L'Aconit, le Coquelicot et le petit Lys

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Dans une lointaine prairie verdoyante,

Aux chaudes couleurs chatoyantes,

Là où le soleil caressait de ses doux rayons,

Et où paissaient les moutons,

Y demeuraient d'innombrables fleurs.

Toutes, de diverses couleurs,

Semblaient se placer en concurrence

Les unes avec les autres, et dans une sorte de transe,

Se calmaient aussi brusquement qu'elles s'étaient emportées, 

Afin d'éviter de se faire couper. 

Seul le Chêne, immense et majestueux,

Trônait au milieu de la clairière, dominant les fougueux,

Les calmes et les coquins végétaux captivants,

Qu'ils soient vénéneux ou aromatisants,

Tous obéissaient au Chêne qui baignait dans la lumière du soleil, grâce à ses feuilles,

Se glorifiant dans tout son orgueil.

À l'inverse, loin de tout ce rassemblement,

Dans un coin plus paisible, à l'écart de ce grouillement,

Vivait sereinement un Coquelicot,

Qui, à l'ombre d'un Aconit bien haut,

S'y épanouissait en toute quiétude.

Bien qu'un jour, troublant leur plénitude,

Au lever de l'aurore,

Un petit Lys finit par éclore,

Il ne fit qu'ajouter une touche de paix

À ce tableau coloré.

Depuis, cette fleur majestueuse grandissait

Sous la protection avisée

De l'Aconit paternel et du Coquelicot sage.

Lecteur, si, au lieu de tourner la page,

Vous puissiez observer de plus près,

Vous auriez vu les racines entremêlées

De l'Aconit et du Coquelicot, se dissimulant

Sous terre afin de préserver leur amour interdit et embarrassant.

Une toile tissée de mensonges a beau être ma vie

Où seul repose en son sein l'amour interdit,

Rien ne me prohibe de profiter d'un amour caché,

Malgré les regards de la société.

Cher lecteur, ceci est ma dernière fable,

À vous d'en tirer une morale agréable. 


Célestin de La Source

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