15. PELAR

6 0 0
                                    

Je surveillai minutieusement la sphère dans les jours suivants et remarqua au troisième jour qu'elle faiblissait encore. Osael revint le quatrième jour avec des ustensiles de cuisine, Dieu merci, on put enfin cuisiner.

Tandis que je fredonnais une chanson, j'observais le céleste qui préparais un dîner chaud tandis que la nuit tombait, dès qu'il ferait noir, nous allions devoir éteindre le feu pour ne pas attirer l'attention sur la forêt.

- Tu as fait ça toi-même ? demandai-je, pointant du doigt les baies qui garnissaient notre repas.

Il hocha la tête, un sourire timide se dessinant sur son visage. Je faillis l'ignorer avant de me souvenir de la sphère, je voulais en savoir plus, je décidai donc de communiquer un peu, comme ça je pourrais lui poser la question après.

- Oui, je les ai trouvées près de la rivière. Elles sont un peu acides, mais elles sont comestibles.

- Ça change de la viande crue que nous avons mangé pendant les premiers jours, répondis-je, en riant légèrement.

Osael sourit, son regard s'adoucissant. Il y eut un moment de silence, pendant lequel nous nous contentâmes de manger en silence, le crépitement du feu le seul son brisant le silence. Après un moment, Osael releva la tête, ses yeux rencontrant les miens.

- Tu sais... oh non rien...

- Quoi ? demandai-je en remarquant un léger mouvement de lumière dans la sphère.

- J'ai toujours aimé cuisiner. Quand j'étais plus jeune, ma mère me laissait l'aider dans la cuisine. C'était notre petit moment à nous, un moment de tranquillité au milieu du chaos.

Sa voix était douce, presque nostalgique. Comme il semblait encore avoir envie de parler, je ne dis rien, me forçant à l'écouter bien que je trouvais ça agaçant mais bon, Tea me disait tout le temps que les gens avaient besoin de communiquer et que je devrais apprendre à faire des efforts pour ne pas les rejeter.

- Je n'ai jamais vraiment cuisiné, admis-je, prenant une autre bouchée. Ma mère n'était pas vraiment du genre à rester à la maison... chez nous c'est Oli qui cuisine, il est plus douée que nous toutes...

Nous nous sommes plongés à nouveau dans le silence, le bruit des baies que nous mâchions le seul bruit dans la grotte. C'était étrange, cette intimité que nous partagions, ce moment de paix dans le chaos de nos vies. Osael a brisé le silence, une lueur d'amusement dans ses yeux.

- Ce n'est pas trop amer ?

- Non, ça va, m'entendis-je murmurer à contrecoeur.

Le rire d'Osael résonna dans la grotte, remplissant l'espace de chaleur et de lumière. Pour un moment, tout semblait normal, comme si nous étions juste deux amis partageant un repas, et non deux êtres perdus dans un territoire inconnu. Je levai les yeux vers la sphère et vit qu'elle nous éclairait un peu plus que tout à l'heure.

Le reste du repas se passa en silence, une tranquillité sereine s'installant entre nous. C'était un moment de répit, une pause dans le chaos qui nous entourait. Et pour un moment, je pouvais presque oublier où nous étions, presque croire que tout irait bien.

Parce que je l'observais plus, je remarquai que les Appels devinrent presque un calvaire pour lui. Chaque nuit, Osael tentait encore et encore de joindre l'Ordre.

Il se tenait debout au milieu de la grotte, son corps baigné dans la lumière des étoiles alors qu'il envoyait son appel céleste vers le ciel. C'était un spectacle étonnant à voir, son visage marqué par la concentration et la détermination, ses yeux fixés sur l'immensité du ciel.

AETHERIA - SHATTERED SOULS [T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant