5 juillet 1814 - Et, cher lecteur, vous ne serez guère surpris d'apprendre que les sœurs Featherington ont été vues portant des robes affreuses au bal d'hier. En effet, on ne peut pas comprendre comment les teintes vives des agrumes peuvent faire quoi que ce soit pour leur teint.
Mais il y a des sujets plus importants à discuter. Mlle Evelyn Mitford était, encore une fois, notablement absente du bal de Danbury hier soir. Il semble que son absence devienne une habitude récurrente, étant donné qu'elle s'est abstenue des cinq derniers bals ! Sa présence manque cruellement aux célibataires avides et aux mères ambitieuses, mais c'est surtout M. Henri Deschamps qui en est le plus affecté. Mlle Mitford et M. Deschamps semblaient avoir formé un attachement au cours des dernières semaines, et il est sans aucun doute déçu que notre diamant insaisissable ait interrompu ses apparitions sociales. Peut-être ne verrons-nous pas de mariage pour Mlle Mitford cette saison. Mais qui prendra sa place en tant que diamant de la saison ? Sûrement pas Cressida Cowper, dont le carnet de danse était complètement vide de noms de gentlemen chez Lady Danbury la nuit dernière.
"Evelyn, tu ne peux pas être absente d'un autre bal, surtout quand celui-ci est organisé par les Bridgerton !" gronda Primrose, complètement exaspérée, les bras croisés, la regardant sur le canapé à quelques pieds devant elle.
Elle avait espéré l'avoir usée à ce moment-là, mais elle était tout aussi, sinon plus, frustrée qu'elle, bien que pour des raisons différentes, alors Evelyn n'avait aucun problème à laisser échapper un grognement fort et à continuer la dispute. Au début, ce n'était pas une dispute du tout, mais plutôt sa mère suggérant doucement qu'elle se prépare pour le bal des Bridgerton. Mais Evelyn était d'humeur à chercher les querelles aujourd'hui. Donc, elle a continué à lui lancer des piques, même si sa voix était rauque à force de crier, et sa gorge incroyablement serrée à cause de la colère accumulée qu'elle ressentais. Bien que cette colère ne soit pas nécessairement dirigée contre sa mère, elle en avait été la malheureuse destinataire du fait qu'elle avait été la première personne à lui parler aujourd'hui.
Il y a près d'une semaine, elle avait envoyé une longue lettre à Ben, espérant au moins pouvoir correspondre avec lui comme elle le faisait quand il était à Oxford, même si elle ne pouvait pas le voir en personne. Bien sûr, elle avait pris soin de ne mentionner aucun détail de sa recherche d'un mari, qui semblait être à un point mort définitif en ce moment. Cependant, elle avait inclus toutes les interactions ennuyeuses qu'elle avait eues avec Theodore et Sebastian, une longue analyse d'une peinture spécifique qu'elle avait vue avec sa mère et Violet lors d'une visite à une galerie, et une demande de recommandations de livres de la part de Benedict.
Ce matin, sa lettre de quatre pages a reçu une simple réponse de deux lignes.
Evelyn,
Je n'ai pas beaucoup lu, mais je t'enverrai des recommandations si je le fais. Dis à Sebastian et Theodore d'arrêter de t'embêter. J'espère que tu t'amuses en ville ! Ton, B
Dire qu'elle était furieuse serait un euphémisme. Tenant la lettre dans ses mains, l'ayant lue à plusieurs reprises, elle ne savait pas si elle devait crier ou pleurer. La lettre n'avait pas été l'une de ses plus sentimentales, bien sûr, mais elle s'attendais à quelque chose d'un peu plus substantiel que ce qu'il avait répondu.
Une partie de sa déception venait de son besoin désespéré de quelque sorte de stimulation intellectuelle depuis qu'elle s'était brouillée avec Henri il y a environ deux semaines. Après cette fatidique promenade, elle n'avait plus du tout envie de continuer à chercher un mari. La révélation écrasante que la plupart des hommes avec lesquels elle dansait et recevait des fleurs n'étaient pas du tout intéressés par ce qu'elle était en tant que personne l'avait complètement dégonflée. Au lieu de cela, les hommes se souciaient de sa capacité à procréer, ce qu'elle ne savait même pas faire, de son apparence, et de sa volonté de devenir exactement ce qu'ils voulaient qu'elle soit. Il lui semblait que pour se marier, elle devrait laisser derrière elle ce qu'elle était maintenant : une femme avec des intérêts et des opinions et une vie intérieure riche. Elle s'attendait à devoir changer légèrement après le mariage, pour répondre aux exigences d'être une épouse et une mère. Pourtant, elle ne connaissait pas l'étendue à laquelle son identité personnelle n'avait de poids pour personne d'autre que, apparemment, elle-même. D'une certaine manière, elle se sentais trahie. Par qui, elle ne savait pas. Peut-être par la société dans son ensemble. En réponse, elle s'était retranchée chez elle ces deux dernières semaines, ne parlant qu'à sa famille, les Bridgerton et Penelope, s'ils passaient, et évitant généralement les autres membres de la haute société.
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L'amour en fleurs II Benedict Bridgerton II Traduction
FanfictionEvelyn et Benedict sont les meilleurs amis du monde depuis l'enfance, mais les choses changent radicalement une fois qu'elle fait son apparition dans la société. Elle a du mal à trouver quelqu'un avec qui elle est aussi compatible et qu'elle connaît...