AETHERIA - SHATTERED SOULS [T2]

9. OTHNIEL

Mon regard fut d'abord attiré par le bruit strident, une symphonie dissonante qui égratignait le silence habituel. Un cri aigu s'éleva au-dessus du tumulte, faisant se figer chaque participant dans l'arène. En levant les yeux, je vis Anthéa, suspendue à la fin d'un lien aérien qui traversait les cieux, les yeux écarquillés dans une terreur palpable.

- Anthéa!

C'était Protea qui avait crié, l'énergie émanant d'elle en ondes visibles. Son aura était aussi vive que la peur qui déformait son visage.

- Non, protesta Ketmie, se précipitant vers elle. Non, Protea !

- Rattrapez-la !

L'ordre d'Esdras résonna dans l'air, adressé aux légionnaires planant au-dessus de nous. Les yeux de Ketmie étaient illuminés d'une lueur fluorescente, un signe clair que Protea luttait contre sa prise.

- Protea Amaranthe Khan ! Je t'interdis de faire apparaître tes ailes !

Immédiatement, le corps de Protea se calma, bien que son regard trahissait toujours sa panique. Elle se figea sur place, les mains de Ketmie fermement serrées autour des siennes. Le soulagement que j'éprouvais à ce moment-là fut de courte durée, car mon regard fut à nouveau attiré par le spectacle d'Anthéa, tombant toujours plus vite vers le sol. Laurence et Ezechiel tentèrent de l'attraper, mais en vain.

- Je l'ai, déclara Adriel, s'élançant vers elle.

La tension qui avait empli l'arène sembla se relâcher d'un cran. Jusqu'à ce qu'Anthéa brandisse soudain son arme, tranchant une partie du cou d'Adriel. Son essence divine commença à s'échapper de la blessure, ses ailes disparurent, et ils commencèrent à tomber ensemble.

Adriel jura dans la langue divine et réussit à se positionner en dessous d'Anthéa, prenant le choc de la chute. Son aura divine jaillissait autour de lui, un spectacle à la fois terrifiant et fascinant. Mais avant que quiconque ait eu le temps de réagir, il avait déjà désarmé Anthéa, qui semblait être en état de choc.

La scène fut interrompue par l'arrivée de Judicaël, qui s'interposa entre Adriel et Anthéa. Il attrapa son frère blessé et l'éloigna, pendant que Zinnia se précipitait vers Anthéa pour la prendre dans ses bras. Une vague de soulagement et de choc mêlés me submergea alors que je réalisais à quel point la situation avait failli dégénérer en catastrophe.

Le silence qui régnait dans l'arène fut soudainement brisé par l'arrivée du Temple, avec l'Ancien à sa tête et les Matriarches le suivant de près. Je sentis leurs regards acérés balayer la scène du désastre. Les Matriarches, avec leur regard dédaigneux et leurs paroles acérées, n'étaient pas particulièrement appréciées par l'Ordre ni par les nymphes. La tension monta d'un cran alors qu'elles approchaient, leurs longues robes flottant derrière elles.

- Qu'est-ce que cela signifie ?

L'Ancien éclata, brisant le silence avec la force d'une tempête. Sa voix portait loin, rebondissant sur les murs du Temple et faisant trembler la terre sous nos pieds.

- Une nymphe a osé attaquer un Céleste ? s'exclama la première matriarche.

- Expliquez-moi pourquoi une nymphe a attaqué un Céleste de l'Ordre !

L'Ancien tonna, son regard sévère rivé sur Ketmie, qui s'était rapidement placée devant Protea et Anthéa. L'accusation fit l'effet d'un coup de tonnerre. Les Matriarches approuvèrent bruyamment, leurs voix s'élevant dans un concert de désapprobation. La colère, l'indignation et la peur se mêlaient dans l'air, créant un climat tendu et électrique.

- C'est un scandale !

- Elle n'avait aucune intention de blesser Adriel, rétorqua Ketmie, sa voix claire et forte se détachant du brouhaha. C'était un accident. Vous ne devriez pas être si prompt à condamner sans connaître tous les faits.