gémissement plus loin. Je cours aussitôt vers la rambarde et me penche par dessus.

Je soupire de soulagement quand je la découvre, échouée sur le toit d'une fenêtre. Je suppose que si, en ce moment, elle ne se trouve pas tout en bas du château, c'est qu'elle a du retrouver ses esprits. Tout ça je le dois à Remus qui s'est battu contre le mangemort, qui a dû perdre la connexion qu'il partageait avec la jeune fille, à ce moment.

— Arisa !

Elle relève lentement la tête et je découvre que la moitié de son visage est inondé d'un liquide foncé. La moitié de son visage, recouvrant son œil, sa joue et même la courbe de sa mâchoire, et jonché de sang. Quand elle me remarque enfin, elle lâche une nouvelle plainte.

Mon cœur rate un battement.

En l'appelant, je l'ai déconcentrée et son corps a glissé le long du toit. Sa tête se cogne contre les briques du mur, et lourdement, ses doigts s'aggripent, de justesse, au chambranle de la fenêtre.

A présent, tout son corps pend dans le vide, et seules ses mains la garde en vie.

— Oh mon dieu ! Arisa, tout va bien ?

Comme toute réponse elle lâche un nouveau gémissement de douleur.

— Tiens bon, je vais te sortir de là.

Tendre le bras ne sert à rien, elle a trop bas pour que je n'atteigne sa main, même tendue.

Je vois que ses mains ont du mal à tenir, ses doigts se déserrent au fur et à mesure qu'elle perd de l'énergie et de la force.

— Reste bien accrochée, Arisa, je vais trouver un moyen de t'aider, dis-je en sentant mon cœur battre un peu trop fort.

Mes mains moites fouilles ma cape, à la recherche de n'importe quelle objet qui pourrait m'aider. Je pourrais essayer de la porter à l'aide de ma baguette magique, mais, je l'avoue, je ne pense pas en avoir les capacités et se serait trop risqué, je pourrais la lâcher sans faire exprès et la perdre à jamais.

Je regarde autour de moi et attrape un objet. Je ne peux peut-être pas la porter à l'aide de magie, mais je peux quand même en utiliser pour l'aider.

Je sors ma baguette de ma poche et prononce une formule que McGonagall nous a appris, lors d'un cours de métamorphose. Je ne pensais pas en avoir un jour besoin, il faut croire que sur ce point aussi je me trompe.

Shameless (Sirius Black)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant