L'amour en fleurs II Benedict Bridgerton II Traduction

Chapitre 3 : Je ferais mieux de croire que je suis toujours paré de bijoux

19 mai 1814 - Aujourd'hui marque non seulement l'anniversaire de notre illustre reine Charlotte mais aussi le grand événement très attendu par toute la haute société londonienne : le splendide bal de la Reine Charlotte.

L'air est rempli d'excitation alors que tout le monde attend le début de nos belles nouvelles célibataires pour la saison. Rassurez-vous, chers lecteurs, cet auteur sera vos yeux et vos oreilles tout au long de la soirée, s'assurant que vous êtes au courant de chaque scandale, danse et secret murmuré qui se dévoile lors de cette célébration mémorable.

L'air était, comme Lady Whistledown l'avait dit, chargé de quelque chose, même si on n'était pas sûr que ce soit de l'excitation. L'estomac d'Evelyn était noué dans un enchevêtrement complet de nœuds,  et ces nœuds faisaient la roue dans toute la cabine d'essayage où elle se trouvait. En regardant Cass et Eloise manger des biscuits et rire ensemble de l'autre côté de la pièce, elle souhaitait désespérément rester avec elles plutôt que d'aller au bal.

Jusqu'à ce matin, Evelyn avait été prudemment optimiste quant à toute cette affaire, excitée à l'idée d'être courtisé malgré ses fortes réserves concernant le mariage, sachant que cela constituerait très probablement une perte importante de sa liberté. Mais au moins, au début, lorsqu'elle n'avait pas à penser immédiatement aux implications plus importantes de la cour, elle pouvait prétendre qu'apprendre à connaître les gens, danser et recevoir des fleurs qui n'était qu'un plaisir.  Mais maintenant, sa mère et Lady Violet  bavardaient autour d'Evelyn , pendant que ses servantes se précipitaient pour la maquiller et pour la parer de bijoux. Evelyn était loin d'être ravie.

Alors que la claustrophobie commençait à devenir plus forte et qu'elle était tout à fait prête à sauter par la fenêtre dans le jardin et à se mettre à courir, Daphné entra dans le vestiaire. Chassant momentanément les servantes d'Evelyn, Daphné lui lança un regard compatissant et s'assit à côté d'elle. Evelyn lui avez adressé un sourire reconnaissant, laissant immédiatement échapper un soupir, abaissant ses épaules et posant son menton sur sa main gantée.

"Oh mon Dieu, je connais très bien ce look," rit Daphné. "Tout n'est pas mauvais, je le promets."

En se frottant les tempes, Evelyn a avoué : "Je sais. J'étais excité jusqu'à ce matin. Mais c'est plutôt accablant maintenant que je le vis réellement. De quoi parle-t-on quand on danse ? Et si personne ne veut me parler ? "

En entendant la détresse dans sa voix, Daphné est rapidement intervenue. "Honnêtement, j'étais bien plus anéantie que toi et je suis franchement impressionné par la façon dont tu tiens le coup. Mon meilleur conseil serait de ne pas trop y penser. C'est plus difficile à faire dans ta position, je sais, mais tu es si brillante à tous points de vue, et tout le monde meurt d'envie de te connaître. C'est un merveilleux avantage. Tu dois donc être toi-même de la meilleure façon possible et essayer de rechercher le meilleur, ceux qui te  mettent le plus à l'aise."

Evelyn a répondu avec un petit rire : "Je suppose que c'est une bonne chose que Ben ne soit pas là à ce moment-là ; sinon, je passerais toute la soirée avec lui."

Un regard indéchiffrable envahit les traits de Daphné. "Je ne comprends vraiment pas pourquoi il raterait un jour aussi important. Les hommes étant des hommes, je suppose. Mais ce n'est pas grave. Tu as tout le clan Bridgerton à sa place, sans parler de ta famille. Et en parlant de Benedict, il m'a laissé un mot qu'il voulait que je te remette aujourd'hui.". Daphné lui tendit une petite enveloppe rectangulaire avec son nom écrit par Benedict sur le devant. Daphné tendit la main et posa une main rassurante sur son épaule. "Tu es absolument magnifique. Tu n'as rien à craindre."

Donnant à son amie un dernier baiser sur la joue, Daphné se leva et rejoignit les mères excitées de l'autre côté de la pièce, t'accordant un moment pour ouvrir soigneusement l'enveloppe entre ses mains.