AETHERIA - SHATTERED SOULS [T2]

53. NARCIS

Mon regard se porta sur Dalia et Aydie qui venaient de commencer leur deuxième épreuve dans la voie Omega dans une sorte de bassin. Le bassin en lui-même était une énigme.

Taillé dans un seul bloc d'obsidienne, ses parois lisses semblaient absorber toute lumière, conférant à l'eau qu'il renfermait une noirceur insondable. Des volutes de brume spectrale s'en élèvaient par intermittence, comme des soupirs d'outre-tombe.

Dalia et Aydie s'avancent d'un pas résolu vers ce réceptacle de ténèbres. Leurs pieds nus effleurent la surface de l'eau, provoquant des ondes qui se propagent en cercles concentriques.

Au contact du liquide, je vois leurs auras s'assombrir légèrement, comme si une part des émotions négatives contenues dans le bassin s'infiltrait déjà en elles.

Mais elles ne reculent pas. Avec une inspiration synchrone, elles s'immergent jusqu'à la taille, leurs robes se gonflant autour d'elles telles des corolles spectrales. Leurs mains se joignent sous la surface en un geste de soutien mutuel, et elles ferment les yeux, se préparant mentalement à l'épreuve qui les attend.

Car le véritable défi du Bassin est intérieur. En s'immergeant dans cette eau, les jeunes nymphes s'ouvrent à toute la souffrance et le chagrin accumulés par leur peuple au fil des âges.

Des échos de guerres anciennes, des lamentations de cœurs brisés, des hurlements de désespoir... Un maelström d'émotions négatives qu'elles doivent absorber et ressentir intimement.

Je vois leurs visages se crisper sous l'impact de ces sensations. Leurs auras fluctuent, s'obscurcissent davantage, luttant pour ne pas être englouties par les ténèbres environnantes. C'est une bataille de chaque instant, un test ultime de leur résilience émotionnelle.

Pourtant, au cœur même de cette noirceur, une lueur commence à poindre. Une pâle clarté opalescente émane maintenant des silhouettes immergées de Dalia et Aydie, pulsant faiblement au rythme de leurs cœurs.

Cette lueur s'amplifie graduellement, gagnant en intensité à chaque battement. Elle semble s'insinuer dans l'eau sombre, la pénétrant de l'intérieur pour en chasser les ombres. C'est le pouvoir de l'empathie à l'état brut, une force de vie qui transmute la souffrance en énergie positive.

Peu à peu, le bassin s'illumine de l'intérieur. Les ténèbres refluent, se dissolvant en volutes évanescentes. L'eau s'éclaircit, passant d'un noir d'encre à un gris pâle, puis à une transparence cristalline. C'est comme si toute la douleur qu'elle renfermait avait été absorbée, purifiée par la lumière émanant des jeunes nymphes.

Lorsque Dalia et Aydie émergent enfin, leurs auras resplendissent d'une clarté presque aveuglante. Elles ont réussi. Le bassin, autrefois réceptacle de souffrance, est maintenant une source de sérénité et d'harmonie.

Nous assistons ensuite à l'épreuve de Stella, au grand dam de William qui risque une crise cardiaque à tout moment. Pour son ultime épreuve, Stella doit affronter le Gardien, un être éthéré qui sonde les cœurs et pèse les intentions.

Puis c'est le tour de Cataleya qui passe ses épreuves rapidement, sans grand effort, cela semble plutôt simple pour elle. Mais je vois un des cousins d'Alex, du moins, je le suppose, s'approcher d'elle et il semble vouloir interrompre l'épreuve. Cela se confirme quand je vois Cataleya être sortit de la voie des dominantes. Zinnia valide son épreuve en même temps.

Je me tourne vers mon cousin Wesley et ne peut rater l'expression sur son visage. Lui d'ordinaire si maître de ses émotions semble comme foudroyé, le regard rivé sur Zinnia avec une intensité bouleversante.

Je connais ce regard. C'est celui d'un homme éperdument amoureux, qui contemple le centre de son univers. Un regard que Wesley ne peut se permettre de montrer en public, lui qui doit maintenir l'image d'un Duc Impérial fort et détaché.