𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓘

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Thalia
-Maman...

Je sursaute, mes yeux s'ouvrent brusquement sur la réalité crue qui m'entoure.

Je ne suis pas au bord de la piscine, mais enfermée dans les toilettes glaciales de l'orphelinat.

La froideur des carreaux sous mes doigts me rappelle où je suis, me ramenant à la dure réalité de ma vie.

Ma voix tremble, un murmure à peine audible dans le silence oppressant.

Pour un instant, je me perds dans l'illusion de la réalité, croyant presque sentir le réconfort de ses bras autour de moi, même si je sais que ce n'est qu'un rêve fugace.

La voix de Mme Johnson me tire brusquement de ma torpeur, m'arrachant à mes pensées tourmentées.

Je me redresse avec précipitation, mes yeux rencontrant les siens.
-Qu'est-ce que tu fais par terre dans les toilettes, Thalia ? Demande-t-elle d'une voix ferme.

Je détourne le regard, honteuse de ma faiblesse, de ma vulnérabilité exposée au grand jour.

Les mots restent coincés dans ma gorge, refusant de s'échapper.

Comment pourrais-je expliquer la douleur qui me consume de l'intérieur, la peur qui me ronge jour après jour ?
-Tu devrais te dépêcher, continue Mme Johnson. Quelqu'un est venu te voir aujourd'hui.

Mon cœur s'emballe dans ma poitrine, l'anxiété me submergeant à nouveau.

Qui pourrait bien venir me rendre visite ?

Une lueur d'espoir vacille dans l'obscurité de mes pensées sombres, mais la peur persiste, insidieuse et implacable.

Je me lève lentement, mes jambes tremblantes me portant vers la porte.

Je sais que je dois affronter ce qui m'attend de l'autre côté, aussi terrifiant que cela puisse paraître.

Car même si je suis seule dans cette obscurité, même si les ombres de mon passé me menacent à chaque tournant, je refuse de me laisser abattre.

Je dois continuer à avancer, à espérer, à croire en un avenir meilleur, même lorsque tout semble perdu.

Mme Johnson me guide doucement hors des toilettes, ses pas assurés contrastant avec ma propre hésitation.

Nous traversons les couloirs silencieux de l'orphelinat, les murmures étouffés des enfants dormant encore dans leurs chambres résonnant faiblement dans l'air.

Arrivées devant ma chambre, Mme Johnson ouvre la porte avec précaution, révélant l'atmosphère familière et pourtant étrangère de mon petit univers.

Mon lit étroit est soigneusement fait, mes quelques effets personnels disposés avec soin sur la commode.

Mais malgré la familiarité de ces lieux, je me sens toujours comme une étrangère dans ma propre vie.

Mme Johnson s'approche du placard et en sort une robe délicate, ses mains expertes la dépliant avec douceur.

Elle me tend le vêtement avec un léger sourire encourageant.
-Voici la robe que tu vas porter aujourd'hui, Thalia, dit-elle d'une voix calme.
-Tu dois aller voir les personnes qui t'attendent.

Je prends la robe entre mes doigts tremblants, mes yeux se posant sur le tissu léger et fluide.

Une sensation étrange m'envahit, un mélange d'excitation et d'appréhension.

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