Lettre à Toi - Retour

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Mon très cher Célestin,

Quel bonheur que d'avoir reçu entre mes mains ce matin votre lettre ! Vous n'imaginez pas à quel point je me sens comblé ! Je n'ai pu m'empêcher de lire à de nombreuses reprises votre charmante missive, fourmillant de maints reproches à mon égard. Ne vous en faites point aussi pour mes richesses, j'en ai bien assez pour vous offrir le monde si je le pouvais. Quant aux rumeurs de la Cour, n'y prêtez point l'oreille. Dans quelques jours, elles ne seront plus.

J'ai d'ailleurs une excellente nouvelle à vous annoncer : Je viens tout juste de recevoir l'ordre de retour de Sa Majesté le Roi. Je serai donc à la Cour d'ici seulement un ou deux mois. Une certaine impatience s'empare de moi à cette réflexion.

Je me porte à merveille ceci dit et j'exulte à l'idée de vous narrer tout ce que j'ai pu découvrir. Quant à votre « malencontreux événement » mon cher, attendez que je me présente afin que vous puissiez tout me révéler. Rien ne me rend plus courroucé que l'idée qu'il vous soit arrivé quelque fâcheux incident durant mon absence.

J'espère en outre que vous ne vous renfrognerez pas, comme vous avez si bien l'habitude de le faire, au fait que votre lettre, m'étant parvenue tardivement, ne m'aura point empêché d'acquérir nombre de présents à votre attention, dont cette plume que vous m'avez pourtant ardemment déconseillée. Je me réjouis ainsi de l'effet que je provoque chez vous, je pense me faire poète afin de vous déclamer des vers, qu'en pensez-vous ? Vous connaissant, je risque sans doute de m'attirer un de vos chaussons sur mon faciès, tel le homard de votre fable.

C'est également avec grand plaisir que j'accepte votre proposition concernant les leçons d'écriture. Pourquoi ne pas s'y adonner dans ma demeure ? J'aurais bien d'autres projets intéressants à vous soumettre, si vous saisissez ce que je sous-entends ≈.

Et ne vous dépréciez point au sujet de vos fables, je suis persuadé de prendre autant de plaisir qu'auparavant en vous écoutant, vous et votre douce voix, me les conter.

Vos ultimes mots me brisent le cœur à l'idée de savoir que mon absence vous cause autant de souffrance. Je me hâte de retourner à la Cour le plus tôt possible, afin de chasser les peines de votre âme.

Prenez soin de vous mon très cher et très tendre ami.

Mes plus sincères amitiés, 

Gabriel

Gabriel

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