Ouvre les yeux | Dramione

Chapitre 26 : Je peux te le dire 47 fois

⚯͛

– ... !

Tout était flou. Ses pensées, ses sensations, ses émotions.

– ... mione !

Elle sentit l'air entrer dans ses poumons. Le vent parcourir sa peau. La vie influer dans ses veines. Son âme briller en elle.

– Hermione ! T'es ailleurs depuis plusieurs minutes, ça va ? fit la voix de Ron.

Elle ouvrit les yeux et fut aveuglée par la lumière. Elle était toujours allongée sur le talus de pierres dans les bras de Drago. Mais devant elle, pas de détraqueurs, seulement Harry et Ron qui la fixaient, inquiets.

– Oui, oui, ça va...

– Ouf ! On a vraiment cru qu'il allait prendre ton âme, souffla le rouquin en se relevant. Quand on a vu la sphère sortir de ta bouche, on s'est mis à paniquer. Heureusement, le Patronus d'Harry est arrivé au bon moment !

"Il n'est pas arrivé au bon moment", pensa la sorcière qui avait bien vu Sylvestra disparaître à la fin de son histoire.

– Merci, Harry.

Elle vit le cerf majestueux de son ami en train de combattre les dernières créatures, aidé du Patronus de Ron. Elle se redressa rapidement et aida Drago qui était encore en état de choc, la fixant d'un air sceptique.

– Vous allez tous bien ? demanda-t-elle.

– Oui, tout va bien, répondit Harry. Ils sont partis, maintenant. T'es sûre que ça va, Mione ?

– Oui, oui... Pardon, c'est juste que j'ai eu peur, j'ai un peu vrillé quelques secondes.

– C'est ce qu'on se disait, approuva son ami en posant une main sur son épaule alors que Drago restait muet.

Autour d'eux, tout le monde allait apparemment bien. Aucun blessé ne s'était fait prendre son âme grâce à une Mme Pomfresh à fond. Baguette en main, elle gérait à la fois potions magiques, sortilèges de guérison et son Patronus. C'était elle, aussi, qui avait protégé tout le monde lorsque le plafond de la grande salle s'était effondré.

Les quatre sorciers étaient désormais debout, mais seuls Ron et Harry semblait bien réveillés. Hermione était plongée dans ses pensées, Drago la regardait et son visage était figé dans une expression sidérée.

Mais le survivant les sortit rapidement de cet état.

– Maintenant que je sais que vous allez bien, je vais y aller... Je l'entends qui m'appelle. Je ne peux pas laisser qui que ce soit d'autre mourir pour moi, ajouta-t-il en regardant les corps soigneusement recouvert de draps blancs par Mme Pomfresh.

Ron, un air douloureux sur le visage, ne put que l'approuver :

– Nos troupes alliées sont en difficulté... Putain, mon vieux, si seulement on...

– Je sais, dit tristement Harry. Je sais.

Il prit une grande inspiration alors qu'Hermione retenait la sienne, le regard larmoyant.

– Je suis prêt, les amis.

Drago lui tendit sa main, et les deux ennemis de toujours échangèrent une ferme poignée, les yeux dans les yeux, l'air grave.

– Merci pour tout ce que tu as fait pour Hermione, Malefoy. Et pour tout ce que tu as fait pour le monde sorcier. Il saura te pardonner.

– Merci à toi, Potter. Tu es sans doute le sorcier le plus brave et le plus stupide de ta génération.