Chapitre 15

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Katsuki se réveilla aux alentours de six heures en ayant l'impression d'avoir dormi au sol. Il avait le sentiment qu'il n'arriverait pas à se rendormir alors il se leva et commença à fouiller dans son armoire pour trouver des affaires.

Au bout de quelques minutes, alors qu'il s'agitait, il entendit Shoto commencer à se lever à son tour, également.

-Bonjour, dit-il en se frottant la tête.

Katsuki lui envoya un signe de tête mais il était trop groggy pour comprendre quoi que ce soit. Son téléphone vibra, probablement sa sonnerie, et il se dépêcha de l'éteindre en grognant.

-Je vais à la douche.

Shoto hocha la tête et le laissa faire, et le blond prit son temps pour faire sa toilette. Il était encore tôt et il n'y avait pas grand monde dans les couloirs.
Quand Katsuki revint à la chambre, il trouva Shoto allongé sur son lit, regardant le plafond sans le voir.

-Allez ! Tu vas pas pouvoir te doucher si tu restes là ! Bouge !

Shoto soupira, et c'est à cet instant que son téléphone sonna. Une sonnerie des années soixante résonna dans la pièce, et fut vite éteinte. Shoto se leva en baillant et sortit de la pièce.
C’était quand même étrange, d'avoir deux sonneries différentes le matin. D'un autre côté, Shoto était quand même un très gros dormeur, c'était assez compréhensible.

Alors qu’il revenait de la douche, les cheveux humides et l’air déjà un peu plus réveillé, il entendit la deuxième sonnerie, et Shoto enfonça la main dans sa poche pour récupérer son téléphone. Il arrêta la sonnerie et fit un signe à Katsuki pour lui dir qu’il était prêt.

-Pourquoi t’as deux sonneries différentes ?

-C’est pas deux sonneries différentes, c’est mon père qui appelle. Je suis pas d’humeur pour lui parler aussi tôt.

Katsuki haussa les sourcils mais ne fit pas de remarque.
Il s’avéra au cours de la journée, et des suivantes, que Shoto n’était jamais d’humeur pour parler à son père. Il était devenu en l’espace d’une semaine un maître dans l’art de raccrocher au nez de son père.
Katsuki avait même identifié les différentes sonneries, et celle du grand frère était la plus particulière.

Sur les notes de Effeil 65, Shoto décrochait, et optait la plupart du temps pour un air ennuyé au possible, mais Katsuki savait qu’il aimait bien son grand frère, au fond.

-T’as vu un chaton ? interrogea Shoto en se penchant sur lui, un vendredi après-midi.

Il regardait par la fenêtre à la recherche d’un petit animal à fourrure et Katsuki tentait de trouver le sens de cette interaction.

-Quoi ?

-Un chaton. T’es tout attendri, je peux le sentir, remarqua Shoto en frottant sa poitrine d’un air distrait.

Il se pencha encore plus sur la table du blond, qui dut se reculer pour le laisser passer.

-Je suis pas- Ouais, y’en a un là-bas, dit-il en pointant l’autre bout du parc.

Comment ça, lui, s’attendrir ? Foutaises, il ne faisait que réfléchir. Zut.
Et puis comment est-ce que Shoto arrivait encore à ressentir ses émotions alors qu’il faisait toujours son maximum pour les masquer ?

-Je le vois pas… Il a dû partir…

Katsuki grogna une réponse et retourna à sa fiche de calcul, attendant que leur professeur revienne de sa pause café..

Les jours défilèrent assez rapidement, et Katsuki se prit à s’adapter assez facilement à leur nouvelle situation. Shoto dormait encore dans sa chambre, mais ils pouvaient parfois être séparés pendant près de dix minutes. Ils avaient tenté de dormir dans leurs chambres respectives, mais n’avaient finalement pas tenu plus d’une heure. Recovery Girl les avait d’ailleurs sermonnés à ce sujet, la vieille pie…
Le plus dur résidait probablement dans le réveil. Shoto était intraitable le matin, et mettait bien une demi-heure à émerger de sa léthargie matinale. Katsuki avait bien essayé, une fois, de partir sans lui en cours, mais en avait payé le prix quand Shoto était venu le trouver, l’air sombre. Il avait été insupportable toute la journée, et avait même été jusqu’à menacer Katsuki. Mais, à part ce petit incident, rien ne s’était passé. Tout était calme, tranquille, leurs journées rythmées par les cours, les repas, et les appels déclinés du paternel Todoroki.

Approfondir nos liens, vaincre nos peursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant