Septembre:
★TW★
(Pov d'Estelle)
J'étais dans la salle de bain, une plaquette de médicaments à la main. Je relevai la tête et vis mon visage dans le miroir. J'avais mauvaise mine et je faisais pitié de pleurer. Des taches rouges étaient présentes autour de mes yeux à cause de mes pleurs.
Étais-ce vraiment la solution ? Allais-je abandonner maintenant ? Après tout ce combat ?
Je réfléchis un long moment en regardant la boîte de médicament. J'étais tellement faible.
Cette rentrée fut la goutte de trop... Je me sentais tellement seule ces derniers temps. Je pensais qu'en voyant Aslan, ça allait mieux se passer, mais je m'étais trompée...
De toute façon, je ne manquerai à personne, et puis Aslan avait Orion maintenant, il allait s'en remettre, même si ça lui prendra du temps.
À la fac, j'étais tout le temps seule, les seules personnes qui m'accompagnaient chaque jour, c'était mon anxiété et la dépression. Au moins, elles étaient présentes pour moi. Le choix de prendre un nouveau départ, d'aller dans une fac avec des gens inconnus pour faire du théâtre, n'était peut-être pas une bonne idée.
J'avais commencé à faire du théâtre sous les conseils d'Aslan, il y a 6 ans environ. Au début, c'était compliqué pour moi de m'exprimer devant des gens, mais le théâtre était vite devenu un échappatoire. J'aimais jouer la vie d'un autre personnage et fuir la mienne.
Depuis la mort de ma mère, rien n'était plus pareil. Elle avait toujours été le soleil de ma vie, la lumière qui me guidait dans mes pensées les plus sombres.
Depuis son décès, je trouvais moins de plaisir dans tout, et particulièrement dans le théâtre. Elle adorait me voir jouer et elle était ma première fan. Aujourd'hui, je continuais pour elle, mais je ne savais pas si ça en valait la peine de continuer...
Je me reconcentrai sur mon but premier, les médicaments.
Avec ça, j'allais peut-être avoir une chance de la rejoindre ?
Je pris une grande inspiration avant de passer à l'acte. Je détachai les pilules une par une afin de les mettre dans la bouche pour les avaler. Je savais que je faisais une connerie actuellement, mais c'était trop tard.
Après les avoir ingurgitées, je me regardai dans le miroir. Ma vision devenait trouble et je sentis mes muscles se relâcher. Je tombai au sol, mon corps huerta le carrelage froid et mes yeux se fermèrent.
-Désolé A..Aslan...
(Pov d'Aslan)
J'étais assis dans le train, et mes pieds tremblaient et tapaient contre le sol. Le père d'Estelle m'avait appelé juste après notre sortie au karting, pour me dire que ma meilleure amie était dans le coma depuis ce matin. Son père l'avait retrouvé inconsciente dans la salle de bain. J'avais donc sauté dans le premier train pour aller la voir et je n'avais prévenu personne, car j'étais dans l'incapacité de sortir une seule phrase.
Le trajet sembla durer une éternité pour moi et une fois à l'hôpital, je me dépêchai de demander le numéro de la chambre à l'accueil. C'était la 220, au fond du couloir du deuxième étage. Je me précipitai vers la cage d'escalier, pas le temps d'attendre l'ascenseur. Je couru tellement, sans arriver à respirer.
Après être arrivé devant la porte, ma main trembla en actionnant la poignée. Je rentrai en essayant de faire le moins de bruit possible et je la vis, avec son père à côté sur une chaise. Elle était étendue dans le lit, vêtue d'une blouse d'hôpital. Des perfusions étaient branchées sur ses bras. Son expression était paisible. Son père me remarqua et sortit de la chambre pour nous laisser seuls.
Je m'assis sur la chaise et la regardai. Je pris sa main dans la mienne et passai la pulpe de mon pouce sur la paume de la main. Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. J'ouvris la bouche, mais aucun son ne sortit. Je pris une inspiration avant d'essayer de parler.
-Est..Estelle, pourquoi..?
C'était les seuls mots que j'avais réussi à prononcer. Par évidence, elle ne répondit rien. Je pleurai de plus belle avant de monologuer.
-Je savais que tu n'étais pas bien en ce moment, mais au point de passer à l'acte ? Je sais très bien que je ne pourrais jamais savoir ce qui avait dans ta tête et combien le décès de ta mère t'avait touché. Je ne pourrais jamais le savoir. Mais je sais que tu es une femme forte, la plus forte que je n'avais jamais connue. Tu avais des hauts et des bas comme tout le monde, mais tu n'as jamais découragé. Alors pourquoi maintenant... Sans me le dire... Je...
Ma bouche tremblait et j'explosai en sanglots. Je me précipitai dans la salle de bain qui était reliée à la chambre et je m'accroupis face aux toilettes. Je vomis par la suite.
Face à la cuvette, je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer. Mon cœur, mon cœur me faisait un mal de chien. Ma respiration était devenue saccadée. J'avais tellement mal...
Son père m'informa, de l'autre côté de la porte de la salle de bain, que les visites étaient terminées. Je me levai et mis de l'eau sur mon visage avant de sortir pour le rejoindre. Avant de partir, je déposai un doux baiser sur le front d'Estelle.
-Je t'en supplie, reste avec nous. Je t'aime, Estelle, lui murmurais-je près de son oreille.
Je partis avec son père vers sa voiture, car il avait proposé de me ramener. Il avait toujours été gentil avec moi, il avait été comme un père pour moi.
Je n'avais pas hâte de rentrer à la maison... Je ne voulais voir personne et encore moins leur parler...
-Mon grand, reste chez toi pendant quelque temps s'il le faut, ne retourne pas en cours lundi. Tu auras besoin de temps et beaucoup de repos, me dit-il en m'enlaçant.
Je sentis qu'il se retenait de pleurer. Il avait perdu sa femme, et maintenant sa fille, son seul enfant était dans le coma. Il ne méritait pas ça, personne ne le méritait.
On se mit en route jusqu'à mon appartement. Sur le chemin, il essaya de me parler de l'université, de mes amis, de la photographie ou autre pour me changer les idées. C'était vraiment une personne en or.
Une fois arrivé, je le saluai tout en le remerciant et lui souhaitai du courage pour la suite. Je montai les escaliers, mais cette fois le plus lentement possible. Je redoutai la confrontation avec les autres le plus possible. Je restai devant la porte une bonne dizaine de secondes avant de prendre mon courage à deux mains et de pousser cette dernière.
En rentrant, j'entendis du bruit dans le salon, puis je vis Orion sortir de sa chambre pour se diriger vers moi à toute vitesse.
-Aslan ! T'étais où ? Je t'ai appelé 5 fois et tu n'as jamais répondu...
Je le regardai et il comprit que quelque chose n'allait pas. Il me suivit dans ma chambre.
-Es... Estelle, répondis-je simplement.
Il ne comprit pas où je voulais en venir, mais me lassa du temps pour m'exprimer.
C'est ainsi que je lui racontai tout. Les larmes étaient revenues et bien présentes sur mon visage. Il resta patient et compréhensif à la situation.
À la fin de mon monologue, il me prit dans ses bras, ce qu'il ne faisait jamais, et on resta comme ça longtemps. Ma respiration se cala à la sienne et j'essayai de me calmer un peu.
-Ça va aller, je suis là maintenant, prononça-t-il.
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HEYYY !! C'est la fin de ce chapitre 15 ⭐
J'espère qu'il vous a plu et que la lecture n'a pas été trop compliqué 🫶🏻
On rentre dans une partie de l'histoire importante et il fallait cet événement pour faire avancer les choses, malheureusement 🥹
Sur ce, bonne journée/soirée/nuit <3
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The other side of the story
RomanceÀ 18 ans, Dante décide de commencer une nouvelle vie en rejoignant une colocation pour sa première année universitaire. Enthousiaste à l'idée de faire de nouvelles rencontres et de vivre de nouvelles expériences, il emménage dans un grand appartemen...