Tu me dégoûte. Tu ne penses qu'à toi, ne vois que toi, n'entends que toi. Il ne reste qu'une part de gâteau ; c'est pour toi, tu ne viens même pas demander si les autres en veulent. Tu n'entends pas ce qu'on te dit, tu ne fais que ce que tu veux. On te donne un ordre ; tu feins la surdité pour ne pas obéir. Pourtant, nos demandes ne sont pas ubuesques : « Ne plante pas du talon, il y a des voisins. Ne crie pas, j'ai mal au crâne. Arrête de parler aussi fort il y a du monde autour. Ne regarde pas par-dessus mon épaule, ce que je fais sur mon téléphone ne concerne que moi. Arrête de toujours commencer tes phrases par « moi je », parle un peu des autres au lieu de toi. »
Tu n'es pas seul au monde, mais ça tu ne le sais pas. Nous aussi on existe, même si tu ne le veux pas. On a tous nos défauts, même si on essaye de les effacer. Toi tu n'essayes même pas ; tu es parfait.
Dès qu'on te fait une remarque, tu t'insurges et c'est de notre faute ; tu es absolument génial.
Quand tu nous parle, enfaite tu te parles à toi-même. Tu baragouines, mais c'est de notre faute ; on ne peut pas comprendre ton langage sacré et unique : le Yaourt.
Tu es collant, gluant et opportuniste. Tu fayotes aussi mais tu n'assumes rien et encore moins tes erreurs. C'est toujours la faute des autres, jamais de la tienne.
Je ne te demande pas de faire la même erreur que moi, je ne te demande pas de t'effacer pour les autres ; tu en serais incapable et ce n'est de base pas une bonne chose. Je te demande simplement de faire attention aux autres ; n'oublies pas que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres.
Mais là encore, tu es exempté de cette obligation ; tu es la perfection et au-dessus de nous autres mortels.
J'espère qu'un jour tu comprendras ce texte et que tu te reconnaîtras, cher frère adoré.
Je te le ferais lire quand tu seras plus grand et que je serais assez loin pour que tu me haïsses tranquillement.
Dans l'idéal, j'aurais préféré ne jamais avoir de frère ni de sœur. Mais tu es là, tu es la prunelle des yeux de mes parents et je suis obligée de faire avec. Ne te méprends pas, je t'aime et je ferais tout pour toi. Je t'aime juste comme j'aime maman ; je t'aime juste autant que je te hais.
VOUS LISEZ
Mon cerveau
Thơ caDans mon cerveau, c'est le bordel. En espérant que ça vous sauve la vie tout comme ça a sauvé la mienne. Recueil de textes plus ou moins joyeux.