Chapitre 5 : Des fous, ces moldus

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- Attends, quoi ? Le désert de Simpson ? Tu m'as amenée dans un désert ?!

- Oui.

- Tu peux m'expliquer un peu plus qu'avec un simple "oui", je te prie ?

- Ouh, mais c'est qu'elle sort les crocs. Calme-toi, je te rappelle que tu n'as pas de baguette.

Il se tut un instant, toujours posté près de la fenêtre de laquelle il tenait le rideau. Il finit de le décaler, laissant une lumière éblouissante pénétrer dans la pièce.

- Pour répondre plus sérieusement, reprit-il, cette maison perdue au milieu de nulle part appartenait à une tante éloignée du côté de ma mère. Elle s'appelait Sylvestra, et elle est morte il y a des années alors que je n'étais encore qu'un enfant. Elle ne s'est jamais mariée et n'a aucune descendance. Depuis son décès, la maison n'a pas été habitée, et a été oubliée.

- Qu'est-ce que cette tante venait faire dans le désert de Simpson ?

- Je ne l'ai jamais vraiment connue. Mais de ce que je me rappelle, ce n'était qu'une folle à lier.

- C'est un miracle que tu aies pu te souvenir d'un tel lieu et de réussir à y transplaner...

Il lui offrit un sourire goguenard en haussant un sourcil.

- Tu me sous-estimes, Granger. Il n'y a pas des sorciers brillants qu'à Gryffondor.

- Je ne dis pas le contraire.

Il la vit se redresser sur ses coudes dans le petit lit à baldaquin. Elle paraissait avoir repris un peu des couleurs. Ses cheveux bruns s'emmêlaient plus que jamais, créant un halo lumineux autour de son visage encore fatigué. Ses cernes s'étaient quelque peu amenuies, mais ses yeux marrons reflétaient un état d'éreintement considérable.

Drago ne pouvait qu'imaginer les difficultés qu'elle et son petit groupe avaient surmontées.

- Si tu veux que je t'aide dans ta quête, Granger, il va falloir que tu m'expliques. Enfin, je dis "ta" quête, mais il s'agit de celle de Potter, en réalité.

- C'est tout autant la sienne que la mienne, répliqua-t-elle en levant les yeux vers lui. Je me bats en tant que née-moldue. Je crois réellement en ce combat.

- Et Weasley ?

- C'est pareil, évidemment, répondit-elle tandis qu'une légère teinte rosée atteignait ses joues. Il suivrait Harry jusqu'au bout du monde. Lui aussi est sincère... Lui aussi veut la fin du règne de Tu-sais-qui.

- C'était sacrément stupide de prononcer son nom d'ailleurs. Il y avait un seul mot à éviter pour ne pas vous faire attraper et vous trouvez le moyen de le faire.

- C'est... Tu ne peux pas comprendre. On était à cran, tous les trois. C'est très dur de gérer notre... notre quête, comme tu dis.

- Vous vous êtes disputés ?

- Entre autres oui. Harry en avait assez de stagner sans ses recherches.

- Des recherches ? Vous faisiez des recherches ? C'est comme ça que vous comptez arrêter le Seigneur des ténèbres ? En écrivant une thèse sur lui ?

- Arrête avec ces yeux-là. Je ne devrais même pas te dire tout ça.

- Écoute, ma petite Granger, fit-il en s'attirant un regard foudroyant de sa part, si je suis venu avec toi c'est bien pour une raison. J'en avais marre de rester à ne rien faire. En t'accompagnant, j'ai pris une décision que je n'aurais jamais pensé prendre, celle de me battre. Toute ma vie, j'ai été sous les ordres de mes parents puis de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Pour une fois, je veux lutter en faveur d'une cause qui me tient à cœur. Mais en fait, je ne la connais même pas. Je ne sais rien de ton combat.

Ouvre les yeux | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant