African Law

Chapitre 3 : Tango ekoki

- "Pitsou, le chef nous demande tous en salle de réunion," interpelle Douri en se penchant à l'entrée du bureau.

Se retournant sur sa chaise avec un dossier à la main, Pitsou répond avec un hochement de tête compréhensif : "D'accord Douri, j'arrive. Vous pouvez déjà commencer."

- "Ok Boss," réplique Douri avec un signe de la main avant de disparaître dans le couloir du QG général de journalisme kongolaise, le prestigieux "Ba sango Ya Mboka".

Pitsou se prépare mentalement pour la réunion pré-conférence, répétant ses points clés et ajustant sa stratégie. Il saisit son téléphone et compose le numéro de Maïda. Le téléphone sonne brièvement, "gring gring gring gring", avant qu'elle ne décroche, "Catcham 📞". "Allo Bolingo na nga [mon amour], ça va ? Comment se passe ta journée ?"

- "Kitoko Mobali na nga [très bien mon amour], et Bongo Yo [et toi alors ?]" répond sa femme d'une voix douce, infusée d'une tendresse réconfortante.

- "Kitoko pé mama [pareil aussi maman]," Pitshou sourit en se balançant légèrement sur sa chaise, qui émet un léger grincement à chaque mouvement. Il jette un regard distrait par la fenêtre, observant le panorama urbain de Mbanza Kongo, où les rayons du soleil illuminent les toits étincelants et les rues animées en contrebas. "Tu finis à quelle heure ?" demande-t-il, son esprit toujours à moitié sur les chiffres de son rapport.

- "Na si na silisi [j'ai déjà fini], je me prépare pour aller récupérer les enfants à l'école et les déposer chez leurs grands-parents," répond Maïda, sa voix trahissant une pointe d'excitation pour la soirée prévue.

- "D'accord mon amour, après ça prépare-toi pour la soirée de réception des grandes puissances, je reviendrai à la maison pour te chercher," dit Pitsou, son ton devenant plus doux, anticipant déjà le moment.

- "Na bosani té Papa [je n'ai pas oublié Papa]," rit Maïda. "Je serai prête."

- "D'accord maman, je dois aller en réunion maintenant. Bye mon amour," dit Pitsou, raccrochant et se levant lentement. Il lisse sa veste et ajuste son col, chaque geste méticuleux pour assurer une apparence impeccable.

- "À ce soir, chéri. Passe une bonne après-midi!" conclut Maïda, ajoutant une note joyeuse à leur échange.

Fermant la porte de son bureau derrière lui, Pitsou traverse les couloirs animés du "Ba Sango Ya Mboka", réfléchissant aux enjeux de la journée à venir. Cette après-midi marque non seulement une routine de travail mais aussi le prélude d'un événement d'une ampleur exceptionnelle : la couverture de l'arrivée et des activités des dirigeants mondiaux à Mbanza Kongo. Chaque pas résonne sur le marbre poli, symbolisant la marche vers une journée diplomatiquement chargée.

Le "Ba Sango Ya Mboka", véritable cœur du journalisme dans le Royaume Kongo, incarne une fusion remarquable entre modernité et tradition. À l'entrée, le claquement rythmé des talons sur le marbre poli échoit dans les vastes couloirs, tandis que des lumières douces mais omniprésentes mettent en valeur les fresques murales qui narrent les épopées nationales. L'air, chargé d'une énergie palpable, vibre au son incessant des nouvelles qui circulent, et la fraîcheur climatisée contraste avec la chaleur extérieure, enveloppant les visiteurs dans une bulle de créativité journalistique. Ce lieu n'est pas seulement un bureau, c'est un sanctuaire où l'histoire se forge, où chaque mot résonne avec force, marquant l'influence mondiale du "Ba Sango Ya Mboka".
Ce palais du journalisme bruit déjà de l'activité préparatoire, chaque journaliste et technicien affinant les derniers détails pour que la couverture de cet événement majeur soit impeccable. La réunion à laquelle Pitshou se dirige est cruciale; elle a pour but d'harmoniser les approches, de définir les rôles précis et de s'assurer que chaque équipe est parfaitement préparée pour relater chaque instant de cette journée historique. L'enjeu est de taille : capturer l'essence des discussions diplomatiques, les interactions entre les dirigeants, et les répercussions de ces échanges sur l'avenir du Kongo et du monde.