Photo pour la route

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Tous les dossiers dans lesquelles j'avais étudié parlait seulement d'informations que je connaissais déjà donc la recherche ne fut pas très aboutissante. Mais je remarquai tout de même une chose étrange :

- Dîtes, maître Tsuchikage, pourquoi n'y a-t-il aucune photo de Deidara dans les classeurs ? On est censé coller une image de la personne à côté des informations la concernant non ?

- Tu as raison, soupira Onoki. Mais c'est moi qui ai refusé qu'on en colle.

- Pourquoi donc ?

Le Kage hésita une seconde :

- Vous pouvez me le dire. Je peux même informer ou pas mes supérieurs en fonction de votre réponse.

- C'est que... je ne voulais pas qu'on le retrouve trop facilement.

- Vous savez qu'à Konoha, nous disposons de toutes les photos des membres de l'a Akatsuki ? Ça ne sert à rien de cacher le visage de votre cher disciple.

- Je sais bien, mais c'était plus fort que moi.

Je reposai le classeur que je tenais entre mes mains. Je ne trouverai aucune information de plus que je sache déjà :

- Bon, il est temps pour moi de partir.

- Dis-moi... me retint Onoki.

- Oui ?

- Tu t'intéresse tant que ça à mon élève ?

Je déglutissais silencieusement :

- On ne peut pas dire que je porte un intérêt personnel à Deidara. Je pense que c'est plus de la préparation. Je ferais la même chose pour n'importe quel membre de l'Akatsuki si un jour, je passais dans leur village d'origine.

Il hocha la tête en signe de compréhension :

- Biens sûr, suis-je bête. Comme si un membre de l'Anbu pouvait porter un quelconque intérêt pour un déserteur. Enfin bon...

Il me raccompagna jusqu'à son bureau. Sur le chemin, j'en profitais pour lui demander :

- Dîtes... puisqu'il n'y a aucune photo de votre élève dans les dossiers, où sont passés toutes celles qu'il a prise lorsqu'il était encore au village ?

- Ah ça...

Il ouvrit la porte de son bureau et me fit signe d'entrer. Il farfouilla dans un petit tiroir et en sortit un petit livre qu'il me tendit :

- Jette un coup d'œil et tu comprendras.

J'ouvris à la première page et découvris une multitude de photos du blond :

- Que... ?!

- Ça t'étonne, n'est-ce pas ? Je n'arrivais pas à m'en débarrasser et voilà le résultat...

Je n'arrivais plus à trouver les mots. Je fis signe de lui rendre mais il secoua la tête :

- Non, garde-le. J'aimerais que tu le brûles pour moi. Je n'arrivais pas à me décidé jusqu'à ce que tu arrives.

Inconsciemment, je serrai le carnet sur mon cœur :

- Comptez sur moi.

Je m'inclinai une nouvelle fois et laissai Onoki s'asseoir sur son bureau pour fermer la porte. Mon cœur battait à tout rompre et mes mains tremblaient. Deidara... comme si je pouvais brûler ce carnet ! Mais il était beaucoup trop voyant ! Une photo passe encore mais tout un livre... Je songeai à ce que je pourrais en faire alors que je traversais Iwa. Il était temps pour moi de partir. Je remontai la falaise en courant et regis face à la forêt d'où j'étais arrivée, puis je regardai à nouveau les photos. Les ordres étaient les ordres mais je n'arrivais pas à m'en défaire. Cependant, un photo capta mon regard instantanément. Deidara souriait d'un air radieux et je pouvais pratiquement sentir son regard sur moi. Je la découlai doucement et l'observait longuement avant de la ranger dans une poche près de mon cœur. Je ne pourrais me résoudre à me débarrasser de celle-là. Mais il restait toujours le carnet. À contrecœur, je murmurai :

- Katon, flammèche du printemps.

Le feu s'alluma au bout de mon index et je l'approchai du livre qui allait bientôt servir de combustible. Le feu prit un teint vert. Pour de l'art, c'était de l'art. Je ne cherchais plus seulement à créer un justsu puissant et efficace, comme on pourrait le dire, autant joindre l'utile à l'agréable. Moi qui avais un point d envie bien piètre sur l'art, j'avais l'impression d'être une toute autre personne. Le papier prit lentement jusqu'à devenir un tas de cendre dans mes mains. Les fines particules coulèrent à travers mes doigts et se mêlèrent à la poussière avant d'être emportées par le vent. Et voilà, c'était fait. À présent, il était temps de retourner à Konoha informer Hiruzen du résultat de mes missions. Malgré tout, je regrettai d'avoir brûler ce carnet :

- Je pourrais avoir mieux : si tout se déroule comme je le pense, je le verrais en vrai.

Je levai ma tête vers le ciel bleu. Des nuages s'y déplaçaient rapidement :

- Ça fait déjà quatorze ans que je suis dans ce monde. Il serait temps que j'avance un peu.

L'Akatsuki se trouvait toujours à une distance phénoménale. J'avais encore du chemin à faire pour arriver à leur niveau. Je regardai mon ventre où se trouvait mon sceau :

- Et de prime, à savoir maîtriser ce monstre qui est en moi.

Je frappai ma tête contre mon tronc. Ce n'était pas la faute du Sanbi s'il était sceller en moi. Tout était de la faute de mes parents et de ces ninjas d'Iwa. Finalement le monstre, c'était moi. J'avais beau le renier, mais des gens à Konoha me faisaient confiance et j'étais prête à les tuer pour rejoindre cette organisation criminelle. Je secouai la tête. Mes pensées ne me mèneraient à rien, je ferais mieux de les oublier. Soudain, la phrase d'Obito me traversa la mémoire :

'' Ce ne sont pas les gens qui changent, mais les masques qui tombent.''

Malgré moi, mes yeux se mouillèrent :

- Désolé les gars, mais ce sera sans moi.

&Deidara T2 : ContactsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant