Rêveries du présent

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La vallée de Mironia, ancien berceau de la grandeur d'une époque, seulement constituée de ruines et d'un très vieux château antique datant du 18ème siècle, encore possédé et hérité de génération en génération, dont uniquement les visites des touristes et l'argent de la famille permettaient de l'entretenir.

Plus loin, à l'ouest de cette vallée, se dressait une ville, s'étant développée depuis la nuit des temps, grâce à ses commerces florissants, et qui avait fini par prendre plus d'importance que la demeure de cette époque.

De nos jours, cette dernière figurait en tête-de-liste concernant les tournois de pétanque et ses universités de choix. Au milieu de l'année, seuls des étudiants, ou bien les habitants, fréquentaient la ville.

Un vent frais agitait ainsi les branches, annonçant ainsi le début de l'hiver et la fin de l'automne.

« Célestin !! »

Le concerné sursauta puis se retourna dans la direction de la voix mais ne put éviter la masse lourde qui l'écrasa. Les deux étudiants s'étalèrent sur le sol, le plus petit allongé sur le dos, ses longs cheveux châtains répandus derrière sa tête. Un air mécontent prit place sur son visage sous la forme d'une moue boudeuse.

« Gabriel ! Pourquoi est-ce dans tes habitudes de me sauter dessus ?? le gronda le jeune homme en essayant de pousser l'autre personne, plus grande et plus ferme, en appui sur ses bras.

- Parce que c'est drôle voyons ! enchérit son interlocuteur en gloussant.

- S'il te plaît, relève-toi ! supplia finalement le dénommé Célestin en rougissant de honte.

- D'accord, d'accord, puisque tu me le demandes si gentiment ! » agréa le dit Gabriel en se relevant et en tendant sa main.

L'autre homme la saisit et il le tira vers lui pour le remettre sur ses pieds, de manière tellement forte que Célestin finit dans les bras de celui qui l'avait mis à terre en premier lieu.

« Gabriel... » menaça-t-il.

Néanmoins, son interlocuteur se contenta de le relâcher et de sourire d'un air innocent, ses yeux toutefois rieurs.

« Très amusant, se moqua le plus petit.

- Célestin, reprit soudainement son ami.

- Oui ?

- Mon oncle a demandé à me voir à son manoir, tu veux venir avec moi ? » demanda-t-il.

Puis, il finit par ajouter un petit « s'il te plaît ? » en constatant que son ami restait profondément silencieux. L'autre le fixa du regard un long moment avant de pousser un long soupir.

« D'accord, allons-y, accepta-t-il.

- Merveilleux !! Suis-moi, Célestin ! » enjoignit Gabriel en attrapant la main de son homologue et en l'emmenant avec lui dans les ruelles de la ville.

À ce geste, le concerné ne resta pas insensible et rougit doucement. Cependant, pour changer de sujet, il resserra avant tout son sac en bandoulière et le col de son pull, puis il décida d'interroger l'autre homme sur sa famille.

« Comment va ton frère Georges récemment ? s'enquit Célestin alors qu'ils passaient devant le poissonnier, ignorant le merlan dans l'aquarium qui venait de donner un coup de queue sans vergogne au pauvre homard.

- Hmm, il a enfin rompu avec Hector et s'est mis en couple avec Élisabeth. C'est une fille sympa et intelligente, donc je pense qu'elle lui conviendra mieux que cet abruti. De toute façon, c'est sa sœur que j'aimais pas. Guenièvre était vraiment méchante avec tout le monde, je suis content de ne plus avoir affaire à elle, déballa à toute vitesse Gabriel, ayant visiblement besoin de vider son sac, et toi Célestin ?

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