Esperanza

Compagnon

Loraya, LOUIX LOUIS, 20 h.

Dans le restaurant, tout respire le luxe. J'ai déjà participé à des réunions qui se faisaient dans des restaurants de haute gamme, mais là, c'est vraiment au-dessus.

Lorenzo dit son nom pour la réservation et on nous montre notre table.

- Tu savais que tu allais gagner. Sinon, tu n'aurais pas pris le risque de réserver.

- Oui, je le savais, tu as raison. Je te l'ai dit, quand je veux quelque chose.
Je l'ai.

- Tout ne fonctionne pas comme ça dans la vie.

- Eh bien, cela fait 26 ans que cela fonctionne pour moi, donc je ne vais pas m'en plaindre.

- D'accord, bien, vous attendez quoi de moi ?

- Rien du tout. Juste un peu de bon temps avec une bonne personne.

- Ça ne fait même pas un mois que l'on se connait.

- C'est exact, mais je voulais vous connaître.
Vous m'intriguez, mademoiselle Jones.

- C'est bizarre, vous, de mon point de vue, pas du tout.

Le serveur se dirige vers nous.

- Vous savez ce que vous allez manger ?

- Un filet mignon avec de la salade, ça me convient, et vous ?

- Un fondant au chocolat avec une pointe de beauté et un grain de manque de savoir-vivre, c'est ce qui me convient apparemment.

- C'est une blague ?

Le serveur voyant qu'on est en désaccord s'en va, il s'imagine sûrement qu'il pourra revenir, mais je comprends, personne ne peut savoir que je n'ai qu'une envie, c'est sortir d'ici.

- Et si on se revoyait ? Mais plus tard, peut-être pour les trois jours suivants. Vous en dites quoi ?

- J'ai dit oui, seulement pour aujourd'hui, ne pensez pas que je viendrai encore avec vous pour vous accompagner manger.

- J'ai rénové votre maison.

- Et je suis assise en face de vous.

- L'échelle est différente, vous ne trouvez pas ?

- Pas du tout. Je ne vais pas venir chez vous en plus pour vous remercier, comme je l'ai déjà dit, je tiens à ma dignité.

- Je ne vous en demande pas plus, rassurez-vous !

- Probablement, mais c'est ce que vous sous-entendez en me parlant et c'est ce que je comprends quand vous m'invitez comme ce soir.
Vous pensez que je vais vous tomber dans les bras juste parce que vous avez réalisé quelque chose dont j'avais besoin, mais c'est faux.

Je me lève et sort. J'ai craqué, mais là, c'est vraiment trop. Quand je suis dehors, je sens qu'on me retient le bras.

C'est Lorenzo.

- Laissez-moi vous montrer que je peux tout vous donner.

- Je veux bien, mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ? Pourquoi c'est moi que vous vous acharnez à vouloir ? Alors qu'on ne se connait pas ? Vous me connaissiez déjà ? On s'est déjà rencontré et je ne m'en souviens plus ? Parce que là, à part me donner envie de vous claquer la porte au nez, c'est tout ce que vous allez réussir à faire !