Chapitre 3: Bienvenido princesa

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ANNA

« Ahh, bordel, mais qu'est-ce que j'ai mal à la tête... »

Je n'arrive même pas à ouvrir les yeux tellement la douleur est intense. Les souvenirs de la veille commencent à revenir en morceaux : la mort tragique de Henrick, la découverte de sa vraie nature. J'avais tellement de questions à lui poser... Pourquoi ne m'a-t-il pas dénoncée quand il a découvert qui j'étais ? Pourquoi travailler comme un simple barman alors qu'il est plein aux as ? M'aimait-il vraiment ?

Mais toutes ces questions resteront à jamais sans réponse.

Parce qu'il est parti. Parti pour toujours. Il ne reviendra jamais.

Rien que cette pensée suffit à faire couler des larmes brûlantes le long de mes joues. Sans même m'en rendre compte, mes paupières s'ouvrent, et je fais face à une pièce totalement gothique. Des lumières rouges baignent à peine l'espace, jetant des ombres inquiétantes sur des tableaux d'animaux placés aux extrémités de la pièce. Un petit salon est aménagé au centre, avec des chaises noires et des tapis tout aussi sombres.

Je me lève d'un bond, ne sachant pas où je me trouve. Si c'était chez moi, la déco serait beaucoup plus angélique, c'est certain. Je jette un coup d'œil à mes vêtements. La robe que je portais la veille a disparu. À la place, je porte un mini-short et un pull. Mes cheveux... Non, non, non...

Mes cheveux sont redevenus noirs. Quelqu'un a retiré ma coloration. Je sais que je n'ai pas droit à la liberté, mais ça, c'est vraiment tordu. J'ai quand même le droit de choisir ma couleur.

Je me dirige aussitôt vers la porte de sortie, mais elle est fermée.

Où suis-je, putain ?

Je frappe sans arrêt, mais personne ne répond. Je commence à crier, et là, la porte s'ouvre brusquement. Deux hommes se tiennent devant moi. L'un est brun, costaud, avec une allure de bad boy, et l'autre porte un masque qui couvre la moitié de son visage. Néanmoins, ses yeux sont d'un noir profond et hypnotisant.

Ils me regardent un instant avant de souffler, presque de façon synchronisée, et je profite de ce bref moment d'inattention pour essayer de m'échapper. Mais ils me rattrapent en quelques secondes.

_ « Tu vas nous donner du fil à retordre, toi, » dit celui sans masque en soupirant.

_ « Où est-ce que je suis ? Pourquoi m'avez-vous emmenée ici ? Et pourquoi avoir décoloré mes cheveux ? »

_ « Mais ferme-là, putain. »

_ « Répondez à mes questions ! »

_ « Ça fait trois jours que t'es ici, et oui, quand on est aussi fragile qu'un moustique, on tombe facilement. Quant à tes cheveux, c'est le chef qui l'a exigé, et... »

_ « Ce n'est pas à toi de répondre à ses questions. »

_ « Ah, zut. »

Le gars sans masque soupire encore, tandis que l'autre, masqué, ne me regarde même pas. Il semble plutôt concentré sur l'extérieur, comme s'il attendait quelqu'un. En parlant de l'extérieur...

L'endroit est loin d'être déplaisant. Il y a une grande piscine à quelques pas, des statuettes de cygnes aux extrémités. Le jardin est magnifiquement entretenu, avec des fleurs de toutes sortes et des couleurs harmonieusement agencées.

_ « Coucou. »

Une jeune fille brune apparaît sous mes yeux. Elle est belle, avec quelques taches de rousseur, des yeux marron, et des lèvres roses pulpeuses. Sa silhouette est digne d'un mannequin. Elle porte un jean noir déchiré et un t-shirt mi-long qui laisse apparaître son ventre. Ses cheveux sont attachés en une queue de cheval désordonnée, et elle porte des lunettes.

Un mafieux déchu (TOME I-TOMEII)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant