Chapitre 16 : À peine réunis, les voilà qui se séparent à nouveau, zut

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Le silence était pesant. Hermione voyait Drago essoufflé, comme si cette phrase l'avait dépouillé de toutes ses forces. Elle ne s'attendait pas à une telle révélation, pas de sa part, pas maintenant. Il reprenait difficilement son souffle en la fixant d'un air désemparé, comme s'il attendait d'elle une réaction. 

Mais elle ne savait que dire. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas entendu son prénom. C'était comme si, tout à coup, ce qui faisait d'elle une humaine était revenu en elle dans une vague brutale et dévastatrice. Hermione était de retour.

– Malefoy, je... Enfin, Drago...

Le prénom du blond avait une saveur toute particulière dans sa bouche. Elle ne savait pas pourquoi, mais le prononcer avait provoqué en elle une douce allégresse. Est-ce qu'il avait ressenti ça en disant le sien également ? Elle ne saurait le dire. Ce qu'elle savait, en revanche, c'est que tout autour d'eux avait disparu.

Le lac, les deux garçons, le dragon. Mais également Voldemort, la banque et les horcruxes. Tout cela était bien loin alors qu'ils se fixaient les yeux dans les yeux.

Et Hermione, à ce moment, tout au fond d'elle, à un endroit très reculé de son esprit, celui qu'on appelle l'inconscient, commençait à comprendre ce qui se produisait entre eux. Mais bien sûr, elle l'enfouissait, incapable de le réaliser pleinement. Non. C'était impossible, irréalisable. Pas eux.

Harry les sortit soudain de leur paralysie en déclarant :

– C'est vrai, ce que tu racontes, Malefoy ?

– Non mais tu vas pas t'y mettre, toi aussi ? grogna Ron. Ça se voit qu'il ment.

Harry était songeur et regardait Drago d'un air sérieux.

– Étrangement, je ne pense pas. Les yeux ne mentent pas, Ron...

– Il dit la vérité, affirma Hermione. Je le sais.

Elle avait enfin réussi à détourner ses yeux de ceux de son acolyte, et regardait le rouquin d'un air décidé.

– Écoute, Ron. Je comprends tout à fait ta réserve à son sujet, mais moi je lui fais confiance. Si tu ne crois pas en lui, crois en moi, s'il-te-plaît.

Il la fixa quelque temps, et, les joues cramoisies, haussa les épaules en croisant les bras.

– Vous pourrez pas dire que j'vous ai pas prévenus, bougonna-t-il néanmoins heureux de retrouver son amie.

Le silence qui s'appesantit désormais sur les quatre était empli de malaise. Que faire ? Hermione réfléchissait à toute allure. Maintenant que le problème Drago était résolu, il fallait raisonner sur la suite des événements.

Oui, c'était ça. Les horcruxes. Voldemort. Le règne de terreur. Un tout petit détail qui avait de l'importance. Un petit détail qu'il ne fallait peut-être pas oublier. Elle ouvrit rapidement son sac et y aperçut la petite coupe dorée, et ses deux amis s'approchèrent.

– Vous aviez fait attention aux paroles de Bellatrix, vous aussi ? fit Ron. C'est quoi, du coup ?

– La coupe d'Helga Poufsouffle, répondit Hermione. Un des objets des fondateurs de Poudlard.

À ces mots, Harry écarquilla les yeux.

– Poudlard, tu dis ? Attends...

Il ferma les yeux en essayant de se rappeler de quelque chose. Hermione fut surprise d'entendre Drago intervenir dans ses réflexions :

– Ça a un rapport avec ce que tu as vu quand tu te noyais dans le lac ? J'ai remarqué que tu avais mal à ta cicatrice, et de ce que j'ai compris des explications de Granger, tu peux savoir ce que fais Tu-sais-qui quand il ressent de fortes émotions.

Ouvre les yeux | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant