Star Wars: Ayana Skywalker

Chapitre 16. Visions et Avenir

La reine Amidala n'avait certainement pas l'habitude de voyager dans de telles conditions. Le cargo, dans lequel elle voyageait en compagnie de ses sujets et de son protecteur Jedi, était un appareil de transport doté de vastes soutes plus adaptées au stockage de marchandises inertes que d'êtres vivants. Les conditions de voyage étaient misérables. L'éclairage était affreux. Et sans parler d'une odeur nauséabonde qui envahissait l'environnement. Padmé n'arrivait pas à déterminer si cette puanteur provenait du vaisseau en lui-même, ou bien de la multitude d'émigrants, dont certains avaient une très mauvaise hygiène. Malgré cela, Padmé se réconfortait en constatant qu'en étant également sous le déguisement d'une réfugiée, elle était libre.

Libre de ses responsabilités. Libre d'être que Padmé, et non la reine Amidala, pour quelques heures de voyages. De tels moments étaient fort rares. Elle, qui avait consacré quasiment toute sa vie, lui semblait-il, au service de son peuple. Toute son attention, s'était portée sur le bien commun, elle n'avait finalement jamais eu le temps de se consacrer à ses propres besoins, à ses désirs. Ce sentiment lui sauta aux yeux quand elle vit, non loin d'elle, un couple en train de dorloter leur enfant. Padmé sentit comme un étrange regret se présenter en elle.

Mais la souveraine de Naboo prit une profonde inspiration, évacuant toutes ses pensées qui l'envahissaient pour éprouver de la fierté face à la réalité de sa vie. Fière de la femme qu'elle était et de ce qu'elle avait accomplit.

Padmé observa discrètement les alentours, reconnaissant le capitaine Typho et une de ses suivantes en train de veillez sur elle de loin. Elle se sentait rassurée, en sécurité, même si son protecteur Jedi dormait d'un sommeil agité à côté d'elle. Anakin avait ressenti le besoin de dormir un peu après le départ, mais ses agitations ont commencé à se manifester au bout d'une quinzaine de minutes. Elle le vit tel qu'il était, non comme un Padawan Jedi, non comme un garde du corps, mais comme un simple jeune homme. Un très beau jeune homme qui ne ratait pas une occasion de témoigner son amour qu'il éprouvait pour elle. Cela la perturbait. Un Jedi qui songeait à des choses qui lui étaient interdites par son Ordre. Mais il semblait vouloir se rebeller contre la voie qu'il avait choisie, s'opposer aux interdits et de suivre ses désirs. Padmé ne pouvait nier son attirance et se demanda si elle était prête à envisager de faire la même chose vis-à-vis de ses obligations et son devoir de reine.

Elle détourna les yeux du jeune homme, apercevant R2 qui faisait la queue dans la file d'attente pour aller quérir de la nourriture. Un autre droïde aux multiples bras, s'occupait de préparer du gruau peu recommandable pour les réfugiés. Ce dernier grognait en voyait la file d'attente se former, et servit plusieurs bols de gruau sur le comptoir.

-Un bol par personne. Servez-vous et disparaissez, annonça-t-il sans formule de politesse.

Padmé s'amusa à voir R2 prendre deux bols de nourriture avec deux bras mécanique qu'il sortit de son corps cylindrique, profitant que le droïde serveur ait le dos tourner en préparant d'autres bols. Ce dernier se retourna et vit R2 dans son ouvrage.

-Hé ! On ne sert pas les droïdes ! Dégage ! Cria le droïde serveur.

R2 émit une série de bips de protestation et quitta la file d'attente avec ses bols tout en s'emparant d'un pain au passage, faisant rager encore plus le droïde serveur. R2 traversa la vaste soute aussi vite que possible, évitant les nombreux émigrants qui dormaient à même le sol puis finit par rejoindre la belle Padmé et le jeune Anakin qui s'agitait encore plus dans son sommeil.

-Non ! Maman ! Appela-t-il.

Padmé se tourna vers lui, et le vit suer à grosses gouttes tout en se débattant. Visiblement prisonnier d'un cauchemar.

-Anakin ? Dit-elle en lui secouant l'épaule.

-Non ! Dit-il en se réveillant en sursaut.

Il cligna plusieurs fois de ses yeux bleus, observant les alentours avant de se concentrer sur le visage de Padmé.