Objectif

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Loraya, Amérique, 8 h 30.

Mon rendez-vous avec monsieur Riche est à midi. J'ai le temps de déjeuner, d'aller voir Esperanza et de me préparer.

Quand j'aurai tout fini, il faudra que j'aie une discussion avec Lucas. C'est important que je comprenne et il ne devait pas me parler comme ça : je reste sa patronne, c'est moi qui l'ai embauché ! Mais ça avait l'air vraiment important, même si ça n'excuse pas tout...

Je me dirige vers la prairie, elle n'a plus l'air de me bouder.

Je m'approche d'elle et je lui raconte la journée d'hier. Je la brosse et m'assure qu'elle a assez d'eau pour la journée. J'arrive à prendre ses pieds sans problème et je peux la toucher un peu partout sans pour autant qu'elle parte. Ce qui reste toujours un peu compliqué, c'est son postérieur. Dès que j'arrive près de cette zone, elle me montre clairement que si je continue, même une minute de plus, elle va me mordre ou me choter.

Je lui dis aussi qu'elle ne va plus être toute seule, on a un nouvel arrivant qui ne devrait pas tarder d'arriver.
Son ancienne propriétaire m'a dit qu'il avait du mal à marcher aux côtés d'une personne et qu'il attaquait, et comme elle l'avait acheté pour faire des activités avec des enfants, on peut se douter que ce sont des critères dangereux pour se domène.

- Donc, il va venir ici pour voir ce que je peux faire pour l'aider et je compte sur toi pour être gentille avec lui, d'accord ?

Elle me regarde et j'ai l'impression qu'elle me défie du regard de mettre un autre cheval dans SA prairie.

On m'a souvent dit que lorsqu'on rencontrait le cheval de sa vie, c'était nous-mêmes, mais avec une queu, une crinière et 4 jambes.

On a le même caractère, elle n'aime pas partager. Mais elle est courageuse et forte...

Cette jument, c'est mon bijou. Sans vraiment le vouloir, je m'y suis attachée plus vite que je ne le pensais.

Et le temps aussi a passé plus vite que je pensais.

Il va être midi et je ne suis pas prête d'ouvrir à qui-que ce soit !

Je sors de la prairie sans oublier notre rituel avec Esperanza, qui consiste surtout à poser ma tête contre la sienne et à écouter le silence qui nous entoure. Maintenant, je file pour me changer, car je doute qu'un pantalon mouillé et une chemise pleine de poussière et de saleté soient très convenables pour accueillir ce qu'on pourrait appeler notre... presque fournisseur.

Donc, arrivée dans la maison, j'enfile vite fait un autre pantalon et un pull gris. Et quand j'ai fini de remplacer mes bottes par mes baskets, j'entends toquer à la porte.

C'est sûrement lui.

Je vais ouvrir et découvre sans surprise notre très cher... M. Riche.

- Bonjour, mademoiselle Jones.

- Bonjour, monsieur Ricante.

- Belle journée, n'est-ce pas ? Je voudrais voir les boxes et l'écurie en elle-même.

- Oui... Mais je tiens à vous prévenir qu'on a su rénover l'écurie, mais les box ne sont pas finis, ils sont toujours en travaux. Bien sûr, si c'est vous qui nous aiderez pour le finir, tout cela sera fini très vite.

- Oui, je sais, c'est pour cela que je compte vous aider et ensuite l'acheter.

- Vous ne savez donc pas parler poliment comment-?! Pardon, excusez-moi, vous avez dit quoi ?

- Je vais vous aider. Mais n'espérez rien de plus que le nécessaire de ma part, je ne suis pas votre porte-monnaie.

- Euh, oui, oui, bien sûr ! Mais attendez, vous êtes sûr ? Et quand commencerez-vous ? Fin, je veux dire, vous n'avez encore rien vu du ranch ! Comment vous pouvez savoir que se serra dans votre budget ?

- Tout est dans mon budget, ma chère, quand je veux quelque chose, je le prends. Qu'on soit consentant ou pas d'ailleurs.
Maintenant, si je pouvais faire le tour de mon domène cela m'arrangerait pour commencer et terminer toutes les rénovations demain.

- Excusez-moi, mais qu'on soit clair. C'est mon ranch. C'était à MON père et même si c'était un beau con, je veux garder ce ranch pour moi du moment qu'il faut le protéger des gens comme vous.

- D'accord, mais du moment que je vous aide et que tout ce qui se fait ici est grâce à moi. Je considère que c'est à moi également. Mais je peux partager et être tolérant.

C'est vraiment parce que je tiens à réaménager le ranch, car si cet homme ne me servait à rien, je me serais fait une énorme joie de le dégager d'ici.

Je le conduis jusqu'aux écuries, les pistes vides pour le moment, et je lui explique ce que je voudrais pour les chevaux et pour les boxes.

Mais à part un hochement de tête quand je lui dis quelque chose, on dirait qu'il est à côté de la plaque.

- Vous allez bien ?

- Bien sûr, pourquoi cette question ?

- Je vous parle et tout ce que vous faites, c'est hocher la tête quand ça vous chante, alors que j'aimerais savoir si tout ce que je vous dis se réalisera ou si vous faites partie de ces gens qui disent oui sans que les actes suivent.

- Je pensais vous avoir dit qu'il fallait retrouver la terre ferme la dernière fois et sortir de vos rêves. J'ai enregistré tout ce que vous avez dit, mais je ne vois pas l'intérêt de parler pour ne rien dire. Donc, on se verra dans trois jours, à la fin des travaux, pour que vous me remerciez pour ma grande gentillesse, hm, en venant dîner avec moi par exemple ?

- Vous pensez que je mélange vie privée et professionnelle ? Retournez chez vous et aidez-moi. La seule chose que vous aurez en retour, c'est de l'argent en retour quand tout marchera comme des roulettes.

- Et vous voulez faire quoi ?

- Je veux donner des cours, expliquer à certains propriétaires que tous les défauts qu'ils trouvent chez leurs chevaux ne viennent pas de leurs chevaux, mais d'eux. Je veux organiser des balades et aider tous les chevaux qui en auront besoin. Pour ensuite vendre mon ranch à une personne de confiance qui gardera le ranch dans l'état qu'il l'aura vu pour la 1ʳᵉ fois.

- C'est un bel objectif. À dans trois jours.

EsperanzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant