Fables de La Source ✓

Mille et une splendeurs d'une époque

La chambre somptueuse était baignée dans une lumière douce qui filtrait à travers les rideaux de soie pâle, ornés de délicats motifs floraux. Les murs, recouverts de boiseries peintes dans des teintes douces de crème et de bleu ciel, étaient agrémentés de moulures dorées et de panneaux encadrant des scènes bucoliques, caractéristiques du style rococo.

Au centre de la pièce se positionnait le lit doté d'un majestueux baldaquin en bois sculpté, lui-même surmonté de draperies en damas de soie dans des tons ivoire et or. Les rideaux de lit, richement brodés, tombaient avec grâce autour de la structure, créant un cocon intime et luxueux. Le linge de lit, en lin fin, était orné de broderies délicates, tandis que plusieurs coussins moelleux apportaient confort sans rien retirer à l'opulence des lieux. À côté du lit, une table de nuit en bois verni était posée, petite mais élégante, et un tiroir en dessous permettait de ranger des objets personnels. Un chandelier doré, aux bougies fondues, reposait sur son plateau en marbre délicat. À proximité, sur le dessus d'une cheminée en marbre blanc, une petite horloge en bois d'acajou continuait de marquer le passage du temps, ses aiguilles se déplaçant dans un léger « tic-tic » répétitif sur son cadre en émail blanc entouré d'un anneau doré finement sculpté.

Face au lit se situait une grande armoire en bois massif, fastueusement sculptée de motifs floraux. Ses portes galbées étaient ornées de poignées en bronze ciselé, et ses pieds, élégamment incurvés, soulignaient l'harmonie des lignes. À l'intérieur, l'armoire abritait des vêtements somptueux, soigneusement pliés ou pendus. Près de la fenêtre, une coiffeuse d'une délicatesse exquise prenait place. Le meuble était finement marqueté de motifs floraux et arabesques. Un plateau, en marbre, était parsemé de petits flacons de parfum en cristal, de brosses en sanglier, et de pots en porcelaine contenant poudres et onguents. Un miroir ovale, encadré de bois doré, complétait la coiffeuse, reflétant la lumière naturelle et apportant une touche de légèreté à l'ensemble. De l'autre côté, proche de la cheminée, un paravent à six feuilles s'étalait confortablement. Adossée au mur, une commode imposante se dressait, ses trois tiroirs ornés de poignées en bronze doré finement sculptées. Un grand miroir au cadre en bois doré surplombait la commode. Dans les tiroirs étaient soigneusement rangés des vêtements de nuit, des gants de soie et des accessoires précieux. Sous le lit, un large tapis en laine aux motifs floraux dépassait légèrement, offrant un contraste chaleureux avec le parquet de bois ciré. Ses tons profonds de rouge, de vert et de doré réhaussaient le faste et l'élégance de la pièce. Celle-ci respirait à la fois opulence et raffinement, promettant un confort certain pour le sommeil.

Bientôt les rayons du soleil pointèrent à travers les rideaux de soie des grandes fenêtres et vinrent chatouiller doucement et réchauffer le visage de la silhouette endormie dans l'immense lit double. Ses paupières s'ouvrirent lentement alors que son esprit quittait le monde des rêves pour retourner à la réalité. Le jeune homme reprit ainsi conscience et plaça sa main devant lui pour se protéger de la lumière qui l'aveuglait. Il se tourna finalement avant de se redresser, repoussant les draps chauds et doux, étirant ses bras dans un geste passablement disgracieux. Il se frotta le visage de dépit, son cœur le poussant à demeurer sur ce bout de nuage flottant tandis que sa raison l'encourageait à se lever. Ce fut en fin de compte cette dernière qu'il écouta en sortant hors du lit, le pied sur le tapis moelleux, savourant pendant un moment cette agréable sensation. Il jeta un dernier coup d'œil derrière lui, constatant vaguement que l'autre personne qui occupait cette place était déjà partie vaquer à ses occupations, puis il détourna le regard et se mut vers la commode en bois raffiné, saisissant une poignée en bronze ciselée afin de la tirer vers lui. Il en extirpa ainsi quelques vêtements de rechange, ravi de troquer sa chemise de nuit pour des habits bien plus convenables, avant de refermer le tiroir. Les tenant en main, il se déplaça afin de se changer derrière le paravent opaque.