Chapitre 6

42 6 15
                                    

Le lendemain, les rayons du soleil matinal filtrait à travers le feuillage et baignait le campement d'une douce lumière orangée. Bien qu'il soit encore tôt, l'animation régnait déjà dans le campement. Honeymaren avait pris la tête d'un groupe de Northuldras volontaires pour aider les réfugiés, et ces derniers aidaient leurs bienfaiteurs avec les tâches sur le campement en retour.
Anna sortit de sa tente, laissant là Kristoff qui ronflait paisiblement. Elle posa sur son fiancé un regard attendri avant de refermer la toile, bien décidée à aller parler à Elsa. On pouvait lire l'inquiétude sur le visage de la pauvre reine, qui avait trop peu dormi cette nuit. Un petit bruit attira son attention non loin du campement : un hennissement.
Anna se dirigea vers la source du bruit et découvrit, au milieu d'une clairière éclairée par le soleil matinal, sa sœur en train de flatter l'encolure de Nokk, l'esprit de l'eau. La surface d'eau du cheval, qui ondulait paisiblement d'habitude, était désormais couverte d'une légère couche de givre scintillant au contact d'Elsa, qui reflétait le soleil comme des milliers de petites étoiles. Alors qu'elle approchait, le cheval releva la tête vers la jeune rousse, attirant l'attention d'Elsa par la même occasion.

— Tu as une mine affreuse, lui dit la blonde en guise de salutations. Tu as mal dormi, toi aussi ?

Elle se pencha pour attacher sur le dos de sa monture un sac de provisions ainsi qu'une toile de tente, tous deux offerts par Yelena.

— Oui, répondit simplement Anna en caressant le museau de Nokk. Tu pars déjà pour Ahtohallan ?
— Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre, Anna. Plus vite nous en apprendrons sur Roderick, plus vite nous pourrons sauver Arendelle.
— Je sais, Elsa, mais...

La jeune blonde se redressa en plantant ses yeux dans ceux de sa sœur, qui affichaient une détermination farouche.

— Mais tu veux venir avec moi, termina-t-elle à sa place. Anna, je comprends ton inquiétude, mais je ne peux pas te laisser prendre ce risque.
— Mais si quelque chose devait t'arriver là-bas, poursuivit Anna en s'approchant et en lui prenant les mains, je veux être là pour te protéger.

Elle ne se souvenait que trop bien de ce qui était arrivé la dernière fois qu'Elsa l'avait laissée dans la Forêt Enchantée pour se diriger vers la rivière gelée. L'inquiétude rongeait son cœur qui battait plus fort dans sa poitrine.
Des pas retentirent derrière elles. En se retournant, elles découvrirent Aodhan, la mine tout aussi fatiguée qu'elles, un sac de voyage sur le dos. Il les salua alors qu'il terminait de boucler le fourreau de son épée à sa ceinture.
Anna se tourna de nouveau vers Elsa.

— Il vient avec toi ?

Aucun des deux autres ne prit la peine de relever son ton accusateur. Au contraire, Elsa serra un peu plus fort les mains de sa sœur dans les siennes.

— Oui, Anna. Je ne serais pas seule, Aodhan sera là pour me protéger. Il sait manier une épée, et nous avons tous les deux des pouvoirs magiques pour nous défendre si nous croisons la route de ces créatures de l'ombre.

Les épaules d'Anna s'affaissèrent. Visiblement peu convaincue par ses paroles, elle détourna le regard.

— Tu ne peux pas partir sans moi, Elsa, murmura-t-elle. Nous devons affronter cela ensemble, comme nous l'avons toujours fait !
— Anna...

Elsa posa une main sur la joue de sa sœur et lui fit doucement tourner la tête pour lui faire face. Anna se mordilla la lèvre inférieure, l'air inquiet, tandis qu'Elsa tentait de la rassurer avec un sourire tendre qui ne parvenait pas à masquer sa propre appréhension.

— C'est ce que nous allons faire. Arendelle a besoin de toi ici. Tu es leur reine à présent. Tu te souviens quand ma magie t'a montré la vérité sur le barrage de la Forêt Enchantée ?

Les Ombres d'ArendelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant