Chapitre 8

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L’avant-veille du Nouvel-an, Katsuki commença à sentir les douleurs.

Shoto ne lui avait pas envoyé un seul message depuis qu’il l’avait bloqué, et ne l’avait, par ailleurs, pas débloqué. Katsuki était tiraillé entre son envie d’aller chercher Shoto par la peau du cul, et de le confronter par rapport à sa stupidité absolue ; et le souvenir vivace de la terreur de Shoto, quand il avait proposé de venir le voir chez lui.

Quoi qu’il se passe derrière les murs de cette grande maison qu’avait bâtie Enji Todoroki, ce n’était rien de reluisant, et Shoto ne voulait clairement pas qu’il apprenne ce qu’il se passait avec son père.
Etait-il violent ?
Un tyran peut-être ?
Ou bien était-ce les autres membres de la famille de Shoto ?

Il n’en savait rien, et la douleur qui lui vrillait l’estomac depuis maintenant quelques heures lui donnait vraiment envie de passer outre le bon sens le plus élémentaire pour tout simplement aller l’engueuler.

Il tourna sur son lit, frottant son ventre douloureux. Est-ce que Shoto endurait cela depuis plus longtemps que lui ? Plus fort ? Est-ce que son frère bizarre était là pour le soulager ?

Le blond monta sa main devant ses yeux et fit jaillir de petites explosions pour se distraire. Il avait dû d’abord arrêter ses révisions car la fatigue (irrationnelle) qui pesait sur lui l’empêchait de se concentrer. Ensuite, il avait dû abandonner l’idée de regarder des reportages, des documentaires, ou même des films d’action à la télé, car l’écran lui aggressait les yeux et il avait fini avec un mal de tête abominable en l’espace de vingt minutes.

Sa peau le démangeait tellement qu’il était tenté de se l’arracher. Il avait l’impression que ses organes étaient compressés les uns contre les autres, avant d’être tirés dans un sens ou dans l’autre, lui donnant successivement des crampes abdominales ou une furieuse envie de vomir.
Il était presque certain d’avoir de la fièvre, car il avait commencé à avoir des hallucinations peu avant midi, quand la pièce s’était déformée autour de lui, et qu’il avait vu le frère bizarre de Shoto s’approcher de lui.

Il tourna la tête sur le côté quand son téléphone vibra sur son bureau. Le voici face à un dilemme : il pouvait se lever, souffrir, se gorger d’espoirs, et regarder un message de l’un de ses idiots préférés. Inutile, donc.
Ou bien, il pouvait se lever, souffrir, se gorger d’espoir, et recevoir enfin un message de Shoto. Il pourrait l’engueuler, et lui donner un rendez-vous immédiat pour faire cesser cette situation abominable.

Quand il reçut un quatrième message, il consentit à se lever, et regarda son écran.

De : Tête d’Orties.
A : Katsuki.
“Meeeeeeec, tu fais quoi pour le réveillon ?”

“Eeeeeeeehoooooo”

“Mec on va fêter ça en ville avec les autres, tu veux venir ???”

“Il y a presque toute la classe, on a trouvé un café pas loin du lycée où tout le monde entre”

Il soupira. Est-ce que c’était vraiment une bonne idée ? Il n’avait rien de prévu. Peut-être que Shoto y serait ?

Il secoua la tête. Non, cet imbécile fini avait décidé de s’éloigner.

De : Boom boom boi !
A : Eijiro.
“Je viens. Envoie l’adresse.”

Eijiro répondit au message dans la seconde, et Katsuki commença à s’habiller.
De son côté, Eijiro lança un hourra à la cantonade, faisant rire ses camarades : il avait réussi à faire sortir le loup de sa tanière !

Eijiro se pencha sur Denki et lui montra le message.

-C’est super ! Il t’as pas dit ce qui l’a fait changer d’avis ? J’étais persuadé qu’il t’enverrait bouler juste pour la forme ! ajouta Hanta.

Approfondir nos liens, vaincre nos peursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant