« Naïla est partie ! » Aurora s'élance hors de son abri, l'air inquiet, son regard balayant les alentours à la recherche de la jeune femme. Aucune trace d'elle ; où a-t-elle pu aller ?La Printanière vient de se réveiller, et ne voyant pas son amie dans l'abri elle a compris que quelque chose n'allait pas. Elle fait le tour du village, demandant à ceux qu'elle croise s'ils n'ont pas vu la nouvelle arrivée ; mais ses efforts sont vains. Aurora réfléchit à toute vitesse, et élabore des hypothèses dont la plus plausible serait qu'elle est partie en raison de ceux qui la menacent, peut-être pour préserver le clan. Les anciens lui ont laissé deux jours, mais personne ne croit à une capture de l'intrus passé ce terme. Ils ont perdu sa trace le soir-même : à présent, il peut être n'importe où et sans doute loin d'ici.
La Printanière a pris Naïla en amitié, et la savoir à la merci de ceux qui la menacent lui fait froid dans le dos. Elle doit essayer de la retrouver :et pour cela, elle va se rendre dans la ville humaine la plus proche. Là-bas, son amie est certaine de se fondre dans la masse sans attirer l'attention... Mais elle est aussi à la merci de la menace qui plane sur elle. Sans compter qu'elle ne peut pas utiliser ses pouvoirs au milieu d'une foule d'humains qui n'en ont pas, quel gâchis ! Aurora se dirige vers l'abri de ses parents pour les prévenir de son départ ; il ne manquerait plus qu'on la déclare disparue et que tout le clan se lance à sa recherche...Elle toque deux coups à la porte avant de pénétrer dans leur résidence, et trouve sa mère affairée à rapiécer un vêtement. Celle-ci lui adresse un grand sourire lorsqu'elle l'aperçoit.« Bonjour ma chérie, ça va ? » Aurora se sent toute penaude de devoir annoncer son départ, elle sait que sa mère va s'inquiéter mais après tout, elle pourra se rendre utile par la même occasion. « Ça va, mais Naïla a disparu, je pense qu'elle a quitté le village... Je me rends à Opaline-la-Grande, je réchaufferai le cœur des Hommes pour cette nouvelle saison qui démarre et en même temps je chercherai Naïla. » Sa mère pose son ouvrage sur ses genoux, visiblement préoccupée. « Tu veux aller à Opaline toute seule ? Est-ce que tu veux que je demande à Ambre si elle peut t'accompagner ? » Aurora secoue la tête en signe de dénégation. « Non, laisse-la à ses activités, je n'en aurai pas pour longtemps. Je te promets d'être prudente maman, ne t'en fais pas. »
Il est temps de se mettre en route : la Printanière s'empare de son sac à dos, où elle a placé quelques vivres et de l'eau. Il n'est pas inhabituel que les êtres de lumière se rendent dans les villes humaines pour faire usage de leurs pouvoirs, mais y aller seule n'est pas recommandé. Aurora n'a pas peur : en règle générale, les humains sont tellement pressés et absorbés par ce qu'ils font qu'ils ne les remarquent même pas. Vu la taille des Printaniers, ils doivent sans doute les prendre pour des enfants, s'ils portent leur attention assez longtemps sur eux pour émettre une hypothèse. Opaline est à environ deux heures de marche du village, et Aurora y parvient rapidement. Elle se mêle à la foule : pendant son cheminement, elle a eu le temps d'élaborer un plan d'action. Lorsqu'elle voit une personne stressée, anxieuse ou contrariée, elle lui touche fugacement la jambe pour lui insuffler son énergie : l'humain est alors apaisé, le cœur gagné par une sérénité bienvenue et de plus en plus rare dans leur monde.
Elle pense à se rendre dans les lieux les plus fréquentés, dans l'espoir d'y trouver Naïla : les cafés, les rues commerçantes... Il y en a beaucoup dans cette ville, et Aurora se sent exténuée avant d'avoir pu retrouver la trace de son amie. Elle ralentit le rythme, mais poursuit tout de même sa route, déterminée. Où peut-elle bien être ? La Printanière essaie de se mettre à la place de Naïla, dans l'espoir de deviner où elle aurait pu se rendre : eurêka ! Le zoo, bien sûr ! Pour une femme qui communique avec les animaux, c'est un choix qui semble logique. De plus, elle pourrait même demander de l'aide à certains d'entre eux, si elle recherche vraiment à affronter ceux qui la menacent. Aurora se met en route vers le zoo, mobilisant toute l'énergie qui lui reste.
Grâce à sa petite taille, elle parvient à s'introduire dans le zoo sans se faire remarquer et elle longe le chemin principal en balayant les environs du regard. Pour l'instant, pas de trace de Naïla, elle espère ne s'être pas trompée... A bien y réfléchir, ça lui semble logique que la femme ne soit pas restée dans l'artère principale, si elle cherche à se faire discrète. Elle est distraite par le bruit des éléphants, et s'immobilise un instant pour les regarder : ils sont tellement grands ! Elle passe ensuite devant l'enclos des girafes, puis celui des loups majestueux. Dans son village, de nombreuses légendes comportent des loups, symboles de puissance et de loyauté : c'est triste de les voir ainsi enfermés. Aurora se met à penser que ses congénères d'autres parties de la Terre en voient sûrement à l'état sauvage. Ça lui donne parfois le tournis d'imaginer les Printaniers tous disséminés sur la planète, ayant les mêmes pouvoirs et les mêmes rôles dans la bonne marche des saisons.
Tout à coup, un rugissement puissant se fait entendre, suivi d'un cri humain : Aurora se précipite vers le bruit, persuadée qu'elle est sur le point de retrouver son amie.
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Enchantées
FantasyAurora est une Printanière : elle fait partie du peuple qui se réveille d'un long sommeil au printemps. Avec les Estivaux, les Automnaux et les Hivernaux, son peuple régule le temps et veille sur les populations humaines. Un jour, son chemin croise...