AETHERIA - SHATTERED SOULS [T2]

20. PELAR

« Les paroles d'Osael avaient lacéré mon cœur. Sa détresse était palpable, tout comme la culpabilité qui le rongeait. Il se sentait responsable de ma situation, comme s'il avait été l'architecte de notre malheur. Je pouvais voir à quel point il se blâmait pour ne pas avoir été capable de me protéger et qu'en plus maintenant j'étais enceinte, comme s'il était impuissant face à la tempête qui grondait autour de nous.

La colère, la frustration et la tristesse s'étaient emparées de lui, et ses émotions étaient un mélange tourbillonnant de tourments. Je pouvais sentir sa douleur me transpercer, et cela me brisait de le voir ainsi, déchiré entre son amour pour moi et sa peur de me perdre.

Pourtant, malgré la tempête émotionnelle qui faisait rage en lui, il n'y avait pas de colère envers moi. Il ne me blâmait pas pour la situation dans laquelle nous nous trouvions, mais il se blâmait lui-même pour ne pas avoir pu la prévenir. C'était un fardeau qu'il portait lourdement, et il ne trouvait pas de réconfort dans mes paroles rassurantes.

Je sentais sa détresse, sa confusion et sa peur au travers de notre lien. Il se demandait ce qu'il devait faire, comment il pouvait me protéger, comment il pouvait protéger notre enfant à naître. Il se sentait impuissant, comme si le destin s'acharnait contre lui.

Et moi, je me sentais déchirée entre mon amour pour lui, pour notre bébé et ma propre peur pour notre avenir. Je voulais le rassurer, lui montrer que nous pouvions surmonter cela ensemble, mais je ne savais pas comment. Mes émotions étaient un tourbillon tout aussi tumultueux, mélange de peur, de frustration et d'inquiétude.

- Je vais te renvoyer au ciel, décida-t-il soudainement, commençant à changer de forme.

- Pardon ?

- Mon Divinae, le peu que j'ai encore, je vais tout utiliser pour détruire mon Céleste, l'énergie divine revient toujours à sa source, elle te ramenera à mon père, il s'occupera de toi et...

- Tu es en train de me dire que tu vas te tuer pour que je puisse quitter cet endroit ?

- Oui.

La pression de son Divinae passa au travers de moi, me connaissant. Je me levai, ramassai mes affaires et me dirigeai vers la porte tandis que je commençais à effacer ma présence.

- Alors, je partirai, dis-je d'une voix éteinte. Pour que tu n'aies plus à t'inquiéter.

- Pelar, attends !

- Quoi, Osael ? demandai-je d'une voix tremblante. Tu veux mourir pour moi ? Je ne veux pas de ça, je ne veux pas...

Des larmes se mirent à couler sur mes joues. Purée, une prima ne pleurait pas, hormones de merde. Je le fusillai du regard avant de lui balancer mon sac.

- Arrêtes de me mettre sur un piedestale, ma vie ne vaut pas plus que la tienne, ma vie ne vaut pas plus que celle de ce bébé... Osael, si tu fais ça, je vais partir, tu me traquerais, je sais, tu me trouveras certainement mais je fuirais toujours et un jour, peut-être que tu seras pas celui qui me trouveras le premier alors... s'il te plaît, arrêtes ça... cesse de faire ça, essaie de croire en nous, essaie de voir et croire que je t'ai vraiment choisi et que je t'aime...

- Je suis désolé, dit-il, sa voix faible. Je suis désolé de t'avoir fait du mal. Je n'aurais jamais dû dire ce que j'ai dit.

- Et pourquoi devrais-je te croire, Osael ? demandai-je, ma voix pleine de défi.

- Parce que je t'aime, Pelar, dit-il, les larmes coulant maintenant librement sur son visage. Et je veux être là pour toi. Pour notre enfant. (Il s'approcha de moi et prit mes mains dans les siennes.) Je n'ai jamais pensé pouvoir être aimé, Pelar, dit-il, sa voix tremblante. Ou être père. Mais tu m'as montré que je peux. Et je veux essayer. Pour toi. Pour notre enfant. Croire en nous.