Chapitre 1: Déchu

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ALVIZE

Assis face à mon père dans son bureau, une table de 15 mètres nous sépare. Le décor gothique de la pièce ajoute au poids de l'atmosphère. Des lumières rouges suspendues au plafond diffusent une lueur tamisée, rendant son visage presque indistinct. Derrière lui, un tableau représentant un lion domine le mur, tandis que des nattes noires et des bougies sont disposées au centre de la table. Aux quatre coins de la pièce, des statuettes d'animaux différents veillent silencieusement.

Je soutiens intensément le regard de mon père, un acte qu'il considère comme un manque de respect inacceptable. Mais ses règles ne s'appliquent pas à moi. Je suis le mafieux déchu, l'enfant sans aucun privilège, dépouillé du titre de fils du patron. Car je suis un enfant illégitime.

Le silence règne dans la pièce, pesant, oppressant. Pas un son, pas un écho, juste le néant. Mon père a toujours aimé créer ce vide avant de parler. C'est sa manière de dominer.

« La chasse au trône a commencé », déclare-t-il enfin.

Cette chasse, je la gagnerai.

« Celui qui me ramènera la fille du chef de la mafia russe, Anton Markov, obtiendra ma couronne et le pouvoir absolu. »

Il s'interrompt de nouveau, savourant chaque seconde de ce jeu mental. Il sait que je suis son seul fils capable de tout pour atteindre le trône.

« Tu as déjà un mois de retard par rapport à tes frères. J'aimerais bien voir comment tu comptes rattraper ce retard. »

Toute ma vie, j'ai été en retard par rapport à mes frères. Ils ont toujours eu une longueur d'avance sur moi. Mais même avec cet avantage, ils n'ont jamais réussi à me surpasser. Je suis invincible, tout simplement. Je suis son portrait craché, et cela me répugne.

« Sors », ordonne-t-il enfin.

À peine ce mot prononcé, je me lève et quitte la pièce par la porte principale. Dans le couloir, le personnel m'observe, leurs regards remplis de jugement et de mépris. Mais cela m'importe peu. Ils n'ont pas le cran de me confronter, car ils savent très bien de quoi je suis capable.

Je poursuis mon chemin et tombe sur mon frère aîné, le premier fils. Il est un peu plus grand que moi, avec au moins 5 cm de plus. Costaud, tatoué de partout, avec des cheveux noirs intenses et des yeux assortis. Une boucle d'argent orne son oreille percée. Dans ce manoir, c'est lui qui fait la loi. Personne n'ose s'opposer à lui, car il porte le titre de premier fils du chef, Ricci Giordano.

Comme à son habitude, il me toise du regard, prêt à lancer une vanne.

« Tiens, tiens, mais c'est l'illégitime en personne », dit-il en tournant autour de moi.

Je ne réponds pas. Ses caprices, ses insultes, ses remarques déplacées, tout cela ne m'atteint plus. Il y a toujours eu un fossé entre nous, tant en âge qu'en privilèges. Il avait droit à tout, absolument tout, tandis que moi, je devais travailler pour gagner mon pain. Mais ces épreuves ont fait de moi l'homme que je suis.

« Alors, on vient de voir papa et on est tout content ? »

Toujours en silence, je continue mon chemin vers la sortie de ce manoir rempli de détraqués. Son manque de respect, tout comme celui de mon père, m'est indifférent.

****

Assis dans mon bureau, je parcours les dossiers apportés par mes hommes sur cette fille. Malgré tous mes efforts, rien d'intéressant ne ressort. Mes frères, avec un mois d'avance, ont sûrement rassemblé les informations manquantes. Ou alors, notre père les a aidés, leur fournissant toutes les informations nécessaires pour les mener à la victoire. Après tout, qui voudrait d'un fils illégitime comme II capo (le patron) ? Pourtant, je réussirai et je dirigerai ce réseau de mafia.

« Capo, il y a un détail qui n'apparaît pas dans ces dossiers », m'informe l'un de mes hommes.

Comme je le soupçonnais, mon père ne m'a pas tout donné. Mais il oublie que je ne m'entoure que des meilleurs. Mes hommes ont été soigneusement choisis par moi-même, de leur identité à leur force physique et psychique. Rien ne m'échappe.

Je pose mon regard vert sur lui, et il comprend qu'il doit me donner les informations qu'il détient.

« Nous avons appris de source sûre que l'un des fils de Markov se trouve sur notre territoire. Il a signé un traité de paix avec votre père il y a cinq ans. Nous ignorons encore les termes exacts de cet accord. »

« Lequel de ses fils ? »

« Son troisième et dernier fils, Ivan Markov. Nous savons qu'il était le plus proche de sa sœur parmi ses frères. »

Parfait. Si j'avais encore la capacité d'exprimer des émotions, j'aurais sauté de joie. Mais cette capacité s'est éteinte à tout jamais. Je me lève, m'approche de mon homme, et lui chuchote à l'oreille :

« Tu as 24 heures pour me ramener cette fille. »

La patience n'a jamais été une vertu que je possédais. Vu les informations qu'il m'a données, je suis certain qu'il sait où chercher pour me la ramener. Cette fille est la clé de ma réussite et de ma couronne.

Je quitte la pièce et me rends dans la salle d'entraînement où se trouvent quelques-uns de mes hommes.

« Capo, j'aimerais me mesurer à vous », dit Emma en se positionnant.

C'est la seule femme de mon entourage. Elle m'a prouvé sa loyauté à d'innombrables reprises. Cette fille a une lueur dans les yeux, un désir ardent de se surpasser. Elle court vers moi et tente de me frapper à la mâchoire, mais j'esquive sans effort. Elle enchaîne plusieurs coups, tous esquivés avec la même aisance. Sa rapidité et sa force sont impressionnantes.

Je l'ai rencontrée au cœur de la forêt. À l'époque, elle n'était qu'une gamine, vêtue de haillons tachés de sang, le visage marqué par l'horreur. Ce sang appartenait aux animaux qui avaient tenté de la tuer. Elle sait s'adapter à son environnement et prendre le dessus. C'est une qualité que j'admire.

Je lui ai offert un toit, une protection, une famille. Et rien que pour cela, elle me doit tout. Après un dernier coup, elle tombe de fatigue.

« Trop faible, la gamine ! » crie l'un de mes hommes.

C'est Mattia, l'un de mes hommes les plus fidèles. Nous avons grandi ensemble, partagé tout, absolument tout. Nous étions meilleurs amis. Mais aujourd'hui, la seule relation qui nous lie est celle d'un chef et de son lieutenant. Pourtant, je sais que je peux lui faire confiance. Aveuglement.

Erreur grossière.

Dans ce monde, la confiance est un luxe que l'on ne peut se permettre. Le coup qui fait le plus mal vient toujours de celui en qui l'on avait confiance. C'est cette trahison qui a détruit ma vie, celle de ma mère. Elle avait confiance en son chef, mais elle aurait dû rester sur ses gardes. La confiance, cette chose en neuf lettres, est dangereuse. Il faut savoir s'en servir avec prudence.

*****

The first novel

Je suis trop contente de le partager avec vous

Ça m'a pris pas mal de temps pour travailler sur cette fanfic et j'espère vraiment que vous allez apprécier mes effort

Je suis ouvert d'esprit et donc j'accepte toutes critiques et j'essaierai d'apprendre de celles ci

Soyez quand même indulgent please 🥺

Merci d'avoir lu

N'hésitez pas à partager et voter si ce premier chapitre vous a plu

Et je le dit et j'assume

Cette fiction je l'écrirai avec vous

Donc si vous avez des idées ou autre
N'hésitez surtout pas à me le faire savoir

On écrira cette fanfic ensemble 🤝🏾

Un mafieux déchu (TOME I-TOMEII)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant