Chapitre 5

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Katsuki jeta son sac sur son lit, soupirant.

Il tendit l'oreille et entendit des chuchotements excités au rez-de-chaussée.

-Katsuki raccompagnait l'un de ses camarades quand je l'ai récupéré ! C'est pas mignon ? Mais ce sale gosse a aussi refusé de me dire qui c'était... Je vais réussir à lui faire cracher le morceau, tu vas voir ! KATSUKI ! DESCENDS.

Le blond leva les yeux au ciel. Ça commençait bien.

Il fallait juste qu'il joue l'ignorant.

-Qui était ce garçon avec qui tu parlais devant le lycée ?

-Je ne parle à personne au lycée.

Pas si  stupide.

-Ah oui ? demande son père, s'approchant. Mais ça ne nuit pas à tes notes ? Tu sais, il faut demander de l'aide aux autres !

Katsuki leva les yeux au ciel.

-Je n'ai pas besoin d'aide, et de toute façons ils sont tous stupides !

Katsuki se détourna pour monter dans sa chambre mais entendit tout de même sa mère chuchoter :
-Tu vois ? Il n'arrive même pas à mentir correctement ! Je saurais ce qu'il se passe.

Il leva les yeux au ciel, agacé. Il ne pouvait même pas conserver sa vie privée, merde ? Et s'il laissait seulement échapper le moindre indice sur ce qu'il se passait réellement, alors Inko saurait, et tout le quartier serait aussitôt au courant, et il ne serait plus qu'une question de temps avant qu'un élève à Yuei ne soit au courant, et alors... Alors Shoto l'étriperait aussi sec.

Voilà pourquoi il ne pouvait strictement rien révéler à sa mère... Bien trop risqué.

Le blond s'assit à son bureau, dans sa chambre, et sortit son cahier d'éthique du héros, déjà prêt a ignorer la démangeaison familière de l'éloignement de son lié.
Après tout, la sensation avait beau être douloureuse et agaçante, elle était toujours passée.

. . .
Il n'allait pas le faire. Non. Quelle idée. Ce n'était certainement pas lui qui allait déclarer forfait le premier.

Ce serait un aveu de faiblesse. Hors de question.

Katsuki se retourna dans son lit, fusillant son réveil digital du regard.

Non.

Il se détourna, grattant furieusement son bras qui le démangeait voilà maintenant trois heures.
Tout son corps était en ébullition. Il sentait quelque chose dans sa poitrine qui le tirait, et il ne savait même pas où habitait Shoto, mais il savait que s'il suivait la direction, il arriverait chez lui.
Il avait l'envie irrépressible de se lever, et de le rejoindre, pour le prendre dans ses bras et lui promettre que plus rien ne les séparerait jamais.

Stupide.

Il glissa la main sur sa table de nuit, cherchant son téléphone à l'aveuglette. Il pouvait toujours appeler Shoto, et ils avaient juste à se retrouver, pour que cette torturé cesse.
Il se secoua mentalement. Quelle idée ! Il était hors de question qu'il abandonne sa fierté juste pour une petite insomnie de rien du tout !

Il se leva, déterminé à oublier son téléphone, dans lequel il avait inscrit son lié au nom de "gosse de riche". Non, il allait oublier son téléphone sur sa table de nuit, et prendre un somnifère, puis il allait passer les meilleures vacances de sa vie, loin de ces idées stupides.

Il avait à peine ouvert la glace de la salle de bains qu'il entendit le son caractéristique d'une vibration sur du bois plein.

Le blond se précipita dans sa chambre, le coeur battant à tout rompre. C'était stupide pourtant. C'était sûrement du démarchage téléphonique. À 23 heures. Oui.

Approfondir nos liens, vaincre nos peursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant