Chapitre 16

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La première semaine de février vit le retour de Shoto dans sa propre chambre, et la fin de leur accord tacite qui leur permettait de dormir ensemble.

La première nuit de la première semaine, Katsuki avait tourné dans son lit une bonne heure avant d’entendre un lourd bruit de l’autre côté du mur. Puis, un raclement très sonore, et le lit de Shoto buta contre le mur. Katsuki s’endormit à 21 heures et cinq minutes.

Finalement, rien n’était si mauvais que ce que Katsuki avait estimé au départ. Ils parlaient, de rien, principalement, parce-que Shoto ne voulait parler de rien d’autre. Parfois un silence gêné s’installait entre eux mais disparaissait bien vite. Ils faisaient leurs devoirs ensemble, étaient assis à deux tables d’écart en cours, et Denki se glissait toujours entre eux deux lors des repas.
La nuit, ils dormaient séparément, et le matin Katsuki allait réveiller Shoto en sortant de sa douche.

-Today is tuesday thirteen, lança Present Mic l’air de rien à l’ensemble de la classe, attendant que tout le monde répète.

Le blond commença à réfléchir, la date sonnant à ses oreilles comme une échéance. Le 13, du mois de février, signifiait que cette stupide fête d’occidentaux aurait lieu le lendemain. Mais alors, que devait-il faire ? S’il offrait des chocolats trop chers à Shoto, celui-ci le prendrait comme une déclaration, certainement mal. Mais s’il ne lui offrait rien d’assez bien, c’était Dabi qui allait lui tomber dessus, et ça, c’était probablement pire que si Shoto se remettait à bouder comme la fois où quelqu’un avait volé ses teriyakis et qu’il était persuadé que c’était Katsuki.

Eijiro se pencha vers lui, et chuchota :
-J’ai besoin de prendre des chocolats de l’amitié pour Mina et Denki, tu viens avec moi, cet après-midi ?*

*Au Japon, le 14 février n’est pas que pour les amoureux, on offre des chocolats de l’amitié aussi, et chacun est différent.

Katsuki trouva l’idée brillante, et il lui envoya un hochement de tête. Ce serait parfait. Mais il fallait qu’il en parle à Shoto, et à Recovery Girl. Peut-être qu’il serait capable de partir un peu plus d’une heure, en n’allant pas trop loin en centre-ville ?

A 17 heures tapantes, il était devant la grille, un sourire satisfait s’affichant sur son visage. Shoto était endormi, il ne sentirait rien s’il arrivait à rentrer avant 18 heures, et Recovery Girl lui avait donné sa bénédiction.

-Tu en as besoin pour qui ? demanda Eijiro en observant un lot de coeurs roses fourrés çà la confiture de cerise.

Il s’approcha d’un lot de chocolats noirs, ronds, dans de jolis emballages bleus. Parfait !

-Mêle toi de ton cul, marmonna Katsuki en touchant l’étiquette pour mieux voir le prix.

La vendeuse la plus proche d’eux lâcha un “oh !” choqué mais s’éloigna rapidement d’eux quand le blond lui jeta un regard glacial. Eijiro avait l’habitude, il n’allait pas s’offusquer de si peu.

-Moi c’est pour Denki et Mina, dit-il en retournant un sachet de sphères enrobées de chocolat blanc, pour voir la composition.

-Et donc tu cherches des chocolats pour déclarer ta flamme à… ? demanda Katsuki, laissant traîner sa phrase.

Les chocolats enrobés de chocolat blanc étaient spécifiquement pour déclarer sa flamme. Quelle discrétion, vraiment, songea le blond. Et quelle niaiserie surtout. Il regarda sa montre : ils avaient déjà passé une bonne quarantaine de minutes dans la boutique, et si cette bourrique ne se dépêchait pas, Shoto allait se réveiller.

Alors que Eijiro observait encore attentivement un lot de boules blanches fourrées à la vanille, il saisit cinq paquets de chocolats de l’amitié, et se dirigea vers la caisse pour payer. Quel idiot, à cause de lui Katsuki se retrouvait obligé de payer !

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