AETHERIA - SHATTERED SOULS [T2]

13. PROTEA

C'était une soirée comme une autre, remplie de rires et de bons moments en famille mais je savais que c'était ce soir que j'allais devoir aborder le sujet sensible concernant ma meilleure amie. Je ne pouvais pas fuir éternellement ce moment et là, toute ma famille était présente ainsi. En plus, pour une fois, toutes les personnes concernées étaient présentes.

- Je suis désolé d'avoir tardé à en parler, commençai-je avant de soupirer, mais il me fallait toute mon énergie pour avoir les souvenirs nets de Pelar... Pelar a été kidnappée par Zeus et ses sbires. Ils voulaient faire des expériences sur elle, l'utiliser. Mais Pelar était forte. Elle s'est plongée dans un sommeil profond, un état qui lui a permit de récupérer assez d'énergie pour tenter une évasion, c'est ainsi qu'elle s'est retrouvé à Jahannam.

- Jahannam ?

- Oui Ketheira, le Jahannam est un lieu de punition pour les âmes impies qui ont commis des crimes...

- Nous soupçonnions Zeus d'avoir un accès pour le Jahannam, répliqua tante Flora, c'est pour ça que nous avions décidé de le vérifier mais c'était compliqué de trouver des informations... Zeus s'en sert pour emprisonner des gens et nourrir les tenebrae qui travaillent pour lui...

- C'est un endroit terrible, avec les pires personnages que l'humanité à connu, surtout pour une nymphe céleste vierge prima comme Pelar comme vous pouvez l'imaginer, poursuivit Protea. Elle était poursuivit tout le temps, ils voulaient tous l'avoir...

Je sentis l'essence de Pelar tenter de prendre le pas sur moi, je le laissai faire, sachant qu'elle serait la mieux placé pour raconter son histoire. Tout le monde se montra patient et ne posa aucune question quand ma voix changea légèrement, étant superposé avec celle de Pelar.

« J'étais désormais une cible encore plus grande, un trophée que Zeus voulait à tout prix. Les ennemis affluaient de toutes parts, chacun d'eux plus féroce que le dernier. Mais je tenais bon. Je me suis battue. J'ai repoussé chaque assaut, chaque attaque, avec tout ce que j'avais.

J'ai résisté pendant dix jours et dix nuits. Dix jours de lutte, de combat, de survie. Mais même les plus forts tombent parfois. Le dixième jour, épuisée, blessée, je dû me trouver un refuge. J'étais à bout de forces, à bout de souffle. J'ai pensé que c'était la fin. Je pouvais sentir la fatigue qui m'envahissait, la douleur qui me déchirait.

Je ne sais pas combien de temps j'ai passé là, à lutter contre l'obscurité, à me battre pour chaque souffle. Le monde autour de moi n'était qu'un flou d'images et de sons indistincts. J'étais dans une douleur atroce, chaque mouvement un tourment. Je ne savais pas où j'étais, ni comment j'étais arrivée là. Tout ce que je savais, c'est que j'étais blessée, et que j'étais tombée d'un ravin.

Je me suis réveillée dans une grotte, les parois de pierre brute réverbérant faiblement la lumière qui filtrait de l'entrée. Mon corps me faisait souffrir, chaque mouvement une agonie. Mais j'étais vivante, et cela, c'était quelque chose.

C'est alors que je l'ai vu, cet homme étrange qui se tenait à l'entrée de la grotte. Il avait un regard perçant, et il portait des vêtements de voyage qui étaient élimés par l'usure. Il m'a regardé avec une étrange intensité, comme s'il voyait quelque chose en moi que je ne pouvais pas voir.

Il s'est présenté comme Osée. C'était un nom étrange, et je me suis demandée s'il avait une signification particulière. Mais je n'avais pas la force de lui poser des questions, pas encore. Tout ce que je pouvais faire, c'était de le regarder, d'essayer de comprendre qui il était, et pourquoi il m'avait aidé.

Il m'a dit qu'il m'emmenait dans son territoire, qu'il avait un endroit où je pourrais me reposer, me rétablir. J'ai hésité, mais je n'avais pas vraiment le choix. J'étais blessée, faible, et j'étais loin de mon propre territoire. Si cet Osée avait voulu me faire du mal, il aurait déjà pu le faire.